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Une tribune de Renaud Blanc, CEO de l’entreprise franco-suisse HBG Hélicoptères.
HBG fait partie de ces entreprises familiales qui font rayonner la France. Sauvetages en montagne, Jeux de Paris, Tour de France… Ce grand nom du monde de l’hélicoptère est au cœur de l’excellence nationale. Et pourtant, ce groupe très performant se retrouve dans la difficulté… En raison de retard de paiements de l’État !
De nombreux journalistes et rédactions ont publié la semaine dernière dans leurs colonnes et sur le web des informations relatives à un prêt abrogé début juillet par le Ministère des Finances. Les articles de presse mentionnent notre société MBH SAMU (Mont Blanc Hélicoptères SAMU appartenant au groupe HBG).
Selon les différentes rédactions et articles de presse, un prêt de 1,3 million d’euros accordé à une entreprise par un haut fonctionnaire de Bercy a été abrogé le samedi au Journal officiel après des révélations du Monde. « L’arrêté du 5 juillet 2024 relatif au versement d’une aide au soutien de la trésorerie de la société Vitis Gallica est abrogé », selon le Journal officiel.
Le groupe HBG est détenu à 100 % par la famille Blanc de nationalité française et originaire de Haute Savoie. Le siège social est situé à Annemasse (74) et emploie 400 personnes qui font vivre autant de familles. Le groupe HBG dispose en France de plusieurs activités, dont deux principales qui œuvrent au quotidien au profit de la population française :
- L’activité historique Mont Blanc Hélicoptères (MBH), spécialisée notamment dans les SAMU héliportés en France et dans les DOM-TOM. Nous opérons 11 bases SAMU héliportées en métropole couvrant tout le quart Nord-Est de la France, une base SAMU héliportée en Guyane qui réalise notamment le plus grand volume d’heures de vol en France, et opérons des hélicoptères sanitaires au profit du SAMU de Polynésie Française.
- L’activité Hélicoptères de France (HDF), notamment spécialisée dans la lutte contre les feux de forêts en été ainsi que la rediffusion télévisuelle d’événements sportifs d’envergure, au fort retentissement pour notre pays, comme le Tour de France ou les prochains Jeux Olympiques de Paris.
Au-delà de la sortie de ces informations avec la mention et la présence de notre marque dans ces articles de presse, il est de mon devoir de chef d’entreprise de venir vers vous en ma qualité de CEO du groupe HBG, dont les sociétés HBG France (marques Mont Blanc Hélicoptères et Hélicoptères de France) et MBH Samu font partie intégrante, pour vous faire part d’une analyse factuelle.
Notre groupe a subi une forte inflation dans les coûts de fonctionnement qui n’a pas été reconnue par l’État depuis 2020 et jusqu’en 2022 alors même que notre mission s’accompagne d’un dévouement total au service de la population française dans nos missions de Samu. Cette situation n’a seulement été réellement prise en compte par l’État qu’au courant de l’année 2023.
Les profondes raisons qui me poussent aujourd’hui à communiquer vers vous et vos lecteurs se résument à un fait simple : le ministère nous a proposé un prêt au lieu de payer un dû.
Une situation surréaliste que j’avais partagée auprès des instances gouvernementales pour leur rappeler de ne pas fragiliser encore un peu plus le système de santé français, qui fait la fierté de notre pays ! Mon appel n’a fait l’objet d’aucune attention et encore moins d’une réponse suivie d’actions.
Depuis la crise de la pandémie, alors même que nous avons été le premier acteur à nous engager auprès des personnels soignants pour transporter des patients infectés (bien avant les acteurs étatiques 847 personnes en situation de détresse ont été transportées par notre compagnie), la situation économique a commencé à évoluer puis a très largement dérivé, impactée par l’inflation.
L’ensemble de ces paramètres mis bout à bout ont généré cette situation de tension financière et initié nos démarches vers Bercy en 2023 qui ont abouti à l’obtention du fameux prêt de 1,3 million d’euros qui a fait tant couler d’encre ces derniers jours.
Nous avions finalement dû décliner ce prêt de 1,3 million d’euros car les conditions de garanties qui nous étaient imposées étaient inacceptables, déséquilibrées, sachant que nous devons refinancer une créance de 8,05 millions d’euros qui est due par l’ État*** ! Une situation ubuesque que je me propose de vous expliquer en détail avec l’ensemble du dossier. Je me tiens donc à votre disposition pour un prochain entretien avec vous ou un membre de votre rédaction pour partager les faits.
Avec mes sentiments dévoués,
Renaud BLANC
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Somme globale due arrêtée à la date de mars 2023 = 14,46 millions d’euros
Montants perçus à la date de juin 2023 = 6,41 millions d’euros
Solde dû arrêté en date du 16 juillet 2024 : 8,05 millions d’euros