CAC 40

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Les résultats exceptionnels des principaux indices boursiers – dont le CAC 40 – viennent narguer l’économie réelle, bien plus morose. Qu’est-ce qui explique cette déconnexion ?

Sur les six derniers mois, le CAC 40 a augmenté de 10,33 %. Le 21 avril, il atteignait même un plafond historique à 7 577 points. Le tout, après une année 2022 exceptionnelle où le volume d’investissement annuel (88 milliards d’euros) s’approchait du record de 2012 (92 milliards).

L’économie brûle et l’on regarde ailleurs… À quels produits dopants tournent les marchés financiers ? Alors que la récession commence à toucher les grandes puissances, que la Chine n’arrive pas à enclencher la seconde et que l’immobilier est au point mort, les indices boursiers, eux, planent sur un nuage aux substances hallucinogènes.

Le rôle ambivalent des banques centrales

Pourtant, ce mercredi 21 juin, Jerome Powell est venu jouer les trouble-fête. Lors de son allocution, le patron de la FED a assuré qu’il prévoyait au moins deux nouvelles hausses de taux cette année. « Presque tous les membres du comité de politique monétaire (FOMC) estiment qu’il sera nécessaire de relever encore un peu plus les taux d’intérêt d’ici à la fin de l’année », selon ses termes. Sans équivoque.

Alors en conséquence hier, le CAC 40 ouvrait en baisse, à 7223,5 points. Pareil pour son équivalent d’outre-Rhin, le DAX. Pas de jaloux non plus de l’autre côté de l’Atlantique. Le Dow Jones ouvrait à -0,17 % tandis que le Nasdaq Composite corrigeait à -0,24 %. Est-ce pour autant le signe que le marché remet les pieds sur terre ? Pas sûr. Car si la FED serre la vis, elle reste tout de même très accommodante auprès des marchés boursiers. Via une politique monétaire ambivalente, elle jongle entre les subventions d’un côté, et la reprise de liquidités de l’autre.

Concrètement, la Banque centrale américaine injecte des liquidités au jour le jour pour perfuser la finance de la main droite. De la main gauche, en revanche, elle éponge des actifs à moyens termes via l’échéance d’obligations (quantitative tightening). De cette manière, elle dispose d’un levier très puissant pour contrôler le marché et faire à peu près ce qu’elle veut des indices.

Trop de protection, trop de confiance ?

Le problème avec ces banques centrales qui tiennent les manettes du marché, c’est qu’elles annihilent le risque ! Et sans risque, par définition, ni l’offre ni la demande ne peuvent se comporter de manière logique. En bref, plus de marché. Cette (sur)protection des places financières commence donc à montrer quelques effets indésirables.

L’un des exemples les plus probants demeure celui du VIX – l’indice de volatilité du S&P 500. Dit aussi « indice de la peur ». Il continue de s’écraser en dessous des 14 points. Ce qui augure que la longue période de stabilité en cours devrait se poursuivre. Pourtant, les récentes hausses des taux directeurs auraient dû le faire grimper en flèche… c’est comme si la jauge d’essence de votre voiture affichait le même niveau de plein depuis 6 mois, et que cela ne vous alarmait pas !

Les premiers signes de cet excès de confiance sont apparus au moment des turbulences bancaires, en mars. La FED et ses alliés – dont la FDIC (Federal Deposite Insurance Corporation) – avaient volé au secours de la First Republic Bank, lui évitant ainsi la faillite. Un bon moyen pour rappeler à toutes les autres banques qu’en cas de chute, plusieurs matelas viendront les amortir. Too big to fail.

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