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La consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers se fait de plus en plus au profit d’un développement urbain inconsidéré.
Construire un lotissement à la place d’un bois, un supermarché dans des herbages ou envahir des champs par des routes… est devenu presque une décision habituelle et irréfléchie.
L’artificialisation des sols représente, chaque année en France, 57 000 hectares perdus de nature ! Elle est supérieure à la moyenne européenne au regard de la sous-exploitation du bâti existant et du développement des résidences secondaires occupées de manière intermittente.
Cette bétonisation accélère la perte de biodiversité en réduisant l’habitat d’espèces animales ou végétales. Selon le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction ! Ainsi, l’étalement urbain détruit les habitats naturels et porte atteinte à la mobilité nécessaire à la faune sauvage.
L’étalement urbain altère notre qualité de vie
Il ne faut pas négliger les impacts significatifs de ce phénomène, une source d’émissions de CO2, sur l’aggravation de la crise climatique. Plus de béton, c’est l’étendue des surfaces imperméabilisées. L’eau n’est plus absorbée dans les sols avec les risques d’inondations, d’érosion et de pollutions.
L’artificialisation des sols est un facteur de réduction des terres agricoles utiles à l’alimentation. L’étalement urbain affecte aussi la qualité de vie des citoyens et fait accroitre les distances entre le domicile et les lieux de travail impliquant une augmentation du coût et du temps de transport.
Prendre en compte le risque d’une France grise
Limiter l’artificialisation des sols relève aujourd’hui d’une urgence écologique. Si aucune mesure n’est prise, ce sont 280 000 hectares d’espaces naturels supplémentaires qui seront artificialisés d’ici à 2030.
À l’horizon 2050, l’objectif louable de la loi sur le climat est d’arriver à zéro artificialisation nette. Atteindre cet objectif nécessiterait de réduire de 70 % l’artificialisation et de renaturer 5 500 hectares de terres artificialisées par an. Améliorer la connaissance sur ce fléau d’urbanisation à outrance, développer des opérations de renaturation en disposant d’une base de données qui permettrait de hiérarchiser les terres renaturables en fonction des coûts. Un ajustement des outils fiscaux est nécessaire pour éviter les incitations à l’artificialisation.