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n°4
CLUB ENtREPRENDRE
croisée
es mondes
Guillaume Gibault 28 ans, Parisien diplômé d’HEC, fondateur du Slip français, société créée en 2011 qui vend des sous-vêtements en ligne (70 références : slips, boxers, caleçons, maillots de bains, etc.), s’apprête à réaliser 900000 euros de CA cette année, avec 7 salariés au siège et 15 usines réparties sur toute la France.
bagages professionnels, culturels et géographiques. Mais leurs perceptions du management, du courage, de l’échec, reneuriat serait-il dicté par quelques grands principes immuables ?
d’un mauvais développement à l’étranger, de la faillite – les Américains réagissent mieux que nous dans ce domaine –,mais cette crainte ne me paralyse pas. Elle n’entache aucunement ma volonté, qui je crois reste l’essentiel. Que changeriez-vous dans la création d’entreprise en France ? PM : Les charges sociales sont indéniablement trop élevées. Les relations de travail sont régies par un Code déséquilibré. Le Canada, où j’ai longtemps été actionnaire d’une société, me paraît être l’exemple à suivre en la matière. Autre point, les banques ne sont plus les mêmes que par le passé, elles sont moins dictées par l’humain. J’ai eu de la chance de rencontrer des gens qui croyaient en moi à l’époque, je crois que je ne serais pas accompagné aujourd’hui ! GG : Il faudrait absolument et ne se plaignent pas continuellement du contexte. Quels ont été les ingrédients inattendus de votre succès ? PM : Le vrai coup de chance a été de mettre au point un produit répondant à un besoin de la population au bon moment. Il faut bien sûr du nez, mais aussi une bonne fortune. Le museau de bœuf est devenu un produit phare de la société ; le taboulé, qui n’existait pas vraiment en France en 1990, a explosé par la suite. L’aventure étrangère est nécessaire car l’entreprise se tient au courant des tendances sur d’autres marchés qu’elle peut ensuite ramener et adapter. « Martinet do Brasil » est une vraie avancée. GG : Nous avons été formidablement aidés par la renaissance du « made in France » servi à toutes les sauces. La concomitance des temps est troublante. Alors que nous avons commencé à vendre en septembre 2011, François Bayrou a évoqué le
recherche des « personnes couteaux-suisses », que j’oriente avec le temps vers les domaines les plus adaptés. D’âge quasi similaire, le piège principal pour moi est d’être trop proche d’eux. Entre pote et chef il faut choisir. Je sais qu’ils se voient en dehors du boulot, ce que je m’interdis de faire. La solitude du dirigeant peut être pesante.
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principaux guides. Dans l’équipe certains n’ont pas de diplômes prestigieux, mais je les ai recrutés comme stagiaires puis ai estimé qu’ils méritaient l’embauche. toujours une question d’homme plutôt que de CV. Quelles sont les caractéristiques du management que vous pratiquez ? PM : Je dois parvenir à faire confiance à mes salariés. Une fois ce palier franchi, je leur laisse une grande autonomie. En outre je reste persuadé que dire tout ce que l’on fait et faire tout ce que l’on dit
n’est pas une parole vaine : c’est un principe à suivre dans le management pour conserver ses effectifs dans
l’entreprise. GG : Une équipe réduite et des moyens limités impliquent de faire confiance. Es-
“Le changement de slip c’est maintenant ” Guillaume Gibault
la durée. Le plus difficile consiste à choisir ses collaborateurs ; les erreurs sont nombreuses dans ce domaine, d’autant plus que certains n’évoluent pas aussi vite que sentiel, même si la moyenne d’âge est de 24 ans. Par manque d’autre option j’ai dû très vite responsabiliser les gens. Primes et intéressements sont de rigueur. Je