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n°3
CLuB ENTREPRENDRE
L’Analyse
disposition des banques le Fiben notant les emprunteurs. « Quiconque déposait le bilan était fiché à vie, puisque les banques qui consultaient les fichiers gardaient les informations », précise Maïté Debeuret. La preuve que les pouvoirs publics ont pris y expliquent leurs difficultés, et leur propose des solutions. Reste aux structures existant déjà pour la création à intégrer des informations, des conseils et des aides à l’intention des ex-entrepreneurs qui doivent faire le deuil. « Petit à petit les gens intègrent que l’enseurs de tête. Encore loin toutefois des Etats-unis, où il est conseillé au créateur de présenter un ou deux échecs dans un dossier de demande de fonds, afin de rassurer les investisseurs. Et les secteurs traditionnels ? « Les grands groupes continuent de chercher des CV parfaits qui rentrent dans les cases. Les start up demandent des personnalités », distingue Didier Tranchier. Des disparités qui pourraient s’estomper à l’avenir.
“L’entrepreneuriat consiste
avant tout à transformer l’échec en pédagogie ou en opportunité
”
Matthieu Camozzi
Le Roi est mort… vive le Roi ! plus axée sur le développement que sur l’innovation, n’admet pas l’erreur, la variabilité qui nuirait à la norme et à ses fondements de verticalité, excelle à développer des filières mais pas à en créer. Au contraire la conception darwinienne, plutôt anglo-saxonne, favorise les initiatives individuelles et agit comme la sélection naturelle, étant entendu que dans ce processus d’essai-erreur, cette dernière n’est pas rédhibitoire. L’acceptation de l’échec, cruciale, favoriserait les initiatives, créerait les conditions idoines au développement des innovations, améliorerait la « biodiversité » des entreprises.
de solution « Pour lutter contre la stigmatisation de l’échec, l’indicateur 040 sera supprimé. 150000 entrepreneurs soulagés ». Ce tweet du 29 avril de Fleur Pellerin est un petit pas politique, mais un grand pas pour l’entrepreneuriat. La Banque de France mettait à
AMorce
conscience de l’enjeu et que les associations ne seront plus les seules à s’afférer dans ce domaine. La Fondation de la deuxième chance vient gratuitement en aide à des personnes en situation de précarité, qui ont un projet pour rebondir. Notamment d’anciens dirigeants, qu’elle accompagne financièrement, mais aussi par un parrainage qui peut être réalisé par un autre chef d’entreprise. Plus spécifique aux entrepreneurs, l’association Recréer propose des ateliers aux adhérents qui
trepreneuriat consiste avant tout à transformer l’échec en pédagogie ou en opportunité », observe Didier Tranchier, consultant chez Adelit Consulting et président d’ITAngels. Mieux, dans le secteur numérique, « les dirigeants recherchent des entrepreneurs qui se sont battus contre vents et marées, pas des gestionnaires. S’être cassé la figure peut être positif s’il n’y a pas que des échecs », remarque Franck Pasquet, directeur associé chez Arrowman Executive Search, cabinet de chas-
(1) « L’entrepreneur français : un trapéziste sans filet. Pour que l’entrepreneur échoue avec les honneurs », Anne Brunet Mbappe, collection Impertinence de la Documentation française, 2010. (2) « L’évolution, l’entreprise et le singe » de Pascal Picq dans « Repenser l’entreprise » sous la direction de l’association pour le management (APM), Le Cherche Midi, 2008. (3) « France’s Got Talent (Elite Academy- Enquête sur la France malade de ses Grandes Ecoles) », Denöel, 2013.
Oeil d’experts
Quelles mesures symboliques pourraient être prises par les pouvoirs publics pour changer la perception de l’échec en France ?
Par M.C