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CLUB ENTREPRENDRE
En immersion
n°3
Couveuse
Visite guidée dans les locaux de l’incubateur ParisTech Entrepreneurs, qui accueille des embryons de start-up et les accompagne jusqu’à la naissance.
u fond d’une cour pavée du XIVe arrondissement de Paris, un petit bâtiment gris orné d’un drapeau tricolore et d’une plaque discrète. Pas un bruit. Une école maternelle en pleines vacances scolaires ? Dans le hall, l’impression s’envole. Au lieu d’œuvres gribouillées en peinture et gommettes, le mur de l’accueil arbore les logos bien léchés des pensionnaires : 35 entreprises en devenir, installées pour 18 mois au sein de l’incubateur ParisTech Entrepreneurs. Sur la table basse, L’Équipe, Le Monde et L’Usine nouvelle effacent définitivement l’image des petites et moyennes sections. Pourtant, le lieu abrite aussi des premiers pas, des tâtonnements et des découvertes. Pour le dictionnaire Larousse, l’incubation est “la période de la vie d’un jeune animal pendant laquelle il se développe dans un abri biologique (… ) et bénéficie d’une protection parentale nécessaire à sa survie”. Pas loin de ce que proposent Pascale Massot, la responsable, et son équipe : « L’incubateur, c’est la première phase, l’entreprise est à l’état de projet », expliquet-elle. En général, les porteurs de projet ont trouvé leur idée, ont constitué une équipe, se sont forgé une très bonne connaissance des marchés. Immergés tous ensemble dans un même lieu, épaulés au quotidien, ils avancent. Vers le succès en principe : en 2010, 80% des entreprises issues de l’incubateur, depuis les débuts, étaient encore en vie.
techNologies Fondé en 1999, l’incubateur a d’abord été conçu pour les diplômés de l’école Télécom ParisTech désireux de se lancer dans l’entreprenariat, comme une « alternative à l’emploi salarié pour les étudiants », explique Pascale Massot. Au fil du temps, la structure a évolué pour s’ouvrir. En 2012, à peine plus de la moitié (52%) des por-
A
teurs de projet étaient diplômés de Télécom, et les trois quarts des équipes comptaient au moins un diplômé de ParisTech, pôle d’enseignement supérieur et de recherche réunissant 12 grandes écoles françaises. « On aime la diversité », as-
ils ont de l’expérience à revendre et souhaitent voler de leurs propres ailes.
arrivaNts Dans le couloir du rez-dechaussée, un pan de mur est occupé par de petits casiers
Nouveaux
séparées par des cloisons amovibles accueillent les entités fraîchement sélectionnées. Guillaume Dupuy, l’un des deux associés, apprécie de bénéficier de locaux et d’un accompagnement, « mais il y a aussi l’aspect social tout bête, de voir des
« On a une adresse professionnelle, des référents », détaille-t-il d’une voix basse. Casque sur les oreilles, les jeunes entrepreneurs ne laissent échapper que des cliquetis de clavier. L’ambiance est studieuse. Guillaume Dupuy, de Fleex, regrette
« Une bonne quinzaine de thèmes différents sont abordés sur un semestre », par session de deux heures habituellement. L’idée n’est pas de renvoyer les participants sur les bancs de l’école. « On essaie de bannir au maximum les slides », déclare Christine Cromières, qui ajoute : « On compte beaucoup sur les relations des participants entre eux. »