references
PAnoRAMA
A la Une
une telle anxiété qu’ils sont léthargiques et se replient sur la sphère privée, déplore Mickaël Mangot. Obsédés par leur propre situation, ils envoient des dizaines de CV et de lettres de motivation plutôt que de se lancer dans des actions collectives. » Certains renoncent même à se battre contre un système qu’ils jugent impossible à réformer et préfèrent emporter leur enthousiasme vers des cieux plus cléments, avec Londres, les Etats-Unis ou les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) comme nouveaux Eldorado, avec leur lot de réussites et de désillusions. créant leur entreprise. Hélène Xuan, directrice scientifique de la Chaire « Transitions démographiques, transitions économiques » de la Fondation du risque, remarque que « par le temps que les séniors consacrent à garder leurs petitsenfants et leurs propres parents, par leurs actions associatives et bénévoles, et par leurs donations à leurs descendants, ils redonnent une partie de ce qu’ils reçoivent du système public ». Mais, outre ajouter à la dette publique une dette symbolique pour les bénéficiaires, les transferts de solidarité entre proches risquent d’aggraver la reproduction sociale. ferts des vieux vers les jeunes, il ose le mot « viager » : « En France, le patrimoine des ménages est de 250 000 à 300 000 risques », espère Hélène Xuan. Pour financer le vieillissement, pourquoi ne pas demander aux seniors de mettre la main qui couteraient 12 milliards d’euros par an à l’Etat. Alors, dans un souci de « justice sociale », la rue de Cambon
n°3
nombreux domaines, laissent entrevoir une prise de conscience et de premiers efforts
“Quelques mesures et initiatives, dans de ”
à la poche ? C’est ce qu’a proposé la Cour des Comptes en septembre 2012, dans un rapport sur le déficit de la Sécurité sociale, estimant que cinq milliards d’euros pourraient être économisés en s’attaquant aux
une croissance en déambuLateur notre société a de plus en plus de cheveux blancs, et cela ne fait pas que peser sur le budget de l’Etat et sur le revenu des actifs, car la croissance en pâtit aussi. En effet, pour JeanHervé Lorenzi, co-auteur de « Rajeunissement et vieillissement de la France: une politique économique pour la jeunesse », publié en mars (Descartes & Cie), « le vieillissement freine l’investissement et l’innovation, car une société vieillissante ressent davantage d’aversion au risque. Or, pour nous reconstruire et recréer de la valeur, nous avons besoin d’investissements vers des secteurs par nature risqués. Et cette société a tendance à moins innover, alors que le progrès technique est un moteur majeur de la croissance. » Les choses seraient-elles en train de bouger ? Quelques mesures et initiatives, dans de nombreux domaines, laissent entrevoir une prise de conscience et de premiers efforts. Le Contrat de génération, lancé en mars par le gouvernement, mise sur la solidarité intergénérationnelle : en créant des binômes, il vise à « encourager l’embauche des jeunes et garantir le maintien dans l’emploi des seniors, tout en assurant la transmission des compétences ». Un peu partout en France fleurissent aussi des « logements intergénérationnels », où des personnes âgées rompent leur isolement en hébergeant des étudiants en quête d’un toit. Les dernières réformes sur la fiscalité des donations encouragent les particuliers à transmettre leur patrimoine de plus en plus tôt à leurs descendants, afin de donner un coup de pouce à leurs projets de vie en achetant une maison ou en
18
euros en moyenne. Pour financer le vieillissement, nous proposons de liquéfier une partie de ce patrimoine, c’est à dire le transformer en revenus. » Ainsi, les retraités garderaient l’usage de leur maison, mais
PoLitique