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Regard neuf, idées jeunes et parité.
Réfléchir au monde de demain avec un œil neuf de force de proposition : c’est le rôle du Comex-40, un « comité exécutif » composé de chef.fes d’entreprise de moins de 40 ans, venu.es de tous les secteurs, zones géographiques et activités. Un « club » idées du Medef.
Devinez qui en a eu l’idée ? Et le désir ? Geoffroy Roux de Bézieux, bien sûr, le charismatique patron des patron.nes, à la fin de l’année 2018, soit peu après son élection à la tête du Medef, de concert avec Fabrice Le Saché, vice-président du réseau. Ce fut l’une des premières actions de rajeunissement du réseau après les ères des « vieux » président.es. Bézieux et Le Saché voulaient un « Medef de propositions ».
L’idée fut de réunir, pour capter leurs points de vue et leurs regards sur les enjeux sociétaux comme sur n’importe quel autre thème, des chef.fes d’entreprise de moins de quarante ans, dans un comité le plus mixte possible, représentatif du tissu économique. Aujourd’hui, le Comex-40 compte 45 membres (moyenne d’âge 35 ans, le critère est respecté), dont 23 femmes, représentant presque tous les secteurs d’activité (80 % d’entre eux), la grande majorité des zones géographiques (70 %) et toutes les formes et tailles d’entreprises. « Nous sommes, en quelque sorte, une photographie des typologies d’entreprises en France : un tiers de start-up et de nouvelles technologies, un tiers de PME-ETI et un tiers de grandes entreprises », décrit Paola Fabiani, présidente du Comex-40 (son portrait en Électron libre, p. 38). Le comité a été composé par appel à candidatures auprès des territoires, par l’entremise des antennes régionales du Medef, puis filtrant lesdites candidatures par un comité de sélection. Sur les 45 membres, 35 sont également membres du Medef, 10 sont externes au réseau.
Réfléchir… et proposer
L’objectif du Comex-40 se traduit sous la forme de trois grandes missions. « La première est de créer des synergies, à tous les degrés : en interne, au sein du Medef, mais aussi des commissions, des fédérations, et sur le plan politique, explique Paola Fabiani. Lors de rendez-vous, déjeuners, etc., on rencontre, on échange, on challenge… » Une ambition qui ne se limite pas aux frontières françaises. L’année dernière, le Comex-40 est parti en Corée du Sud pour y découvrir la culture, l’écosystème de start-up… « L’idée est de s’immerger dans des nouveaux concepts et de les rapporter », confirme la présidente. Tiens, jouerait-on au jeu favori des entrepreneurs chinois ?
La deuxième mission est de saisir – ou d’être saisi.e – de sujets d’actualité, dans l’objectif d’émettre des rapports et des propositions concrètes en réponse aux questions. Par exemple, les attentes des chef.fes d’entreprise de moins de quarante ans sur les nouvelles élections européennes. Pendant le confinement, le Comex-40 s’est autosaisi de la question de savoir comment la génération qui subissait la crise voyait l’avenir. Comment mieux se préparer pour la prochaine pandémie…
Aborder des grands enjeux
La troisième mission consiste à réfléchir aux enjeux sociétaux, et, là encore, d’émettre des propositions pragmatiques. L’année dernière, le Comex-40 s’est penché sur deux sujets : la remise en cause de la démocratie dans le monde et ses conséquences économiques, puis la place de l’entreprise privée, de plus en plus active dans la vie civile. Deuxième sujet : flux migratoires et impact sur les entreprises. « Nous écoutons des experts, rencontrons des acteurs, proposons une vision », explique Paola Fabiani. Cette année, les sujets – liés à la Commission Relance du Medef – sont centrés autour du thème de… la relance. Comme l’anticipation des risques ou encore la transition professionnelle… Paola Fabiani : « Les thèmes sont liés à la crise, mais aussi à d’autres tendances de fond, comme l’évolution des modes de travail. »
L’organisation du Comex-40 – du moins la première année – s’est voulue assez classique : des réunions sous trois formes, des plénières, au rythme de quatre par an, dédiées au partage et à la rencontre d’un écosystème local, des groupes de travail mensuels et des ateliers en rencontres parfois hebdomadaires. Avec la crise, comme tout le monde, le Comex-40 est passé à la visioconférence, au rythme plus informel, mais tout aussi intense, avec une ou trois réunions virtuelles par semaine, pour ceux.celles qui en ont eu le temps. « Les groupes de travail n’ont pas des délais très long pour émettre leurs conclusions. Même si chacun.e peut rédiger, nous voulons nous donner le temps de bien explorer le sujet », exige la maîtresse des jeux. Lesdits rapports, bourrés de propositions concrètes, sont livrés aux diverses commissions du Medef et à sa direction, pour impacter leurs réflexions et leurs recommandations.
Jean-Marie Benoist