references
n°5
PANOrAmA
Rétrospective
Sommaire
Edito Rétrospective : Prisons : un mal profond 2 3
Dans chaque numéro, EcoRéseau vous propose de revenir sur un événement ou une institution qui fait l’actualité, en les mettant en regard de ce qu’ils étaient ou auraient pu être il y a un demi-siècle. Pas question de comparer l’incomparable, de fustiger ou de glorifier le passé. Simplement de montrer que non, ça n’était pas forcément mieux avant. u château d’If décrit par Alexandre Dumas au bagne de toulon peint par victor Hugo, un simple coup d’œil sur les rayonnages poussiéreux de nos bibliothèques laisse entrevoir une réalité : l’enfermement n’a jamais été une partie de franche rigolade. Pas une surprise, objecterez-vous à raison, d’autant qu’il s’agissait là d’une autre époque. moins loin dans le temps, en 1964, un autre génie décrivait
Prisons : un mal profond
réforme taubira oblige, depuis quelques semaines, le monde carcéral est, si l’on peut dire, sous les feux de la rampe. Surpopulation, brutalité, école du crime… La litanie des maux traditionnellement imputés aux prisons rythme le discours politique. Des travers propres aux geôles de 2013 ? certainement pas.
Par Olivier Faure
PANoRAmA
3-19
4 8 10 12 14 16
D
la prison, rêvent d’une réforme en profondeur du système pénitentiaire. » et on peut le comprendre, même si celui-ci se révèle à l’époque très différent de ce que l’on connaît aujourd’hui. D’abord, la France est couverte de minuscules prisons, au quotidien bien dissemblable de celui qui rythme les gros centres de détention. celles-ci se résument au gardien chef, à son épouse qui s’occupe du quartier des femmes, et à une
Guerre mondiale, du fait de l’incarcération des collaborateurs, les chiffres de la fin des années 50 et du début de la décennie suivante sont gonflés par les arrestations dues à la guerre d’Algérie. On compte ainsi 41404 détenus en janvier 1963*, pour un nombre de places très difficile à définir, mais vraisemblablement très insuffisant puisque les prisonniers se retrouvent à plusieurs par cellules, avec toutes les dérives que cela peut entraîner.
“Le règlement pouvait être draconien, avec des tortures physiques parfois abominables ”