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La santé mentale est devenue un sujet majeur pour les entreprises. Loin d’être une préoccupation individuelle, elle a un impact direct sur la productivité et sur les performances collectives des collaborateurs. Alors quels sont les dispositifs qui existent ?
Que l’on soit dirigeant d’entreprise ou salarié, la santé mentale concerne évidemment tout le monde. De nombreuses initiatives sont nées en ce sens. Elles partent toutes d’un même constat : celui d’une hausse des cas de mal-être au travail. Les facteurs sont divers : charge de travail excessive, stress, manque de soutien, ambiance de travail conflictuelle… Des conséquences qui se traduisent par une augmentation de l’absentéisme, une baisse de l’efficacité et de la productivité, qui alimentent le turn-over.
Selon le baromètre d’Empreinte Humaine avec OpinionWay publié en automne 2024, 42 % des salariés français seraient en détresse psychologique. Un chiffre conséquent qui implique une prise de conscience du monde du travail envers la santé mentale. D’autant plus que les questions de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de bien-être en entreprise font partie des enjeux déterminants.
Anticiper le mal-être
Parler de la santé mentale au travail ne se résume pas qu’à déterminer une série d’actions à mettre en place au sein de l’entreprise. Cela s’accompagne d’une politique, d’une culture d’entreprise en ce sens. Axée notamment sur le bien-être et la bienveillance. Favoriser la reconnaissance d’un travail accompli, former les cadres au management positif, mettre en place des activités collectives ou encore soutenir la discussion et l’écoute, plutôt que le repli sur soi… un tas de solutions existent. Certaines politiques de flexibilité, comme le télétravail, peuvent contribuer à améliorer la santé mentale des salariés. Le tout visant à valoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (ici le travail à distance peut faire débat !). Construire des valeurs d’entreprise autour de ces sujets encourage, fédère les salariés et améliore leur bien-être.
Les solutions pour détecter les signaux faibles
Outre les solutions en interne, les dirigeants et employés peuvent se diriger vers des plates-formes d’aide. Parmi elles, Teale, plate-forme de prévention en santé mentale. Selon leur étude, 30 % des salariés ont déjà envisagé de quitter leur entreprise pour préserver leur santé mentale. « Nous avons constaté que la santé mentale est un sujet qui touche beaucoup de personnes mais qui a pendant longtemps été boudé par l’investissement et l’innovation », explique Julia Néel Biz, cofondatrice de Teale. Aujourd’hui la plate-forme accompagne déjà plus de 80 000 employés en France et en Europe. Elle propose par exemple un accompagnement personnalisé avec la mesure de son indice de santé mentale et plus de 1 000 contenus (vidéos, podcast, activités interactives, etc.).
« Nous avons créé la plus grande bibliothèque de contenus qui digitalise les neurosciences et les sciences cognitives et comportementales. C’est comme un véritable coach mental », poursuit Julia Néel Biz. « Pour les accompagnements collectifs, on fonctionne avec des dashboard nourris par des algorithmes qui permettent de prédire les risques à l’échelle collective. L’idée c’est vraiment de prévenir et d’arrêter d’attendre les vagues de burn out pour considérer ces sujets », ajoute la cofondatrice.
Avec les données récoltées, l’application est capable de détecter les signaux faibles, les indicateurs à étudier et regarder in fine où se situent les risques. Des ateliers, des formations mais aussi des kits de sensibilisation sont également proposés, en fonction des données qui ressortent. D’autres applications comme Moka.care existent. Cette solution propose entre autres d’établir une réelle stratégie RH de prévention avec l’accompagnement et l’intervention en entreprise d’experts.
Les enquêtes ou les questionnaires peuvent aussi permettre d’avoir un feedback des salariés, connaître leurs impressions, leur ressenti. L’application Supermood offre cette possibilité. Une fois les données récoltées, elle les analyse et propose des mesures adaptées. Un moyen de mesurer l’engagement et l’état d’esprit d’un collaborateur.
Et quand il est trop tard… que faire ?
Quand la prévention ne suffit pas à endiguer un mal-être, se tourner vers des spécialistes reste indispensable. L’application Teale offre la possibilité de prise de rendez-vous avec des psychologues qualifiés. « Nous travaillons avec environ 150 psychologues en France et en Europe. On remplace en quelque sorte la psy au travail ou les lignes d’écoute », explique Julia Néel Biz. Tout comme « Mon soutien psy », dispositif pensé par le gouvernement qui permet de bénéficier de séances prises en charge par l’Assurance Maladie (jusqu’à 12 séances par an). Un rendez-vous d’abord avec un médecin qui vérifie l’état de santé global et qui oriente si nécessaire vers un psychologue. Ce dernier sera en lien direct avec le médecin afin d’adapter le suivi en fonction des besoins. Un dispositif possible pour les personnes âgées d’au moins 3 ans et qui présentent des troubles légers à modérés (stress, angoisse, déprime, etc.).
Au-delà des consultations psychologiques, le neurofeedback est une technique thérapeutique qui permet de se soigner soi-même, en apprenant à modifier son fonctionnement cérébral. L’EMDR, la psychothérapie par mouvement oculaire qui cible les mémoires traumatiques des individus, est également efficace pour les personnes ayant souffert d’anxiété, de stress post-traumatique ou de trouble du sommeil par exemple. Ou encore la TCC, la thérapie cognitive et comportementale qui vise à identifier et à modifier les schémas de pensée destructeurs ou dérangeants ayant une influence négative sur le comportement.
Bref, les solutions sont de plus en plus nombreuses et se développent à toute vitesse en France. Tant mieux ! Reste maintenant à savoir si les entreprises, les dirigeants ou les salariés arriveront à franchir le pas.
CLARA SEILER
