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du système avantageux de l’intermittence, ainsi que de médiateurs et d’administrateurs de compagnie de très bon niveau, issus de longs cursus universitaires littéraires. environ produits par an, moins de 10% parviennent à générer du profit ! » où donc chercher la cause de l’effritement de notre piédestal ? Un peu partout, à vrai dire. Comme toujours, un coup d’œil dans le rétroviseur se révèle des plus instructifs. Les deux Guerres mondiales, surtout la première, ont pipé les dés au détriment de l’europe. Comme l’expliquait Serge Guilbaut dans Comment NewYork vola l’idée d’art moderne en 1996, les artistes ont en partie déserté une europe trop agitée dans la première moitié du XXe. Les cartes étaient alors franchement rebattues. et puis, à partir des années 1990, la France a subi un contrecoup inattendu de la politique mitterrandienne. très nombreuses, les institutions culturelles ont progressivement absorbé une grande partie des budgets publics, locaux et nationaux, alloués à la culture. résultat : la quasi-impossibilité de soutenir des formes émergentes ou de nouvelles activités culturelles. et puis, dans le courant des années 1990, la France a du admettre l’évidence : l’échec de la sacrosainte démocratisation culturelle, pourtant fondement idéologique des politiques menées depuis les années 1960. C’était la Curie romaine découvrant que l’Immaculée conception était une plaisanterie. par ricochet, ce constat posait une question plus vaste : la culture est-elle rentable, à tous les sens du terme ? Le fameux « effet Guggenheim » peut donner à croire que la réponse est oui. et pour cause : d’industrielle et si-
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la créativité en qUestion bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. pas exactement. Car dans le concert culturel, nous ne sommes plus seuls sur scène. « Des villes comme Londres, Berlin, Barcelone, Hambourg contestent notre leadership en matière de créativité, concède Daniel Janicot. Le cinéma espagnol se porte très bien, Milan est une grande ville du design. L’Amérique latine, le ProcheOrient, Hong-Kong ou Singapour constituent aussi de nouveaux pôles très dynamiques. Et ils vont vite, ont beaucoup d’argent, une vraie exigence de qualité, des équipements très perfectionnés, et font appel aux meilleurs. » pour marc bélit, la France aurait même déjà abandonné sa place sur la première marche du podium : « La récente polémique sur le supposé trop grand nombre d’artistes étrangers programmés au festival d’Avignon est révélatrice d’une triste réalité : les artistes français ne sont pas au standard international. Pour un Patrice Chéreau, combien de metteurs en scène qui ne percent pas sur la scène internationale ? Et le constat vaut pour les arts plastiques, où nous sommes derrière l’Allemagne et les Etats-Unis, et même pour le cinéma, où the Artist fait figure d’arbre qui cache la forêt. Sur 200 films français