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En 2023 déjà, sept pays membres de l’Union européenne dont la France se situaient au-dessus de la limite des 3 % imposés par le Pacte de stabilité et de croissance.
Avec un résultat qui dépasse le seuil des 3 % de déficit public fixé par le Pacte de stabilité et de croissance en 2023, la France fait figure de mauvais élève sur le plan européen. Mais ses camarades de classe font-ils mieux ?
Au regard de la dynamique des dépenses publiques et de la baisse des recettes de l’État, la France s’attend à un déficit public équivalent à 5,6 % du PIB cette année, a annoncé Bercy dans une lettre adressée aux rapporteurs généraux et aux présidents de commissions des Finances. Une situation budgétaire compliquée pour le pays qui pourrait encore s’aggraver avec un déficit atteignant les 6,2 % en 2025. Loin de la trajectoire budgétaire initialement prévue de 5,1 % pour 2024, le ministre démissionnaire des Finances Bruno Le Maire alerte sur « l’augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités territoriales ». Une hausse qui selon lui pourrait générer un dérapage du déficit public à hauteur de 16 milliards d’euros.
Qu’en est-il de nos voisins européens ?
En 2023 déjà, sept pays membres de l’Union européenne dont la France se situaient au-dessus de la limite des 3 % imposés par le Pacte de stabilité et de croissance. La Belgique, l’Italie, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et Malte étaient également concernés. Le déficit français atteignait les 5,5 % du PIB l’an passé, une hausse de 0,6 % par rapport à 2022, bien loin de l’Allemagne qui était à 2,5 %. Tout comme nos voisins belges avec un taux qui s’établissait à 4,4 %, 3,6 % en Espagne, 2,7 % pour l’Autriche ou encore l’Estonie avec 3,4 %. Mais la France a-t-elle rendu la plus mauvaise copie de l’Europe ? Avec un déficit de 7,4 % du PIB, l’Italie est le pays dont les dépenses publiques sont les plus élevées. Derrière se classent la Hongrie (-6,7 %) et la Roumanie (-6,6 %). Seuls le Danemark, Chypre, l’Irlande et le Portugal sont en excédent public, ce qui signifie que leurs recettes excèdent leurs dépenses.
Un écart inquiétant pour la France ?
Des résultats qui classent le déficit français parmi les plus élevés des pays européens. Un écart qui s’explique notamment par la mise en place d’un bouclier tarifaire pour les prix de l’énergie ainsi que sur l’électricité. Selon les chiffres de l’Insee, les dépenses ont quand même ralenti en 2023, « elles ont augmenté de 3,7 % après 4 % en 2022 […] En proportion du PIB, les dépenses continuent de reculer et s’établissent à 57,3 % du PIB après 58,8 % en 2022 (…) ». Un effort pas assez suffisant mais qui ne plonge pas pour autant la France dans le rouge. Éric Heyer économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) précisait pour La Tribune en mars dernier que « les investisseurs ont encore une très grande confiance dans la signature française » et que les agences de notation accordaient encore une note de 18/20 à la France. Il ajoute également que « nous ne sommes pas en péril et les marchés financiers nous laissent du temps ». De quoi rassurer les plus pessimistes quant à l’état des comptes français ?