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n°3
STRATéGIE & INNoVATIoN NUMéRIqUE
Business story
peRmanente La posture originale de SaintGobain dans ce domaine trouve peut-être aussi des explications dans la culture de son milieu économique, moins enclin à s’approprier les tendances numériques et les choix de gestion innovants que d’au-
ture des communications, la consultation de documents, ou encore les éliminations de données. Les missions du Centre de Blois s’étendent également au conseil en expertise d’archivage, à l’aide à la consultation ou à la rédaction de documents, ainsi qu’à la réalisation d’exposi-
DématéRIalIsatIon
tions. Les chercheurs extérieurs peuvent également profiter d’un accès privilégié à des thèmes variés comme l’histoire économique et financière, les stratégies passées mises en place, la communication du groupe. Car l’histoire très ancienne de Saint-Gobain – le groupe est né en 1665 sous le nom de Manufacture royale des glaces – explique l’existence d’archives considérées comme de véritables trésors, et suscite régulièrement un grand intérêt au sein de la sphère de la recherche ou auprès d’autres acteurs. Une importante exposition a par exemple été organisée il y a quelques années au Musée d’orsay sur l’histoire de SaintGobain. L’occasion d’une opération de communication sans précédent pour les archives du groupe. Un joli coup promotionnel qui a même été récompensé par un grand prix d’un festival de communication.
tres secteurs. « Dans l’industrie, la conservation sous format papier est particulièrement importante », constate par exemple Jacques Thibon. Pour autant, une dématérialisation massive est en marche depuis quelques années, rendant le groupe méconnaissable. Les projets d’archivage ont connu un important tournant en 2006, avec la mise en place d’une initiative globale de dématérialisation des factures relatives aux fournisseurs au sein de Saint-Gobain Activité Vitrage. Seulement un an plus tard, l’annonce officielle d’un retour sur investissement déjà au rendez-vous donne le sourire à l’ensemble du groupe qui, dès lors, prend conscience de la nécessité de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Dans deux de ses divisions, Saint-Gobain Sekurit et Saint-Gobain Glass, 65 % des factures sont intégrées automatiquement dans l’ERP en place (SAP). quant au délai de traitement d’une
facture, il est d’environ deux jours, contre plusieurs semaines auparavant. Les coûts administratifs ont ainsi été considérablement réduits, principalement grâce aux économies de saisie manuelle. Les volumes de gestion sont gigantesques, puisque les deux divisions reçoivent 450 000 factures par an de 22 000 fournisseurs. Ces opérations ont été assurées par la solution de dématérialisation d’Itesoft, qui autorise le contrôle des factures dans SAP et intègre les documents quels que soient leur format d’arrivée, leur langue ou leur devise. Près de 10 % des factures arrivent par voie électronique et 90 % sous format papier. En 2010, nouvelle étape dans la modernisation de la gestion des données du groupe. SaintGobain décide de confier à b-process la mise en place d’un projet beaucoup plus global de dématérialisation de sa facturation des fournisseurs. L’entreprise attend une réduction des coûts de traitement des factures reçues de la part de ses fournisseurs et prestataires. Au-delà de la possibilité de traiter l’ensemble des factures reçues, Saint-Gobain souhaite pouvoir s’appuyer sur une solution technique unique, capable d’intégrer les différents outils de back-office utilisés par ses services comptables. Cette fois-ci, ce ne sont pas moins de 5 millions de factures par an, dans une douzaine de pays, qui se retrouvent concernées. La démarche de dématérialisation effrénée n’est pas prête de s’arrêter : l’organisation globale est à l’aube de nouveaux remaniements qui devraient une nouvelle fois changer le visage de Saint-Gobain d’ici quelques mois.
Mathieu Neu