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CLub EnTREPREnDRE
Créer aujourd’hui
n°3
PME, roseaux de l’économie
Le gouvernement voudrait que les PME se regroupent et se développent ensemble. Encore faudrait-il qu’elles en aient les moyens.
«O
n considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char », disait Winston Churchill. Les patrons de PME, aujourd’hui, ont parfois l’impression d’avoir le monde entier contre eux. Les Français n’aiment pas les entrepreneurs, surtout ceux qui réussissent. Le gouvernement les étouffe à grand coup de
« Nous possédons une faculté invraisemblable d’innovation, affirme Maurice Farine, PDG de la Confiserie du Roy René et Président de Pays d’Aix Développement. Les entreprises françaises détiennent une véritable force de création de produits et d’emplois. » S’il est indéniable que les PME souffrent de la crise, elles n’en demeurent pas moins un vecteur de dynamisme indispensable à l’économie française. 99%
“Près d’un tiers des jeunes ”
de 18 ans envisagent de créer ou de reprendre une société
des sociétés appartiennent d’ailleurs à la catégorie des PME, qui regroupe 3,2 millions de structures. Selon les chiffres du ministère de l’Économie et des Finances, elles représentent 52% de l’emploi salarié, 49% de la valeur ajoutée, 43% de l’investissement. « Les PME sont globalement les seuls créateurs d’emplois dans notre pays, atteste Jean-François Roubaud, Président de la CGPME. Les grands groupes, eux, externalisent et licencient. » Malgré la crise, la masse
taxes et d’impôts. Les grands groupes les pressent pour assurer l’équilibre de leur propre trésorerie. Selon l’Agence pour la création d’entreprises (APCE), 50 085 nouvelles structures ont vu le jour en mars 2013, soit 8% de moins qu’en mars 2012. D’une manière générale, les chiffres de 2013 restent en deçà de ceux de l’année dernière. Et pourtant, l’esprit d’entreprise n’est pas mort. Toujours selon l’APCE, près d’un tiers des jeunes de 18 ans envisagent de créer ou de reprendre une société.
PME vue par l'Etat salariale dans les petites structures a ainsi bien mieux résisté. Moins de strates hiérarchiques, cela se traduit aussi par plus de flexibilité et une meilleure connaissance des hommes. Les patrons de PME qui côtoient quotidiennement ou presque leurs employés rechignent davantage à se séparer d’un collaborateur, d’autant plus qu’il pourrait être difficile de recruter quelqu’un lorsque l’activité décollera de nouveau. Autre avantage de (la) taille : PME rime avec réactivité. Contrairement aux grands groupes et à leur organisation pachydermique, l’information circule vite, les accords sont conclus rapidement, les décisions sont prises sans attendre, des semaines durant, l’aval de tel ou tel responsable. Mais si leur taille humaine constitue leur principal atout, il représente aussi leur talon d’Achille. Maurice Farine désespère ainsi de recruter un directeur export pour amener son activité sur la scène internationale. Les maths sont contre lui : le budget pour un directeur export, estimet-il, avoisine les 100 000 euros par an. Lui ne peut pas payer ses cadres dirigeants au-delà de 2 500 euros par mois. « Quand on est une petite PME, on connaît de véritables difficultés d’autonomie dans le recrutement,
Œ
Conseils
Pour un coussin social plus confortable
Être patron, c’est aimer le risque. Pour autant, lorsqu’il est question de protection sociale, les chefs d’entreprise veulent eux aussi des garanties et de la sécurité. Selon son statut, le dirigeant relève du régime des travailleurs indépendants ou du régime général des salariés. Si la protection de ces derniers se présente comme un bloc rassurant, l’indépendant dispose d’une marge de manœuvre plus grande et doit se livrer à des arbitrages entre risque et coût.