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CLUB ENtREPRENDRE
n°4
Interview
Le choc de
Pourquoi avoir créé votre entreprise ? Pierre Martinet : Apprenti charcutier dès l’âge de 14 ans, j’ai franchi le pas en réaction aux mauvais traitements des employeurs à l’époque. Mais c’était il y a 50 ans, autant dire un autre monde. J’ai donc ouvert une boucherie-charcuterie dans l’Ain en 1968 en empruntant à ma tante et à un ami, vendu sur les marchés à partir de 1970, créé la société Martinet en 1977. Puis tout s’est emballé. Le marché a explosé et a induit un mode de production industriel des salades de légumes et de museaux de bœuf, une recherche constante de nouveaux emballages et concepts répondant aux attentes des consommateurs. Il a fallu trouver des grossistes partout en France, et même à l’étranger. Guillaume Gibault : En sortant d’HEC j’étais perdu. C’est la rencontre avec le dirigeant des supermarchés « Bio c’bon », âgé de 65 ans, qui a tout changé. Mes 18 mois en tant que chef des le savoir-faire national, de rechercher d’emblée le haut de gamme, mais aussi de développer proximité et fidélité à la marque en utilisant un ton décalé et frais. Êtes-vous satisfait de l’image véhiculée par votre société ? PM : Jamais je n’aurais imaginé atteindre une telle taille. Il a fallu mouiller le maillot et je suis heureux que l’entreprise dégage cette image d’authenticité, de sérieux et de travail. Le premier passage à la télévision date de 1994 et j’ai pu instantanément constater la force de ce media pour façonner une image, se rapprocher des gens, de la cible susceptible d’être intéressée par notre offre. Nous utilisons la presse écrite en complément. GG : C’est notre point fort. Une image fraîche, jeune et décalée, reflète nos produits et mentalités, générant buzz et sympathie. Notre acte fondateur reste le détournement de la campagne présidentielle : « Le changement de
Pierre Martinet 66 ans, traiteur intraitable est bouchercharcutier de métier et de cœur. Ce rhônalpin, issu d’un milieu d’agriculteurs, est Présidentfondateur de la société éponyme de 180 salariés, réalisant 140 millions de CA.
Pierre Martinet (groupe Pierre Martinet) et Guillaume Gibault (le slip français) n’avaient rien en commun dans leurs b ou de la chance se rejoignent constamment. Le voyage vers l’entrepr
éditeur de contenus que vendeur de sous-vêtements
Guillaume Gibault
ventes à ses côtés m’ont ouvert les yeux : sur la richesse de l’entrepreneuriat et l’attractivité du retail, du « vrai produit » distribué à de « vrais gens ». Je suis un commerçant dans l’âme. Et il y a 18 mois tout a commencé par une blague avec un ami sur le « made in France ». Je lui disais que tout produit pouvait jouer cette carte, et lui m’a répondu « même les slips ? ». L’idée m’a plu, le Slip français était né. Plus aucun sousvêtement masculin français n’était fabriqué sur le territoire, c’était donc un beau challenge à relever. Il importait de mettre en valeur slip c’est maintenant », avec slogans et vidéos sur notre page Facebook. D’autres ont suivi comme « le premier slip qui sent bon ». Produisant sur le territoire, nos prix sont élevés, proches de ceux de Ralph Lauren ou Calvin Klein, bien que nous vendions en ligne. Il nous faut donc les faire accepter en travaillant sur la marque. Les réseaux sociaux sont un moyen, les relais de presse en sont un autre. Il me faut les abreuver en contenu en permanence. Je suis presque autant éditeur de contenus que vendeur de sous-vêtements, afin de véhiculer cet univers décalé.
“Je suis presque autant ”