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Donné systématiquement battu face à Donald Trump, Joe Biden veut montrer qu’il peut encore surprendre.
Après Roosevelt et Kennedy, Biden espère parvenir à se faire élire malgré une santé pour le moins en dents de scie.
« Nous n’aurions jamais dû aller en Ukraine ». Oh là là ! Joseph Robinette Biden a de nouveau frappé fort… Mais ce fut totalement à côté de sa cible. Durant un entretien à la chaîne d’info MSNBC, ce dernier a confondu l’Ukraine avec l’Irak, après avoir inversé il y a quelques semaines le Mexique avec l’Égypte, ou Macron avec Mitterrand. Plus récemment encore, aux côtes de Georgia Meloni, Biden permutait allégrement l’Ukraine et Gaza, ses deux grands dossiers du moment. Décidément, les médias de la côte Est ont bien du mal à justifier ces dérapages par les termes « gaffe » ou « boulette », tant ils ont tendance à s’accumuler…
Très clairement, il n’y a pas besoin d’être psychiatre pour constater que le leader démocrate est menacé de sénilité. Sa santé mentale paraît fortement ébranlée. En argot, on dirait qu’il a « une araignée au plafond ». Cela tombe bien : son adversaire Donald Trump aussi ; quoique la sienne soit encore d’une autre espèce.
Jouer de son image de grand-père sympathique et affaibli
Tout de même : mieux vaudrait peut-être envisager une retraite, semblent murmurer les jeunes loups de son parti, qui rêvent encore d’un changement à la tête des démocrates. Kamala Harris, la vice-présidente sur la touche, s’est dit prête à « servir l’Amérique » mais sa bonne volonté est restée lettre morte… Les électeurs s’en moquent comme d’une guigne car de toute évidence elle « n’imprime pas », selon la formule consacrée.
Joe Biden ? Quitter la Maison-Blanche ? Mais vous n’y pensez pas. Bien que diminué, Biden conserve un considérable appétit pour le pouvoir. Son récent discours « sur l’état de l’Union » au Congrès l’a d’ailleurs montré plus combattif et dynamique que jamais.
Ce papy qui fait de la résistance excelle dans le rôle du « grand-père sympathique qui fait du mieux qu’il peut ». Son état de santé apitoie une partie du corps électoral. Ainsi s’est-il montré ébahi en saluant la représentante de Géorgie Marjorie Taylor Greene. Cette grande fan de Donald Trump siégeait avec une casquette siglée Make America Great Again !
L’ancien ambassadeur de France aux États-Unis d’Amérique Gérard Araud confirme ainsi cette analyse. Ces messages postés sur le réseau social X nous en informent : « Certes, Biden accuse son âge mais c’est un redoutable politicien, avec un demi-siècle d’expérience derrière lui, qui domine parfaitement les codes de la vie publique de son pays. Avec sa casquette, son sourire et ses gestes d’affection, il suscite naturellement la sympathie. ». Le diplomate chevronné poursuit son analyse en commentant la séquence poignante qui a « ému l’Amérique ».
Un programme entre clarté et faux-semblants
Il s’agit de la rencontre entre Biden et un jeune garçon frappé de bégaiement. Les équipes démocrates ont su orchestrer cette séquence qui vient répondre à Donald Trump, lequel accuse Biden de bégayer – et ne se prive pas de l’imiter ! Gérard Araud écrit en franglais dans le texte : « Oui, Biden est vieux but he is quite a decent man. Contrairement à son adversaire mais ça ne suffit pas pour assurer sa victoire… ».
Certes, le plus probable est pour l’heure une victoire de Donald Trump, très largement en tête dans les sondages. Mais Le Point rappelle que Joseph Biden estime « être le seul » à pouvoir battre l’ancien président aux mèches blondes. Il est vrai que les faits lui donnent pour l’heure raison. Biden parvient encore à parler à certaines franges républicaines modérées, qu’il espère convaincre. « Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée. Et, au fil du temps, nous avons perdu autre chose. Notre fierté. Notre confiance en nous », regrettait-il récemment, dans un clin d’œil appuyé au camp d’en face. Biden doit également se méfier de la déperdition de l’électorat des jeunes générations urbanisées, qui menacent de se réfugier dans l’abstention en raison du conflit armé en cours à Gaza.
Voilà qui explique sans doute en grande partie les récentes inflexions de Washington dans le soutien à Israël… Biden veut convaincre la gauche américaine de sa bonne foi en promettant de rétablir le droit à l’avortement dans sa plénitude, puisque celui-ci est désormais menacé dans bon nombre d’états fédérés. Biden veut enfin interdire les fusils d’assaut, même s’il a très peu de chance d’y parvenir.