Le concept de lock-in

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Et si le manque d’infrastructures et les retards de développement stimulaient l’innovation et l’expérimentation ? Finalement, partir d’une page blanche pourrait favoriser les sauts technologiques et permettre une transition originale, « là où l’Occident doit composer avec des infrastructures  anciennes et difficilement ajustables aux nouvelles contraintes climatiques par exemple », soutient Virginie Raisson, directrice du Lépac (Laboratoire d’études prospectives et cartographiques). Dans son ouvrage « 2038, Les Futurs du monde », (éd. Robert Laffont, 2016), elle cherche à sonder l’avenir démographique, écologique (plus de poisson, de chocolat ou de sable…), sociétal, ou même les innovations à venir (transports révolutionnaires, comportements collaboratifs…) à l’échelle de 20 ou 30 ans. Soit le temps d’effet d’une politique publique, ou celui d’une génération. Et ses prévisions concernant l’Afrique retiennent l’attention. Si le continent était un modèle de transition pour le monde ? De ses faiblesses d’hier pourraient surgir ses atouts pour demain, comme le fameux modèle Jugaad indien nous l’a appris. L’Occident, qui domine dans des technologies qui commencent à dater et qui doit les rentabiliser, ne peut s’ouvrir autant aux nouveautés. « Les pays neufs sont dans la création, pas l‘ajustement », explique la chercheuse, citant comme symbole le smartphone qui comble les carences de nombreux secteurs, au-delà de son usage premier de téléphone. Informations agricoles, météorologiques, formation de réseaux économiques, lutte contre les faux médicaments, éducation, e-learning, lutte contre les fraudes électorales, émancipation des femmes et surtout « argent mobile »… Tout seul ou presque, le petit appareil induit des changements majeurs dans tous les secteurs de la société. Il a généré, directement ou indirectement, 88 milliards de dollars en 2013, soit 7,5 % du PIB de l’Afrique. Idem pour les énergies renouvelables. Solaire, éolien, biomasse… Les technologies développées pour ces sources d’énergie sont beaucoup moins chères et moins complexes à installer en termes de logistique, et permettent une consommation locale décentralisée. L’Agence internationale de l’énergie prévoit que plus de la moitié de l’électricité africaine sera distribuée hors réseau institué en 2030.

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