Enactus, réseau d’entrepreneurs sociaux et solidaires

Des têtes bien faites au service du progrès.
Des têtes bien faites au service du progrès.

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Génération d’entrepreneurs solidaires

Ils ne sont plus que 24 équipes d’étudiants à s’affronter à coups de projets de start-up sociales, mardi 29 mai, au coup d’envoi de la finale du tournoi national Enactus à la Cité des Sciences de Paris. Mais après deux jours de compétition, un seul remporte les 37 000 euros de prix et le droit de représenter la France lors de la finale mondiale dans la Silicon Valley.

Le vainqueur rejoindra d’autres projets éclos grâce à l’association, comme Greenminded (recyclage de mégots), Teneo (accompagnement à domicile nocturne) ou encore OpenCar (réseau de covoiturage professionnel). Avec ses programmes d’accompagnement par des professionnels, ses séminaires de formation et ses concours, Enactus (Entrepreneuriat, Action, Us) France entend ainsi « développer l’esprit d’entreprendre et l’engagement des jeunes au service de la société », depuis 2002.

 Projets associatifs

Son tournoi annuel aura rassemblé plus de 1 400 étudiants issus de 64 universités et grandes écoles. Tous d’abord séduits par les valeurs « de l’entrepreneuriat social » véhiculées par l’association. « J’ai intégré Enactus il y a deux ans, via un projet associatif visant à créer du lien avec les demandeurs d’asile et les réfugiés de la ville grâce à des ateliers de couture », raconte Alice Lousson, étudiante en dernière année à l’IAE Lyon, et responsable du projet Tissu Solidaire.

Des principes qui ont poussé Steeve Goubet à créer une nouvelle antenne de l’association, lorsqu’il a quitté le campus lillois de la Skema Business school, pour celui de Nice Antipolis. « Cette expérience nous permet de développer des projets qui nous tiennent à cœur, mais aussi des compétences du 21e siècle, comme l’intelligence collective, la pensée critique ou la résolution de problèmes complexes », lâche l’étudiant, avec emphase. Après avoir participé à un projet d’application contre l’insécurité nocturne à Lille, l’année dernière, il encadre aujourd’hui la vingtaine de membres recrutés à Nice depuis le début de l’année scolaire.

Développement personnel

Seules conditions pour intégrer Enactus : suivre des études dans l’un des 72 établissements supérieurs partenaires et s’impliquer dans un projet d’entrepreneuriat social. La première mission de l’association consistant à assurer leur suivi. « Enactus nous apporte un soutien en matière de visibilité, de mises en relation avec des partenaires ou des financeurs, et d’organisation pratique, explique Alice Lousson. Sans oublier l’aspect méthodologie. Par ses coups de fils, ses conseils et ses évènements ponctuels, l’association nous pousse à être plus réguliers dans notre activité de bénévolat. »

Tout au long de l’année les « Enacters » sont conviés à des moments-phares pour faire grandir leur projet ou leur propres compétences : séminaires de développement personnel et de projet, speed dating, ateliers thématiques sur le financement, le management ou la communication, etc. « L’école nous donne la théorie ; Enactus la pratique et la motivation, résume Steeve Goubet. Grâce à cette énergie, je me suis retrouvé à présenter notre projet devant des investisseurs. »

Une grande famille

Soutenue par de grandes firmes mondiales comme KPMG, SAP, EDF, Danone ou Vinci Autoroutes, Enactus séduit enfin par son réseau international de plus de 62 000 étudiants et professionnels, dans 39 pays. « Au cours de l’avancement du projet Tissu Solidaire, nous avons reçu plusieurs avis d’experts – anciens de l’association, entreprises partenaires, incubateurs ou acteurs de l’économie sociale, précise l’étudiante lyonnaise. Leurs retours d’expérience nous ont apporté des pistes de réflexion sur le business model, l’aide à la reprise d’équipe ou l’implication des bénéficiaires. » Une communauté appelée à garder le contact, une fois les études terminées, via la plateforme interne d’offres de stages et d’emplois, des groupes de discussion, et des rencontres entre anciens ou avec les entreprises partenaires. « Je revois, demain, un cadre d’Adecco rencontré lors du dernier séminaire de l’association pour une proposition de stage, raconte Steeve Goubet. C’est une grande famille bienveillante, qui partage des valeurs positives. »

« Les Enacters se recontactent naturellement, encore davantage qu’entre anciens de l’IAE, car nous sommes liés par des valeurs, et pas seulement par des partages de cours, pointe Alice Lousson, qui se défend de toute angélisme. Je comprends que cette vision puisse choquer certains, qui nous prennent pour des Bisounours. Mais je reste convaincue que l’entrepreneuriat peut changer les choses. » Gonflée à bloc par ses valeurs altruistes, l’étudiante en administration des entreprises se destine à intégrer un cabinet de conseil spécialisé dans… le bien-être au travail et le management durable. Dans la droite ligne d’Enactus.

Pierre Havez

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