Temps de lecture estimé : 2 minutes
LE LIVRE
Celui de l’écrivain ukrainien russophone Andreï Kourkov, Les Abeilles grises*, écrit avant l’invasion. Le romancier né en 1961 à Leningrad mais qui a passé son enfance à Kiev (auteur d’un premier livre à grand succès, Le Pingouin, suivi d’une quinzaine d’autres) mêle deux personnages quelque peu marginaux, en dehors de la société, qui vivent dans un village abandonné de la zone grise du Donbass. Le propos n’est pas tellement politique. Le personnage se montre proche des séparatistes avec lesquels il commerce. Le grand intérêt du récit tient à son atmosphère, une façon de nous faire comprendre le pays, ce que doivent vivre les gens de la partie russe en Ukraine. Assez belle leçon d’espoir que celle de ce héros apiculteur qui part avec ses ruches sous la pression belliqueuse pour protéger ses abeilles. Quand certains hommes deviennent fous, les abeilles poursuivent leur vie et le miel nous rassure…
* Chez Liana Levi.
L’EVENEMENT
JR, c’est cet artiste activiste, connu dans le milieu artistique sous ces initiales, en réalité Jean-René. Un personnage qui a commencé sa carrière dans le street art puis l’a poursuivie comme photographe. On se souvient du déploiement spectaculaire, à Lviv en Ukraine, tout récemment, en compagnie de Mathieu Kassovitz, de cette magnifique photo d’enfant de 45 mètres de long, une petite fille tout sourire. Quantité d’Ukrainiens sont venus aider au déploiement de cette œuvre. La culture malgré la guerre reste une chose très importante, c’est une forme d’optimisme, la culture rassemble des gens qui luttent contre l’oppression.
LA PERSONNALITE
que je choisis ce mois-ci est Christine Lagarde. En plein dans l’actualité, elle affronte des vents mauvais, une inflation élevée, une croissance plus faible à la tête de la Banque centrale européenne. Il va falloir que les banquiers centraux dont elle fait partie tiennent les manettes avec sang-froid et précision. Toute décision un peu hâtive sur les taux aurait des répercussions considérables. Je l’ai connue quand je dirigeais la communication du gouvernement en sa qualité de ministre de l’Économie et des Finances et j’ai profondément apprécié son élégance, aux deux sens du mot, une femme très décidée – je ne dis pas autoritaire –, grande « bosseuse », qui s’adressait à sa secrétaire en anglais parce qu’elle avait fait venir cette personne à ses côtés en quittant le cabinet d’avocats où elle œuvrait aux États-Unis. Première patronne du FMI, première femme à la tête de la BCE, de quoi sera-t-elle la « première femme » demain ? Pas première « Première ministre », puisque la fonction fut déjà incarnée ! Christine Lagarde mène une carrière magnifique qui ne s’arrêtera pas à la BCE. Mais qu’attend et que tente cette femme influente… ?
