L’imaginaire au service de la transition écologique

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

Des histoires captivantes qui nous appellent à repenser nos relations humaines et notre rapport au monde du vivant.

Recourir à l’imaginaire pour réussir la transition écologique, c’est l’idée qu’a choisi Discovery, l’équipe chargée de l’exploration et de la R&D chez EDF en demandant à des experts d’écrire ensemble des contes futuristes et positifs. « Imaginer en commun un avenir positif – Quatre aventures vers un monde juste et neutre en carbone », un projet qui comprend quatre nouvelles littéraires montrant qu’il est encore possible d’arriver à une société décarbonée en 2050.

Le défi ? inventer des héros qui affrontent les obstacles sans aucune tentation d’abandonner et arrivent à un dénouement positif. Ne pas baisser les bras et ne pas céder à la fatalité car il est encore possible de sauver notre planète !

Une écologie sans coercition

Les personnages de ces récits sont projetés dans un futur né d’un climat détraqué qui a fait croître les températures accentuant les inégalités, l’accès à l’eau et aux terres. Le premier conte relate l’histoire d’une famille qui se bat politiquement, sur plusieurs générations, pour un monde décarboné mais pas totalitaire. Il prédit une France à l’horizon 2050 qui aurait réalisé de grandes avancées dans la décarbonation, d’abord par la contrainte, avec un fameux Comité National de Salut Écologique, puis par la coopération, avec la nouvelle éco- démocratie qui a permis sans coercition, de modifier nos habitudes alimentaires et nos déplacements de loisirs. Un monde où l’on parle de sobriété choisie, de la reforestation et l’arrêt de l’artificialisation des sols.

Le second accompagne le fils héritier d’une industrie agro-alimentaire qui, en faisant évoluer les activités de son entreprise, réussit à lui éviter la faillite tout en étant en phase avec les objectifs de neutralité carbone. En 25 ans, l’entreprise productrice d’aliment pour bétail à l’origine a réussi de redéfinir sa raison d’être en décidant d’inscrire dans ses statuts sa vocation de société à mission. Son but devenait dès lors, non plus de nourrir des animaux pour nourrir des hommes, dans le respect des territoires, des acteurs et de la biodiversité́. Elle se fixa comme objectif de faire migrer progressivement le mode d’utilisation de ses terres, vers la permaculture.

Des fictions positives loin de l’apocalypse

Le troisième conte suit une jardinière de la Villa Médicis, qui lutte pour en adapter le parc au changement climatique. Après un incendie qui a ravagé un bâtiment historique de l’institution, un projet de reconstruction a été pensé dans une logique de développement durable. Avec acharnement et courage, la jardinière a réussi à imposer son idée de construire une serre sous la forme d’une nouvelle aile pour soutenir à la fois une forêt comestible, des semis et des plants pour les quartiers alentours et les habitants. La quatrième histoire de ce projet est consacrée à deux enfants et un grand-père qui se mobilisent pour sauver un square, en voie de délabrement dans une petite ville de province, unique lieu de vie et de verdure de leur quartier.

Cette démarche littéraire est originale car ces contes diffèrent des autres fictions apocalyptiques, dont les héros tentent de survivre à l’effondrement climatique. Ils offrent « une vision désirable du futur, qui n’occulte pas les difficultés mais laisse entrevoir des solutions, donne davantage envie aux gens de se mettre en mouvement », indique Valérie Martin, cheffe du service Mobilisation citoyenne et médias à l’Ademe qui a participé à ce projet.

Ces histoires captivantes nous appellent à repenser nos relations humaines et notre rapport au monde du vivant. Comment reconstruire un monde plus juste et neutre en carbone. Elles nous embarquent dans une écologie enchantée et enthousiaste, celle du combat pour le possible. Ces imaginaires positifs, inspirants tant individuellement que collectivement nous aident à dépasser l’inaction, la passivité ou l’attente que d’autres agissent à notre place. Oui, la création littéraire peut nous soutenir pour accélérer les transitions et mieux habiter le monde.

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