Carole Couvert : “La croissance passe par la confiance”

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Nous vivons une période très particulière, une crise inédite dont l’issue est encore incertaine. Pour moi, quatre causes expliquent la situation actuelle.

Depuis des années, certains métiers ne sont ni respectés ni reconnus à leur juste valeur tout comme certaines filières d’enseignement…Or nous avons besoin du travail de chacune et chacun.

Nous avons en parallèle connu un mouvement de décrédibilisation des corps intermédiaires que sont les organisations syndicales représentant les salariés comme les employeurs. Les femmes et les hommes impliqués en politique ont été dévalorisés et leur engagement minimisé avec des formules « ancien monde versus nouveau monde »…

Et enfin, dans le même temps, la pression fiscale a augmenté sur les classes moyennes, de quoi faire naître un sentiment de matraquage et de ras le bol fiscal…

Comment sortir de cette crise maintenant et dans l’intérêt de tous ?

La réponse, je crois, tient en trois étapes : tout d’abord, il s’agit de respecter et de reconnaître chaque métier à sa juste valeur afin de permettre à chacune et chacun de conserver un reste à vivre décent une fois toutes les dépenses contraintes payées.

Ensuite, clarifier le rôle et les missions des corps intermédiaires afin de leur donner une véritable place dans le débat. Les consulter régulièrement et faire bouger les projets de loi en fonction de leurs retours. Il est nécessaire de jouer aussi la complémentarité entre les trois assemblées constitutionnelles que sont le Sénat, l’Assemblée nationale et le Conseil économique, social et environnemental, le CESE. Un CESE à consulter systématiquement avant tout projet de loi afin que les députés et sénateurs fabriquent la loi en tenant compte des retours de la société civile organisée, donc de l’ensemble des citoyens. Un CESE qui serait ainsi un formidable thermomètre de la réforme pour les politiques et pourrait ainsi répondre à la demande de nombreux gilets jaunes depuis plusieurs semaines, à savoir une assemblée citoyenne. Laquelle existe déjà. Encore faut-il s’en servir et, côté gouvernement, écouter les retours de la société civile organisée.

Enfin il est urgent de savoir quels services publics et solidarités nationales nous attendons. C’est ce qui déclenchera alors le niveau d’imposition nécessaire pour répondre à ces besoins. Je fais partie de ceux qui pensent que l’impôt, pour être juste et équitable, doit être payé par tous. D’où la création d’un montant d’impôt forfaitaire minimum que j’avais, il y a quelques années, suggéré de fixer à 60 euros par an, soit 5 euros par mois.

En France, nous avons toujours su rebondir en période de crise. J’espère que celle que nous connaissons aujourd’hui est finalement l’occasion de revoir nos modèles afin de remettre l’humain au cœur de la prise de décision politique, au sein des entreprises ou des administrations.

Avancer sereinement dans une société inclusive, respectueuse du travail de chacun, le reconnaissant à sa juste valeur et acceptant un partage équitable de la valeur créée, nous permettra de retrouver le chemin de la confiance pour ensuite retrouver celui de la croissance !

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