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Pierre-Antoine Glandier est cofondateur et CEO chez Libeo, une plate-forme spécialisée dans la gestion de la facturation. Il revient sur le rôle que devra jouer la France dans l’IA générative.
TRIBUNE. C’est officiel, nous avons passé le pic de la courbe de Gartner : l’IA générative est prête à s’implémenter massivement dans nos usages technologiques ces six prochains mois.
Si ChatGPT a su attirer massivement la lumière, la France possède un écosystème dynamique et extrêmement prometteur. Preuve en est, nous assistons au retour d’entrepreneurs français qui avaient fait le choix de développer leurs solutions IA aux États-Unis. Un exemple marquant, celui de notre champion français Mistral AI, revenu en France, ou encore Poolside, start-up américaine qui a récemment relocalisé son siège social à Paris. Un témoignage de l’intérêt grandissant pour la France en tant que lieu d’innovation et d’investissement, et des efforts à poursuivre en masse dans notre écosystème avec les justes investissements et la solidarité des acteurs.
Pour affronter les enjeux de démocratisation ces six prochains mois, nous devons soutenir nos champions français. Leur approche Open Source, permettra d’assurer une souveraineté technologique et de construire des alternatives technologiques crédibles et sécurisées vis-à-vis de nos concurrents outre-Atlantique. Il est en parallèle essentiel à court terme que les politiques gouvernementales encouragent la mise en place de l’IA et l’accessibilité pour tous. Cela devra notamment se traduire par des incitations fiscales, des subventions à la recherche, des partenariats public-privé et des programmes de formation, visant à renforcer les compétences. Cette collaboration entre le secteur privé et le secteur public sera également indispensable pour que l’IA bénéficie à l’ensemble de nos institutions et entreprises et ne soit pas limitée à quelques acteurs uniquement.
L’IA va disrupter pour de bon la façon dont nous travaillons, à travers le saisie des données, l’automatisation des tâches chronophages, des chatbots interactifs, des « buddy » numériques – nous nous rappelons du célèbre Clippy qui s’apprête à faire son grand retour –, des prédictions et analyses toujours plus poussées, des alertes et évictions d’erreurs, des suggestions, qui in fine sauront rendre nos entreprises plus résilientes, et préparées dans leur gestion financière. Elle rendra également les interfaces, plus fluides et naturelles. Cela pose bien sûr la question des tâches qui seront remplacées massivement dans les métiers, mais au-delà du sens que nous souhaitons apporter au travail : un remplacement massif des tâches chronophages et répétitives n’est-il pas l’opportunité de libérer plus de temps vers des actions et missions à plus haute valeur ajoutée ?
En effet, ces technologies émergentes dans de nombreux métiers de services sont « by design » conçues pour libérer les professionnels des contraintes opérationnelles. C’est en facilitant les opérations, souvent rébarbatives, qu’elles permettront aux entreprises d’optimiser leurs processus métiers, mais aussi de mieux rediriger les ressources humaines vers plus de sens, pour devenir progressivement un argument de rétention des talents.
La France possède un vivier d’investisseurs visionnaires, d’entrepreneurs chevronnés, de concepteurs créatifs, de partenaires ambitieux, etc., prêts à faire rayonner et à imposer un savoir-faire technologique bleu blanc rouge. Nous avons les moyens à court terme de nous affirmer sur la scène internationale. Alors saisissons cette chance.