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RH & FORMAtION
Réseaux & Influence
n°6
Rotary club et Lions club
Les deux grands clubs service de notables brillent par leurs activités philanthropiques… et alimentent inévitablement de fausses rumeurs.
L
a beauté du cheval… Faut-il supprimer la tour Montparnasse ?… Socrate étaitil un chat ?... Les thèmes choisis par les élèves des meilleurs lycées de Paris sont déroutants. En dix minutes, les orateurs échafaudent une construction intellectuelle et tentent de gagner l’auditoire, dans un concours d’expression orale organisé par le Rotary Club Paris-Ouest, district 1660. « Le but est de les aider à convaincre le DRH plus tard », explique Jean-Luc Pouch, entré en 2004 dans ce prestigieux groupement datant de 1957 et comptant 48 membres. A l’échelle mondiale, les 2,6 millions de membres des deux célèbres réseaux ont depuis longtemps démontré leur capacité d’action caritative, mais aussi pédagogique et écologique.
Au moulin S’apprêtant à prendre la présidence de son club durant un an, hiérarchie tournante oblige, l’urologue souligne la variété des initiatives : « Deux lignes de fond sont toujours suivies. En premier lieu la jeunesse, avec des bourses distribuées et des échanges d’étudiants. Le concours d’expression orale ou le prix du travail manuel pour la création d’un bijou traduisent nos velléités éducatives. En second lieu la santé, cheval de bataille du Rotary International qui contribue à éradiquer la poliomyélite, finance la lutte contre Alzheimer ou s’allie avec l’Institut Pasteur contre le paludisme. Nous leur versons une subvention. » Mais la liste des actions bienfaisantes ne s’arrête pas là. « Nous intervenons pour la banque alimentaire en de-
Au four et
mandant aux gens dans les supermarchés d’acheter de la nourriture en plus. Par des représentations théâtrales nous récoltons des fonds pour financer le creusement de puits au Sahel…», énumère Franck Singer, avocat à la Cour et président actuel du club, lors d’une soirée recrutement dans les salons du Novotel de la Porte d’Asnières, à Paris.
philosophie, quelques différences Une aventure qui a commencé en 1905 à Chicago, lorsque l’avocat Paul Harris,
une même
à tour de rôle, l’association prit le nom de Rotary, pour « in rotation », intervenant bientôt aux quatre coins de la planète pour répondre aux besoins les plus critiques. Le Lions a été fondé lui aussi à Chicago en 1917, sous la houlette de l’assureur Melvin Jones et de quelques Rotariens. Le Rotary est un peu plus élitiste, son antériorité sur le Lions lui ayant permis de cibler la crème des notables. Les Lions Clubs sont composés de cadres moyens et supérieurs, quand les Rotary Clubs accueillent plutôt dirigeants, fonctionnaires de haut rang et professions libérales ; mais le plus jeune distance au-
ans, et appelée « Leo » chez les Lions. Ce sont essentiellement les cotisations annuelles des membres (1000 euros en moyenne pour un rotarien français et 500 pour un Lions) qui les font vivre. La fondation du Rotary International, bras armé des interventions, dispose d’un budget annuel de 120 millions de dollars, quand le Lions International reste discret mais doit avoisiner les mêmes montants. La différence semble plus tangible en matière de gouvernance, comme l’évoque Jean-Luc Pouch : « Le Lions est plus pyramidal. Au Rotary les clubs sont autonomes par rapport à la structure internationale, auprès de laquelle
“ Cérémoniaux désuets ? Peut-être. Mais des ”