Journaliste environnemental : un métier à risque !

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Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003
Ezzedine El Mestiri, fondateur du magazine Nouveau consommateur en 2003

70 % des journalistes environnementaux affirment avoir subi des attaques et des pressions

Il n’est pas aisé ni rassurant pour un journaliste de couvrir le sujet de l’environnement. Le rapport Press and Planet in Danger, publié par l’Unesco vient de recenser des nombreux actes de violence à l’encontre des professionnels de l’information dont leur mission est vouée pour la protection de notre planète. Entre 2019 et 2023, 749 d’entre eux ont été agressés et 44 assassinés dans 89 pays de toutes les régions du monde ! Et souvent en toute d’impunité !

La consultation réalisée auprès de plus de 900 journalistes environnementaux issus de 129 pays révèle que 70 % d’entre eux affirment avoir subi des attaques et des pressions. Outre les atteintes physiques, un tiers a déclaré avoir été censuré, et près de la moitié (45 %) s’autocensurer par crainte de représailles, parce qu’ils savent que leurs écrits mettent en lumière des injustices et des aberrations en conflit avec les intérêts de certaines parties prenantes. Leur travail recoupe souvent des activités économiques ténébreuses et rentables, telles que la déforestation, le braconnage, le trafic des espèces ou le déversement illicite de déchets.

Des violences injustifiables

Difficile d’exercer son métier dans un tel univers de violences physiques, arrestations, condamnations et harcèlement en ligne.  L’agence onusienne alerte sur cette situation déplorable et inacceptable et appelle à un renforcement du soutien aux journalistes spécialisés dans les questions environnementales car sans informations scientifiques fiables sur la crise écologique, il n’y a point d’espoir de la surmonter.

« Face au vandalisme environnemental, les professionnels des médias apportent des preuves qui amènent les responsables à rendre compte de leurs actes. Il n’est pas surprenant que des personnes, des entreprises et des institutions puissantes ne reculent devant rien pour les empêcher de faire leur travail ! Le journalisme de l’environnement est une profession de plus en plus dangereuse », observe António Guterres, secrétaire général de l’ONU.

L’information : pierre angulaire pour résoudre la crise environnementale

L’Unesco vient d’établir une feuille de route mondiale contre la désinformation sur le climat. Identifier les rôles que les gouvernements, les médias, les chercheurs et la société civile peuvent jouer pour protéger les journalistes environnementaux. Promouvoir l’intégrité de l’information diffusée en ligne sur le dérèglement climatique, susciter aussi des initiatives qui visent à développer une réflexion critique sur la désinformation et réguler les plates-formes numériques. Pour surmonter la crise environnementale, nous devons disposer d’informations scientifiques crédibles qui ne peuvent être validées et livrées que par des journalistes libres et protégés dans l’exercice de leur mission. Et ce n’est pas en agressant ou en tuant le messager qu’on parviendra à résoudre le chaos écologique croissant dans le monde !

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