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Panorama
Regard sur l’Actualité
n°6
« il y aura de plus en plus un service public à la parentalité »
Longtemps élue du marais et soutien de Ségolène royal, Dominique bertinotti, la ministre déléguée à la Famille, est rompue au combat politique et au débat. Une fois le mariage pour tous entériné, elle se tourne vers la loi sur la famille, qui promet des changements dans le quotidien de beaucoup de monde.
en plus le mécanisme sera progressif. L’évolution n’est donc pas excessive. nous devons en passer par là car – je le rappelle – le déficit de la branche famille s’est creusé. en outre nous avons la volonté de mettre en place une politique plus redistributive, des services plus fournis aux familles comme les 275 000 places supplémentaires en 5 ans dans les structures d’accueil des jeunes enfants ou le doublement du budget de soutien à la parentalité. La grande loi sur la famille est annoncée pour 2014. Quel en est l’esprit ? J’ai pour habitude de dire qu’il existe non pas une famille, mais des familles, tant les modèles se sont diversifiés. il faut donc adapter les dispositifs juridiques à ces évolutions, pour mieux coller à la réalité et aux nouvelles configurations des familles. nous allons soumettre le texte début 2014 en conseil des ministres, et celui-ci sera présenté au parlement après les municipales. J’ai proposé à des experts et des professionnels spécialistes de constituer des groupes de réflexion en leur garantissant une totale liberté intellectuelle. ils vont par exemple pouvoir réfléchir sur un statut du beau-parent qui élève les enfants de leur conjoint, et qui ont donc des droits et des devoirs. ils vont aussi faire des propositions pour améliorer l’ accès de l’enfant à son histoire originelle. aujourd’hui encore, alors que nous vivons dans une société où la transparence est un maître mot, ceux qui sont nés sous X passent par un véritable parcours du combattant pour connaître leurs origines, ceux qui sont nés d’une Pma (procréation médicalement assistée) n’y ont tout simplement pas droit. il
© Eric Feferberg
« Aujourd’hui je ne dirais pas que les mariages homos se déroulent toujours sans heurts, mais la banalisation est en marche »
Comment expliquez-vous que chacune de vos décisions, propositions et initiatives soient si vivement commentées ? Un récent sondage montre que si les Français croient encore en une chose, c’est bien en la famille. Les décisions prises dans ce domaine touchent souvent tout le monde, c’est un sujet universel, et chacun a son avis sur la question, sur l’enfance, l’adolescence, la séparation. La famille ne laisse jamais indifférent. elle a pu être considérée comme un sujet annexe dans d’autres gou-
vernements, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je veux prouver qu’on peut suivre une politique familiale de gauche, avec une véritable aide apportée aux parents et
Mais les principales accusations portées à l’encontre de la politique gouvernementale concernent le matraquage des classes moyennes (cf. « L’Entre-
de l’avantage fiscal pour les parents de collégiens et lycéens, et l’abaissement du plafond du quotient familial pour la deuxième année consécutive ?
mois percevait 350 euros par enfant, un couple gagnant entre 6 et 8 000 euros en recevait 450 par enfant. ce n’était donc pas équitable, et on ne peut pas dire que ceux
“Les beaux-parents ont besoin d’un statut, car ils participent à l’éducation d’enfants qui ne sont pas d’eux et ont donc des droits et des devoirs ”