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STRATéGIE & INNOVATION NUMéRIQUE
Business story
n°6
De la pépinière… au Nasdaq
Criteo, au développement ultrarapide et aux algorithmes aussi sophistiqués que secrets, ressemble à ses consœurs de Palo Alto. Seule différence, son origine hexagonale, qui ne l’empêche pas d’entrer au Nasdaq. Plongée dans une success story « made in Paris ».
M
ais pourquoi diable la voit-on comme le « Google français » ? Parce qu'elle vient d'être primée aux BFM Awards ? Parce qu'elle a levé 250 millions de dollars sur le Nasdaq, valorisée à 1.7 milliards de dollars le 30 octobre dernier ? Parce que le cabinet Deloitte l’a classée en 2012 comme l’entreprise technologique ayant connu le plus fort taux de croissance
R&D de Microsoft à Redmond, reviennent en France pour créer leur entreprise, ils croisent sur leur route le « serial entrepreneur » Jean-Baptiste Rudelle (44 ans). Une association plus qu’heureuse. Les trois associés bénéficient de l’aide de l’incubateur public high tech Agoranov à Paris. De 2005 à 2008, leur bébé n’est alors qu’un simple moteur de recommandation sur les sites de e-marchands,
Ventures et Bessemer Ventures. Les trois cofondateurs détenant 20% du capital, l’entrée en Bourse résonne comme une consécration.
Cœur de métier méConnu, terriblement effiCaCe Succès explosif, notoriété faible. La raison ? Criteo est un champion en coulisse, qui offre des services de « rattrapage de
sur 100 qui repartent du site sans avoir acheté, et se rémunère à chacun de leurs clics. Son secret pour personnaliser les produits proposés en fonction du goût, du profil et de la rentabilité de ceux qui surfent ? Les traces qu’ils laissent derrière eux – les fameux « cookies » –, qui n’ont plus de secret pour cette belle pousse française prospérant à l’ombre des géants, notamment Google. Non seulement Criteo se sert
Criteo a tout pour plaire. Vraiment tout ?
ConCurrenCe et législation déroutantes Les challengers avides de bouleverser l’ordre établi affluent en continu sur ce secteur, particulièrement chez l’Oncle Sam. ValueClick est déjà évalué à 1,2 milliards d’euros au Nasdaq. Mais Criteo possède une longueur d’avance grâce à sa technologie et ne dépose pas de brevets pour garder son produit secret, à la manière de Coca-Cola. Jamais trop prudent, le comité de direction se réunit trimestriellement pour faire le point sur les nouvelles avancées des concurrents. Une paranoïa de rigueur, alors que Google, fidèle à ses
stockées, et l’autorisation d’utilisation des cookies diffère d’un pays à l’autre. Criteo se veut conciliante, nommant une responsable de la protection de la vie privée et lançant « youronlinechoices.com » en Europe, pour que les gens soient informés des sites qui posent des cookies et décident au final.
l’envol du papillon L’avènement de la publicité sur mobile semble un prochain défi que la société, maintenant présente à Palo Alto, s’emploie à relever, ayant racheté à prix d’or la régie britannique AdX Tracking spécialisée dans le marketing mobile. Mais son plus grand challenge, propre aux start-up gagnantes, reste
“ Criteo ne dépose pas de brevets