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Par Tristan Maurel, dirigeant et cofondateur d’Umiami, alors que nous fêtions le mardi 1er octobre la journée mondiale du végétarisme.
TRIBUNE. Face aux défis environnementaux, éthiques, et à l’insécurité alimentaire qui touche 735 millions de personnes dans le monde, les alternatives végétales apparaissent comme une solution innovante et durable. La baisse de la consommation de viande en France témoigne d’une prise de conscience collective, rendant la transition alimentaire inévitable.
Des avantages environnementaux et éthiques indéniables
L’urgence climatique nous impose de repenser nos modes de production alimentaire. L’élevage, responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre selon la FAO1, pèse lourdement sur notre bilan carbone. Une étude de l’Université d’Oxford2 révèle que la production de protéines végétales émet en moyenne 10 fois moins de CO2 que celle des protéines animales. De plus, elle nécessite considérablement moins de ressources : jusqu’à 20 fois moins de terres agricoles et 6 fois moins d’eau pour certaines cultures.
Au-delà de l’aspect environnemental, la question éthique du bien-être animal ne peut plus être ignorée. Selon une enquête Ifop de 2023, 89 % des Français se déclarent préoccupés par les conditions d’élevage des animaux3. Les alternatives végétales offrent une réponse concrète à ces préoccupations, contribuant directement à la réduction de la souffrance animale.
L’innovation, moteur de la transition alimentaire
L’essor des alternatives végétales répond à une demande croissante des consommateurs en quête d’équilibre entre « mieux manger » et plaisir gustatif. Une étude Kantar de 2024 révèle que 35 % des Français se considèrent désormais comme flexitariens, contre seulement 25 % en 20204.
Les avancées technologiques, notamment la recherche et le développement, permettent de proposer des produits aux textures et aux goûts remarquablement similaires à ceux d’origine animale. Ces innovations ne se limitent pas aux caractéristiques sensorielles : elles visent également à offrir des valeurs nutritionnelles similaires, voire supérieures. Par exemple, l’alternative végétale au filet de poulet proposée par Umiami contient jusqu’à 20 g de protéines par portion, ce qui la place au même niveau que ses équivalents carnés. En outre le format en filet apporte une grande flexibilité, offrant aux chefs une multitude d’options pour l’intégrer dans diverses recettes.
Le marché des alternatives végétales connaît une croissance remarquable, notamment dans le segment des substituts de viande où, selon News Market, il devrait passer de 5,2 milliards de dollars en 2022 à 19,1 milliards de dollars en 2032, avec un taux de croissance annuel moyen de 14,3 %5. Cette expansion s’accompagne d’un développement économique significatif, générant de nombreux emplois dans le secteur. En France, les perspectives d’emploi dans la filière des protéines végétales sont particulièrement prometteuses pour les années à venir. La demande en protéines végétales, qui devrait augmenter de 43% d’ici à 20306, laisse présager la création de nombreux emplois dans la filière. Nous participons pleinement à cette mouvance avec l’inauguration de notre usine au printemps 2024.
La révolution des alternatives végétales ne fait que commencer. Il est crucial d’investir dans ce secteur pour répondre aux défis environnementaux et soutenir l’emploi régional. L’innovation continue dans l’alimentation végétale est la clé pour un avenir alimentaire plus durable et éthique. Il est temps pour les consommateurs, les industriels et les décideurs politiques de s’engager pleinement dans cette transition incontournable.
Sources
1 Estimations selon le rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), décembre 2023
2 Etude publiée par l’Université d’Oxford en 2014
3 Sondage IFOP pour CIWF France réalisé en mars 2023
4 Etude Ipsos réalisée pour INTERBEV, janvier 2023
5 Vegan Meat Market Size to Reach USD 19. billion by 2032, News Market, 2024
6 L’essor des protéines végétales, un défi pour l’industrie agroalimentaire, France Travail, 2023