Pollution de l’air : un fardeau sanitaire et économique

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

L’exposition aux particules fines et au dioxyde d’azote engendre chaque année des dizaines de milliers de cas de maladies.

Selon les estimations de l’Agence européenne pour l’environnement, l’Union européenne enregistre plus de 300 000 décès par an liés à la pollution de l’air.

L’exposition aux particules fines et au dioxyde d’azote engendre chaque année des dizaines de milliers de cas de maladies. Elle a un impact sur la survenue des maladies comme l’asthme, l’accident vasculaire cérébral, le diabète et autres maladies chroniques. Certaines populations sont plus vulnérables notamment les enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes. Selon une récente étude de Santé publique France, la pollution de l’air provoque tous les ans jusqu’à 20 % des nouveaux cas de maladies respiratoires chez les enfants et jusqu’à 13 % chez les adultes.

L’Union européenne enregistre plus de 300 000 décès par an liés à la pollution de l’air, d’après les estimations de l’Agence européenne pour l’environnement. La France consigne chaque année 40 000 décès attribuables aux particules fines dont leur accumulation provient des chauffages des habitations mais aussi des émissions des véhicules. La présence de particules fines peut être liée aux épandages de produits phytosanitaires. Le Pacte vert pour l’Europe engage les pays à améliorer davantage la qualité de l’air et à aligner leurs normes sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’objectif est de réduire de moitié, d’ici à 2030, l’incidence de la pollution atmosphérique sur la santé.

Le coût se chiffre en milliards !

La directive du 23 octobre 2024 vise à abaisser les normes de l’Union européenne en matière de qualité de l’air et à renforcer de manière sensible les polluants à surveiller et les niveaux à atteindre. La réduction des concentrations en particules fines et en dioxyde d’azote à des niveaux équivalents aux valeurs guides de l’OMS, permettrait une réduction d’un tiers du risque de décès liés à une maladie chronique à l’horizon 2030. Et éviterait plusieurs dizaines de milliers de cas de maladies. Ainsi, 30 000 nouveaux cas d’asthme chez les enfants seraient épargnés.

L’étude fournit, pour la première fois, une évaluation économique de l’impact en termes de santé et de bien-être pour les maladies provoquées par cette pollution. Le coût est très élevé ! Il est estimé à 12,9 milliards d’euros en lien avec les particules fines, soit presque 200 euros par an et par habitant, et à 3,8 milliards d’euros pour le dioxyde d’azote soit 59 euros par an et par habitant. Notons si les valeurs guides de l’OMS étaient respectées, ces bénéfices seraient de 113 milliards d’euros, soit 148 euros par an et par habitant.

L’État garant d’un air sain

Rappelons qu’en juin 2023, le tribunal administratif de Paris a condamné l’État à verser 3 000 euros et 2 000 euros aux parents de deux enfants ayant souffert de bronchiolites et d’otites à répétition en lien avec des pics de pollution. Le juge administratif a considéré qu’une partie des symptômes dont les enfants ont souffert a été causée par le surplus des seuils de pollution. La faute incombe à l’État et son incapacité à faire respecter les normes sanitaires. C’est la première fois que la justice reconnaît un préjudice en lien avec un manque de l’État à garantir un air sain et qu’elle demande sa réparation.

Agir pour diminuer la pollution atmosphérique est plus que prioritaire. Nous sommes tous concernés par ce fléau. Cette étude est remarquable dans la mesure où elle a réussi à évaluer l’impact de la pollution de l’air sur des maladies chroniques et ses conséquences économiques. Il reste aux décideurs et aux autorités d’agir durablement pour l’amélioration de la qualité de l’air.

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