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ART DE VIVRE & PATRIMoINE
L’Air du temps
n°3
Sex on the beach
Malgré tout son génie, l’Homme reste parfois un animal tendrement basique. Il fait l’amour en vacances, quand le soleil brille et que tout va bien. Il reste chaste, en revanche, quand le stress et la fatigue se font ressentir.
nous apprenant que la peur du chômage constitue un fauteur de troubles bien plus ravageur. Et pour cause, « il alimente le stress, pire ennemi de la libido », conclut la psychologue-sexologue. Les enfants. Petits, ils réveillent leurs parents plusieurs fois par nuit. Résultat, des câlins improbables, et un état de fatigue qui laisse peu de place au sexe. Ados, ils sont une oreille attentive à laquelle nous craignons que parviennent des bruits indécents. « En effet, cela peut être source de blocage, confirme Caroline Le Roux. Pourtant, entendre ses parents faire l’amour est très structurant pour un enfant, pourvu qu’on en parle ensuite avec des mots appropriés. Pour les petits, on « s’amuse dans le lit », ou on « fait des chatouilles ». Cela les rassure sur l’amour qui unit leurs parents. » Rassurez-vous madame, ce n’est pas (que) de votre faute Internet. Plus question de fréquence, ici, mais de pratique. La banalisation de la pornographie en trois clics a considérablement fait évoluer la manière avec laquelle certains adultes appréhendent le sexe. « Certains patients me disent qu’ils souhaitent que leur compagne se comporte de la même manière que les actrices, s’inquiète la psychologue-sexologue. Ces demandes peuvent créer des tensions au sein des couples. » Chez les plus jeunes, Internet a aussi changé la donne. Si l’âge des premiers rapports n’a pas varié depuis près de vingt ans – 17 ans ½ environ – les adolescents n’hésitent plus à se filmer, seuls ou avec un partenaire, et à poster leurs vidéos sur la Toile. Les premiers ébats se conçoivent aussi de moins en moins sans une fellation, voire d’autres pratiques plus originales, quand les anciens se voulaient plus fleurs-bleues lors de la première nuit. Tout fout le camp.
Olivier Faure
omme il y a la saison des pêches ou des melons, il y aurait la saison du sexe. Pourtant, Monsieur ne serait pas plus sucré en août, ni Madame plus ferme en juillet. La preuve : beaucoup d’enfants naissent entre juin et septembre, ce qui implique une conception en automne ou en hiver. « Il faut y voir le fruit d’une volonté de la mère d’accoucher l’été, pour le bien-être du nourrisson, explique Caroline Le Roux, psychologue clinicienne et sexologue. Et puis, l’hiver, les gens sortent moins, et sont un peu plus enclins à rester sous la couette. » Néanmoins, tous les spécialistes s’accordent à le dire : les beaux jours sont plus propices aux parties de jambes en l’air. Soleil = sexe. L’équation serait toutefois trop simple. D’autres facteurs, plus sociologiques, entrent aussi en ligne de
C
compte. Tentative d’explication de la carte du Tendre. L’étymologie. Non, bien sûr, ce n’est pas l’origine du mot « désir » qui fait que ce soir, vous allez délaisser votre Ken Follett pour vous lover dans les bras de votre bienaimé(e). Mais celle-ci donne un éclairage intéressant sur le lien entre l’amour et la saison. « Le mot « désir » vient du latin « desidera », qui renvoie à la période de l’année où la constellation sidera, visible l’hiver, disparaît dans le ciel, explique Jean-Roger Dintrans, psychiatre et sexologue, chargé de cours à l’Université Paris V. Cela correspond à l’arrivée du printemps, la saison des amours. » Le temps. C’est l’un des principaux responsables des fluctuations de notre libido. Pour une raison très simple :