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Pharmacies en grève : « Adieu croix verte, bonjour tristesse » • Jeudi, les pharmaciens français ont entamé leur première grande grève depuis dix ans, pour protester contre les pénuries de médicaments et la menace de fermetures. Avec des slogans comme « Où est l’Amox? » et « Adieu croix verte, bonjour tristesse », les grévistes se sont rassemblés en province et à Paris. Le mouvement, soutenu par syndicats, groupements et étudiants, revendique une hausse des honoraires et alerte sur la disparition des pharmacies, particulièrement dans les zones rurales. Une manifestation a également eu lieu à Paris, partant de la faculté de pharmacie pour rejoindre le ministère de l’Économie. Les représentants des pharmacies présents y exigent une meilleure rémunération dès 2025, face à l’inflation. Les négociations entre les pharmacies et l’Assurance maladie doivent en parallèle se conclure le 5 juin. Enfin, le secteur craint aussi un assouplissement de la vente en ligne des médicaments.
Ceta : le spectacle politique à l’Assemblée • Jeudi, l’Assemblée nationale a adopté une proposition communiste pour que le traité de libre-échange Ceta entre l’UE et le Canada soit soumis aux députés. Symbolique et sans contrainte, cette victoire a été obtenue par 151 voix contre quatre grâce à une coalition de la gauche, des LR et du RN, tandis que le camp présidentiel s’est abstenu. Le texte, déjà en vigueur provisoire depuis 2017, a été repoussé en mars après le rejet de sa ratification par le Sénat. Franck Riester, ministre délégué au Commerce extérieur, accuse l’opposition de manœuvres électoralistes à dix jours des européennes. Le gouvernement défend quant à lui l’accord comme bénéfique pour les agriculteurs français et prévoit de le soumettre aux députés fin 2024 ou début 2025. L’opposition dénonce de son côté une « opacité » des négociations et un « hold-up démocratique ».
Un succès pour l’opération «Endgame »• Europol a annoncé jeudi l’arrestation de quatre personnes et la mise hors ligne de plus de 100 serveurs lors de l’opération « Endgame ». Cette action internationale a visé les « droppers », logiciels facilitant le déploiement de rançongiciels. Les arrestations ont eu lieu en Arménie et en Ukraine, avec huit autres suspects ajoutés à la liste des criminels les plus recherchés d’Europe. En trois jours, on note ainsi près de vingt perquisitions en Europe, aux États-Unis et au Canada. Selon une première estimation, les dommages s’élèvent à des centaines de millions d’euros, touchant des millions de particuliers et d’organisations. L’opération a alors ciblé six familles de logiciels malveillants, essentiels au déploiement de rançongiciels, considérés comme une menace majeure. Europol a de son côté souligné l’importance de perturber ces réseaux avant les Jeux olympiques de Paris. L’opération « Endgame » continue, avec d’autres arrestations à venir.
Chômage en zone euro : baisse historique en période de crise • Le taux de chômage de la zone euro a atteint un niveau historiquement bas de 6,4 % en avril, selon les données publiées jeudi par Eurostat. Cette légère baisse de 0,1 point par rapport à mars marque le plus bas niveau depuis 1998, malgré une stagnation économique persistante. Dans l’ensemble de l’UE, le taux de chômage est resté stable à 6 %. Ce niveau inédit depuis un quart de siècle témoigne de la résilience du marché de l’emploi face à la morosité économique actuelle, marquée par la hausse des taux d’intérêt de la BCE pour maîtriser l’inflation post-guerre en Ukraine. En avril, 13,15 millions de personnes étaient sans emploi dans l’UE, dont 11 millions dans la zone euro. La France affiche ainsi un taux de 7,3 %, contre 3,2 % en Allemagne.
Sakura Kozo : quand les employés choisissent leur manager… • Sakura Kozo, spécialiste du design de bâtiments résistants aux séismes à Hokkaido, a trouvé une solution innovante pour réduire son turnover élevé : laisser les employés choisir leur manager. Autrefois confronté à un taux de départ annuel de plus de 10 %, le groupe propose désormais à ses 120 employés d’évaluer les managers chaque année. Les critères incluent la gestion des anxiétés, le partage des connaissances et l’implication dans les augmentations salariales. Les managers, quant à eux, s’auto-évaluent également. Les résultats de ces évaluations sont accessibles à tous, ce qui permet aux employés de choisir le manager avec lequel ils souhaitent travailler. Depuis l’implémentation de ce système avant la pandémie, le taux de rotation des employés est tombé à moins de 1 %. Inspirés par ce succès, d’autres entreprises, adoptent des méthodes similaires pour attirer et retenir leurs talents.
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