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n°6
CLuB ENTREPRENDRE
Prospective
Money, Money… e-Money
Les monnaies digitales, décentralisées et en open source, sont en plein essor. Malgré leur part d’ombre, elles pourraient déstabiliser le système monétaire mondial traditionnel. Pour le remplacer par un modèle plus démocratique et au service de l’économie réelle ? Prospective fiction.
D
écembre 2033, les fêtes de Noël approchent et il est temps de faire les derniers achats pour garnir le pied du sapin OGM – fluorescent et paré d’une neige éternelle. Dans les magasins, les clients scannent leur smartphone aux caisses automatiques : pour
soumises à beaucoup de spéculation et souffraient d’une faible liquidité, puisqu’elles n’étaient connues que de quelques geeks tendance anar. Elles avaient aussi mauvaise presse, puisqu’elles étaient accusées de servir de refuge aux hackers et à la mafia Russe, et de favoriser le blan-
ou encore la Grande-Bretagne. D’autres pays se sont montrés plus conciliants, comme l’Allemagne, qui a reconnu le Bitcoin dès octobre 2013 comme une monnaie privée, se donnant ainsi les moyens de le taxer. D’ailleurs, malgré l’opposition des banques et
décentralisées, ont supplanté les reliques qu’étaient le Dollar et l’Euro
“Les monnaies alternatives, digitales et ”
chiment d’argent et les transactions illicites. Avec comme point culminant la fermeture par le FBI du site Silk Road – l’eBay de la drogue – en 2013, amenant la saisie de 26 000 bitcoins, soit l’équivalent de 3,5 millions de dollars. En juillet 2013, la Thaïlande a été le premier pays à interdire la circulation de la monnaie créée en 2009 par un certain Satoshi Nakatomo – un pseudo – suivi dès 2015 par les Etats-unis, la Russie des gouvernements, les monnaies décentralisées ont profité des erreurs de ces derniers, en particulier la crise de l’Euro, l’instabilité monétaire et économique mondiale, et l’affaire de l’espionnage par la NSA en 2013, incitant les individus à protéger davantage leurs données personnelles. Devant l’obstination de la Banque centrale européenne à refuser de relancer l’inflation malgré le poids écrasant de la dette,
300 bictoins, c’est un robotmajordome pour toute la famille ; pour 100 bitcoins, un skateboard volant pour le fils de 16 ans. un café coûte 50 satoshis – les centimes de bictoins. Depuis quelques années, les monnaies alternatives, digitales et décentralisées, qui se passent des institutions financières, ont supplanté les reliques qu’étaient le Dollar et l’Euro. Aux Etats-unis et en Europe, les planches à billet des Banques centrales ont cessé de tourner. Dans le choix d’émettre la monnaie, les internautes ont remplacé les gouvernements, les pièces conservées dans les foyers servent à caller les meubles et les billets à bourrer les oreillers. Après avoir révolutionné l’industrie de la musique, des médias, du commerce et de la banque, Internet a renversé la monnaie traditionnelle, centralisée et arbitraire. Les débuts des « crypto-monnaies » ont pourtant été laborieux. Dans les années 2000, de nombreuses monnaies électroniques décentralisées ont vu le jour, soit créées par des développeurs sous forme de logiciels libres, comme le Bitcoin et le Litecoin, soit parce qu’elles sont apparues dans des jeux vidéos avant de s’immiscer dans l’économie réelle, comme le Linden, la monnaie de Second Life. Ces monnaies étaient alors très instables,