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n°5
CLUB ENTREPRENDRE
L’Analyse
promotion auprès des entrepreneurs qui viennent les consulter. » D’autre part, leur modèle économique, pour le moins atypique, a tendance à 2 ou 3% de rentabilité par an, soit juste de quoi assurer leur pérennité, elles ne rentrent pas dans les critères de bien des fonds. Néanmoins, des loi. Il faut dire qu’il a tout intérêt à le voir réussir, puisqu’il est source d’emplois non délocalisables et peut alléger le poids des problèmes sociaux qu’il doit gérer. Dès son élection, François Hollande a fait un pas vers les acteurs du secteur, en créant pour la première fois un ministère de l’Economie sociale et solidaire, porté par Benoît Hamon. Le projet de loi qu’il a présenté en juillet dernier a été plutôt bien accueilli par les intéressés. Il prévoit notamment d’amplifier le financement des structures de l’ESS, en clarifiant le champ de cette dernière pour permettre aux financeurs puoutre, la Banque publique d’investissement (BPI) doit débloquer 500 millions d’euros pour les entreprises du secteur. Encourager l’entrepreneuriat social, très bien, mais certaines voix mettent en garde : l’Etat ne risque-t-il pas de déserter le terrain couvert par ces entrepreneurs ? Pour Thierry Sibieude, « on ne peut pas dire que l’Etat se désengage, car depuis dix ans, les dépenses sociales sont en constante augmentation. Le problème, c’est que malgré ça, les besoins ne cessent de croître en quantité et en complexité et que les pouvoirs publics ne peuvent plus suiAinsi, dans certains domaines, la puissance publique (« l’impuissance publique » railleront les grincheux) pourrait laisser les citoyens, plus proches du terrain, plus mobiles, plus malins, trouver des solutions innovantes et mieux utiliser leur argent et du même coup celui de l’Etat. Mais comment s’assurer qu’ils feront correctement leur métier dans des domaines parfois aussi sensibles que la santé ou le logement ? Peut-on imaginer une forme de délégation de service public, c’est à dire un contrat passé entre un opérateur privé et l’Etat ? Pour l’instant, rien de tel n’est prévu, mais les acteurs de la filière, en particulier le Mouvement des entrepreneurs sociaux (MOUVES), planchent sur un label. Thierry Sibieude plaide pour la souplesse : « plutôt que d’encadrer, mieux vaut contrôler en prévoyant de sévères sanctions en cas d’abus. Sinon, on risque d’édifier une usine à gaz de plus ».
Aymeric Marolleau
cadres en entreprise en manque d’engagement. » Force est aussi de constater que l’entrepreneuriat social est un phénomène généra-
“Bien des obstacles freinent encore le
développement du social business dans l'Hexagone
faire fuir les investisseurs et à réduire leurs capacités de financement. « Pour la phase d’amorçage, les entrepreneurs sociaux ne rencontrent pas de grands problèmes, car les dispositifs ne manquent pas, observe Thierry Sibieude. Là où les choses se compliquent, c’est lorsqu’il faut passer la vitesse supérieure et se développer. » Pour la plupart des investisseurs, ces entreprises non lucratives – à ne pas confondre avec non rentables – ne présentent pas grand intérêt. Aucune étude n’a encore dressé l’état des finances de l’entrepreneuriat social, mais avec tionnel, puisque de nombreux jeunes s’y engagent. Depuis la première Chaire créée par l’ESSEC dès 2002, les formations dédiées se sont multipliées. HEC, l’ESCP, des IEP et des universités ont la leur. fonds d’investissement, spécialisés ou non, se penchent de plus en plus sur cet “OVNI” financier, comme le Comptoir de l’innovation, du groupe SOS, qui « finance, accompagne et promeut le développement des entreprises sociales en France et dans le monde ». Et puis, l’entrepreneuriat social peut bien sûr aussi compter sur les fonds d’investissement socialement responsables.
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