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n°6
CLUb EnTREPREnDRE
L’Analyse
période difficile, l’entreprise artisanale peut être très rapidement en difficulté car elle est essentiellement assise sur les capitaux propres du patron, ou sur l’emprunt », regrette Florence Cognie. Difficile, par exemple, de s’offrir un nouveau local en cas de modification géographique de la demande… L’attitude des banques et des clients est aussi entre les artisans et leurs fournisseurs, oubliant les particuliers qui ne sont pas concernés. Or beaucoup d’entre eux ne règlent pas leurs factures immédiatement et ce sont les artisans qui assurent la trésorerie. » Même constat de schizophrénie en ce qui concerne l’innovation. Proche de ses clients, très professionnel en termes métier, et extrêmement flexible, l’artisan est un laboratoire de R&D à lui les Universités régionales des métiers de l’artisanat (URMA) qui, s’appuyant sur la nécessité de former des managers de l’artisanat, permettent aux décrocheurs de se réinsérer, aux étudiants de rejoindre les métiers de l’artisanat et aux artisans ou à leurs salariés de progresser dans les domaines de la gestion des entreprises ou de la technique des métiers. Concernant la question financière, les Chambres
simplement à bien vivre de son métier », explique la sociologue. Pour autant, l’artisan ne demeure pas terré dans son coin comme on pourrait le croire trop souvent. Ainsi, 30% des exportateurs français sont des entreprises artisanales, pour un montant supérieur à 4 milliards d’euros. Mais 77% des artisans n’ont pas d’expérience préalable à
“Les coopératives d’artisans
tout seul. Mais trop souvent « tête dans le guidon » selon leurs propres termes, les artisans n’ont pas toujours le loisir de réfléchir au renouvellement de leur gamme, ou à l’amélioration de leurs produits. Enfin, l’une des préoccupations majeures des petits patrons demeure la difficulté à trouver une main d’œuvre formée et qualifiée. Pourquoi cette pénurie ? « Car l’artisanat, malgré tous ses attraits, attire peu, tente d’expliquer Olivier Torrès. Et en France, on préfère toujours que son fils devienne un petit fonctionnaire que plombier à son compte. » Autant de difficultés qui ont, avec la crise, fragilisé la filière artisanale en France. « Le métier répondant le plus souvent à un service de proximité ou à un besoin fondamental du consommateur, cela a permis de maintenir le niveau d’activité, juge Alain Griset. Pour autant, et pour la première fois depuis dix ans, le nombre des entreprises diminue et la situation de nombreux artisans est précaire. Entre 2008 et 2010, les artisans avaient plutôt bien géré la crise. Mais depuis le second semestre de 2011, la situation s’est fortement dégradée. Pendant plus de dix ans l’artisanat a créé 50 000 emplois par an ; en 2012, on a tout juste réussi à stabiliser nos effectifs salariés et dans les prochains mois, cela ne risque pas de s’arranger. Le bâtiment est l’activité la plus touchée, mais les autres ne sont pas à l’abri d’un coup de froid. » Aussi importe-t-il aujourd’hui que la filière réalise les bons choix stratégiques. Au premier rang de ceux-ci, la perpétuation et l’amélioration de la tradition de formation des apprentis. Dans ce sens ont été crées en 2009
représentent un nombre incalculable d’atouts pour les artisans