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CLUB ENTREPRENDRE
L’Analyse
n°4
« Made in » pas trop loin
Alors que le « made in France » médiatisé fait des émules, l’approche encore régionale adoptée par des entrepreneurs et des marques établies émerge. Vague annonciatrice de nouvelles stratégies dans les territoires.
«P
roduit en Bretagne », « Made in Mayenne »… ces logos de terroir investissent depuis quelques années les supermarchés, et s’étendent maintenant au-delà, dans des secteurs non alimentaires. La marque « Produit en Bretagne » a vu le jour alors que la région souffrait du dernier choc pétrolier et de la crise de la pêche. Quatre entrepreneurs bretons ont créé cette marque de reconnaissance pour attirer l’attention du consommateur soucieux de préserver l’emploi local. Près de 260 entreprises utilisent aujourd’hui le logo. Un incubateur a même été créé pour poursuivre la démarche en soutenant la création d’entreprise sur le territoire. Les entreprises membres de l’association emploient 100000 salariés, soit 46% de plus qu’à la création du logo en 1994. Ces initiatives sont souvent le fait de réseaux d’entreprises et même d’entrepreneurs, qui n’ont pas peur d’afficher une image « vieille France » en axant leur communication sur le territoire. Stratégie gagnante ?
tique, à savoir 400 produits sur 8000 hors grandes marques. Mais leur nombre augmente et ils sont gages de qualité et de haut de gamme », insiste Eric Gervet. Dans la foulée, Leclerc a créé « Nos régions ont du talent », mais qui garantit uniquement que les produits sont préparés selon les recettes traditionnelles, ne remplissant pas forcément les autres critères. Ces communications se sont par la suite multipliées hors alimentaire.
Transporteur dans une entreprise bretonne comprend plusieurs facettes : premièrement le savoir-faire régional, « plus facile à manipuler car il est possible de produire à la façon normande sans être en Normandie », précise Eric Gervet, associé du cabinet de conseil en stratégie A.T. Kearney, responsable du département biens de consommation et distribution. Deuxièmement, le goût reconnaissable pour l’alimentaire, et l’ingrédient qui doit être authentique et local. Troisièmement, la fraîcheur due au faible éloignement, ce qui induit moins de conservateurs et de transports. Quatrièmement, la fabrication ment lancé par Promodès dans les années 90, qui regroupe aujourd’hui 400 produits.
Echo croiSSAnt dAnS lA populAtion Coups d’épées dans l’eau face à la recherche du moindre prix de l’Homo Economicus, généralement peu enclin aux considérations environnementales ou éthiques ? Pas si sûr. 64% des Français se déclarent
“La proximité territoriale va prendre le pas
locale. Cinquièmement, la fabrication par une PME. Carrefour utilise à ce titre le label « Reflets de France », initiale« Ceux-ci doivent totaliser les cinq critères en même temps pour être acceptés. Le phénomène semble encore anecdo-
sur le « made in France ». Dans le futur je serai Normand et Européen
prêts à payer plus cher des produits industriels fabriqués en France plutôt qu’hors d’Europe, selon l’enquête du Credoc
”
GrAdAtion dAnS lA réGionAliSAtion Cette insistance sur le local