« Non, l’industrie du futur n’est pas la fin de l’emploi industriel ! » par Tahar Melliti

Temps de lecture estimé : 2 minutes

J’ai une espérance : une France du plein emploi, dotée d’une activité économique forte, innovante et capable de se mesurer avec les plus grandes économies mondiales.

Ma conviction est que les profondes évolutions technologiques et sociétales doivent permettre de réaliser cette vision, et que les opportunités naîtront de nos faiblesses passées, non sans quelques échecs ou chemins pris à contre-courant pour briser nos verrous mentaux et physiques.

Pourquoi l’industrie du futur doit être une urgence française ?

Notre pays, celui d’Ader, de Papin, de Becquerel, d’Eiffel, de Curie, celui des ingénieurs, des créateurs, et des bâtisseurs, des grandes odyssées industrielles comme le nucléaire, le ferroviaire, l’espace, se trouve désormais dans une situation défavorable. Depuis 15 ans, le décrochage industriel de la France est considérable avec un investissement productif en berne, induisant une obsolescence du parc industriel.

En parallèle, le monde doit faire face à de grands enjeux tels que le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources, la croissance de la population et évidemment la course à la compétitivité ; c’est sans doute là notre opportunité ! Ces nouvelles contraintes imposent que s’ouvre une nouvelle ère industrielle ; une nouvelle façon de produire les biens est à inventer. Nous avons tous les atouts pour réussir : ils sont rassemblés dans ce que nous appelons l’Industrie du Futur. Notre industrie n’a pas investi ces dernières années, c’est notre faiblesse, mais investir aujourd’hui dans l’industrie du futur deviendra notre force !

Notre enjeu réside désormais clairement dans sa capacité à être au rendez-vous de toutes ces dimensions structurantes de la production : la digitalisation certes mais aussi des interfaces homme-machine, la robotique, la réalité augmentée, la production frugale en ressources, la flexibilité et l’intégration de l’usine dans son écosystème social, la fabrication additive, l’intelligence artificielle.

La France s’appuiera, pour réussir, sur une alliance intelligente et dynamique entre entrepreneurs, opérateurs, ingénieurs, créateurs, académiques, chercheurs, penseurs et politiques. Elle devra fédérer l’ensemble des secteurs de l’économie, de l’industrie aux services et ce, des PME, ETI jusqu’aux GE.

Non, l’industrie du futur n’est pas la fin de l’emploi industriel !

Un discours ambiant et volontairement anxiogène nous prédit que l’industrie du futur est source de destruction d’emplois. Des tâches disparaitront à ne point en douter, des métiers disparaîtront certes… En parallèle, quelles sont les nouvelles tâches qui apparaitront, quelles seront les évolutions des métiers et quels métiers nouveaux à la frontière entre industrie et service se créeront ? Entre combattre l’existante robotisation ou digitalisation de l’industrie et relever le défi de préparer les nouvelles générations aux métiers industriels et « penser » les technologies au service de l’Homme, le choix que je porte avec l’AIF est résolument tourné vers l’avenir car tout comme Confucius, je crois en la capacité de la femme et de l’homme ordinaires à modifier la société dans son ensemble.

Shakespeare dans son magnifique Othello n’avait-il pas lui aussi écrit : « Il dépend de nous-mêmes d’être d’une façon ou d’une autre ».

Pourquoi l’industrie du futur est bien plus que l’industrie 4.0 ?

Il faut éviter un raccourci de l’Histoire : les procédés de fabrication dits

« industriels » ne sont pas une invention du XIXème siècle mais une démarche caractéristique de l’Homme depuis son origine. Il existe, depuis la préhistoire, des lieux où se pratiquaient une activité dite « industrielle », telles que les carrières de silex situées à Gibraltar exploitées pour la confection d’armes et d’outils 28 000 ans avant JC.

C’est la raison pour laquelle je m’insurge contre le la dénomination de 4ème révolution industrielle. Je préfère le terme de mutation car l’histoire des modes de production montre que les transformations qu’elle a connues sont un processus continu et que nous ne pouvons nous attacher qu’à l’unique mutation induite par le numérique. C’est pour cela que l’Alliance Industrie du Futur apporte une nouvelle vision de cette transformation de l’industrie, en revendiquant une transformation par les technologies (digitales et non digitales), par les modèles d’affaires et par les compétences des salariés. C’est ce tryptique qui définit le mieux l’aventure dans laquelle nous sommes engagés et qui nous ouvre un champ du possible optimiste pour notre économie dans la décennie qui s’ouvre. »

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