Prenez l’Initiative France

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De l’art de jouer sur les mots. France Initiative Réseau a d’abord laissé tomber « réseau » au profit de France Initiative, puis a inversé les termes. Ça ne change rien à ses 34 années de mise sur orbite d’entreprises. Le réseau – en fait, une fédération – compte aujourd’hui 219 associations locales, ce qu’IF appelle ses plates-formes. Les résultats parlent : en 2017, 16 416 entreprises ont été financées. 2018 devrait aller plus loin. « Notre activité est de cet ordre depuis 2010, explique Bernadette Sozet, déléguée générale d’Initiative France. Nous avons impacté près de 5 % de la génération actuelle d’entrepreneurs. » Le chiffre le plus important n’est pas là : c’est le taux de réussite à trois ans qui compte, 91 %. Pas de hasard. La formule IF revient à associer une aide au financement sous la forme de prêt d’honneur et un accompagnement. Pourquoi « prêt d’honneur » ? Parce qu’il est accordé à la personne de l’entrepreneur et non à l’entreprise. Pas de garantie. Taux zéro. « En venant renforcer les fonds propres de l’entrepreneur, en compensant son apport personnel, le prêt fait jouer un effet de levier pour l’emprunt bancaire », explique Bernadette Sozet. En moyenne, le prêt accordé par Initiative France tourne autour de 10 000 euros. De quoi en « lever » 70 000 de plus sous forme de prêt bancaire… D’autres avantages lui sont attachés : comme il est assimilé à de l’apport personnel, l’entrepreneur garde la majorité dans son entreprise…
Peu importe l’activité. Mais une exigence : créer au moins un emploi aux côtés de l’entrepreneur lui-même. Certains projets sont vraiment petits – beaucoup d’actions sont menées en centre-ville. Le réseau a créé une catégorie spéciale, Initiatives remarquables (des projets qui bénéficient notamment d’un prêt plus important, en moyenne autour de 18 000 euros). Critères : un accent particulier est porté sur des retombées sociétales ou environnementales.

S’intégrer au tissu local

Mais plus encore que l’aide – précieuse – au financement, c’est l’accompagnement et la mise en réseau qui assurent véritablement la différence pour un nouvel entrepreneur. « Le financement est essentiel pour la survie au démarrage, mais pour nous, l’objectif est que l’entrepreneur ose faire grandir son entreprise », explique la déléguée générale.
L’accompagnement commence souvent avant même le financement, par exemple sous forme d’aide pour définir le projet ou le dimensionner. Il se poursuit pendant les premières années de l’entreprise, sans limite de temps. Et en matière de réseau local, Initiative France se montre riche, avec près de 700 points d’accueil et permanences, et un fort taux de pénétration dans les zones rurales où le lien territorial se manifeste sensiblement. Le but – avoué : encourager la naissance et la croissance de vrais tissus locaux, riches, denses et coresponsables. « Nous rassemblons plus de 16 000 bénévoles et comptons près de 10 000 comités d’agrément où sont prises les décisions d’aide au financement, décrit la déléguée. Ces comités se composent de chef(fe)s d’entreprise locaux, de banques locales, d’experts-comptables, d’avocats… » Ils analysent le projet et la personne, la rencontre avec l’entrepreneur(se) reste déterminante. « C’est aussi, pour lui ou elle, souvent, une première entrée dans le système économique local », souligne Bernadette Sozet. La grande majorité des projets portent sur un marché principalement local. Dès lors, les conseils d’acteurs actifs du territoire se révèlent particulièrement pertinents.
Initiative France élargit le cercle des contacts : les associations locales – quelque 1 000 employés – assurent le suivi, organisent également des clubs, mettent en place un système de parrainage… « Ce qui marche le mieux, c’est de rencontrer ses pairs. De quoi rassurer, créer des liens… » Des relations privilégiées vont se construire, sous une forme de parrainage : il ne s’agit pas de coaching, mais d’aide et d’appui. On compte aujourd’hui près de 4 000 parrains, pour près de 9 000 entreprises parrainées, et l’association veut en compter 5 000 en 2020.

Jean-Marie Benoist

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