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n°6
PAnORAMA
Regard sur l’Actualité
pays. Il est important que les Jeux soient très différents entre eux et ressemblent au pays d’accueil. Le CIO est simplement ferme sur le côté opérationnel des Jeux, qui nécessitait deux milliards d’euros à Londres. Mais il laisse la liberté d’investissement pour les installations et infrastructures autour. Les Russes ont décidé d’ajouter un aéroport, une gare, des routes, un centre de tri de déchets qui restera. Ils ont décidé de transformer la région. On ne peut certainement pas critiquer ceux qui veulent investir dans un territoire. Mais les Jeux en eux-mêmes doivent rester raisonnables.
© VInCEnT CURUTCHET / KMSP / DPPI
« L’ exemple de l’impact des Jeux de Londres est intéressant à suivre dans la durée, car le pays et les structures sont comparables » l’Anglais Richard Fox a apporté une gestuelle technique à la discipline. Mais dans l’ensemble j’ai un côté solitaire, autonome, qui peut être un enfer pour mes entraîneurs. J’ai pratiqué l’apprentissage par essai/erreur jusqu’à mes 18 ans. C’est seulement à la fin de ma carrière que j’ai vraiment professionnalisé mon approche en me faisant accompagner par des experts de différents champs. A Londres ils étaient six. Quels sentiments avez-vous éprouvés en devenant portedrapeau de la délégation française ? De la fierté car il s’agissait avant tout d’une reconnaissance de mon sport et de mon parcours. J’ai été en quelque sorte « capitaine » de mon équipe. y déceler un syndrome national. Il existe certes en France une difficulté à assumer et valoriser la réussite, dans le sport ou ailleurs. Mais les athlètes sont tout à fait capables de gagner et ne souffrent pas d’un handicap dans la tête au départ. nous avons en revanche une belle marge de progression dans la préparation, comme les autres pays. Comment avez-vous vécu votre élection mouvementée au CIO ? Plutôt bien malgré les rebondissements, parce que j’étais à Londres et venais de gagner mon titre olympique. J’étais donc détendu durant le process de candidature et le recours présenté devant le tribunal arbitral du sport. Les Français n’étant pas impliqués, nous intention d’optimiser mon mandat jusqu’en 2020. La commission des athlètes a du pain sur la planche en matière de lutte contre le dopage, de reconversion des sportifs, de programme olympique. Il importe de favoriser les retombées médias. Je suis allé à Rio afin de constater les avancées des préparatifs pour la compétition de canoë. Je suis allé à Sotchi aussi. nous attendons les premières décisions du nouveau président, l’Allemand Thomas Bach, qui veut par exemple remettre à plat les processus de candidature aux JO. Il existe un vrai décalage entre l’image du CIO et la vérité. Les gens m’interrogent, imaginent que les membres gagnent chacun des centaines de milliers d’euros et sont déconnectés, sans culture du sport. C’est totale-
Les Jeux en valent-ils vraiment la chandelle ? La France reste un grand pays de sport avec une influence, légitime pour prétendre à une candidature olympique. Le traumatisme de Paris 2012 reste dans les mémoires, mais il nous faut réessayer. L’impact salutaire du sport pour la société et le bien-être est indéniable. Le sport de haut niveau influence l’éducation sportive des gens. Les collectivités devraient encore plus investir dans ce domaine. Je ne sens pas encore cette passion, comme par exemple en Australie où le sport fait vraiment partie de la vie des gens, qui le pratiquent tôt le matin ou tard le soir. L’état d’esprit doit encore évoluer vers un véritable sport de masse, et les JO y contribueront. L’impact financier à moyen et long terme n’est pas non plus négligeable. L’exemple de Londres est intéressant à suivre, car le pays et les structures sont compa-
“En me fixant des objectifs de moyens, j’ai appris à prendre