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RH & FORMAtION
Carrières & Talents
n°6
La formation professionnelle en chantier
Offre illisible, mise en œuvre complexe… Malgré l’enchaînement des réformes, la formation professionnelle continue à souffrir de nombreux défauts. Pour mieux répondre à la demande, écoles et organismes tentent d’adapter leur offre de formation.
a formation professionnelle est à nouveau sous le feu des projecteurs. Dans le cadre de la loi sur la sécurisation de l’emploi, le gouvernement a annoncé une nouvelle réforme – la troisième en dix ans. Objectif : rendre le dispositif moins coûteux et plus efficace. Reste à voir si cette réforme portera ses fruits. L’époque où l’on avait un métier pour la vie est révolu : l’enjeu est d’autant plus crucial. La formation continue permet de conforter ses acquis et de faciliter son évolution professionnelle, mais surtout de rebondir en cas de pépin. « Sur nos programmes diplômants, nous observons une augmentation des personnes en repositionnement professionnel, indique Chantal Poty, responsable pédagogique des programmes de formation continue de l’EM Lyon. Typiquement, cela va être le cadre de 40 ans qui va prendre un an pour faire un MBA. Le mouvement s’est amplifié il y a trois ans, mais aujourd’hui, on est plus dans une logique de repositionnement choisi : des personnes qui profitent d’un plan de départ volontaire pour faire financer leur formation, par exemple. Les
L
Mettez de la couleur dans votre carrière salariés prennent conscience que la relation au travail est en train de changer. » Pour l’entreprise comme pour le salarié, difficile d’y voir clair parmi la multitude des offres existant sur le marché : du coaching d’une journée à la formation diplômante s’étalant sur plusieurs mois, le champ des possibles est vaste. Sans compter la multitude des organismes de formation. Beaucoup de monde pour un marché juteux : une étude de la Dares parue en octobre 2013 indique que le chiffre d’affaires réalisé en 2011 par les prestataires de formation professionnelle s’élève à pas moins de 13,1 milliards d’euros, en hausse de 5% malgré la crise. Sur ce marché se côtoient aussi bien des organismes publics comme l’Association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), que des opérateurs privés. Les écoles se positionnent
Un jUteUx Marché
également sur ce créneau, à l’instar de l’Essec, qui cherche à diversifier son offre de formation continue. « L’activité « Executive Education » représente entre 20 et 25% du budget de l’Essec », indique Laurent Ploquin, directeur commercial de l’ESSEC Executive Education. A côté de l’Executive MBA, destiné aux fameux cadres supérieurs à haut potentiel, l’école propose des formations de type troisième cycle généraliste, destinées à des cadres et des dirigeants confirmés, ainsi que des mastères spécialisés dans différents domaines (RH, marketing, finance…) « Ces mastères sont destinés aux professionnels qui viennent chercher une excellence dans une spécialité », précise Laurent Ploquin. Quid de la sélection ? « Notre démarche se rapproche plus de celle d’un cabinet de conseil que d’une école qui recrute ses étudiants sur concours, fait valoir le directeur commercial de l’ESSEC Executive Education. Notre rôle est de conseiller le cadre sur la formation la plus adaptée à ses besoins. » Les écoles ont aussi développé des programmes surmesure à destination des entreprises. Une solution no-
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Education à 360°
par Marc Drillech
Directeur général de IONIS Education Group
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