Page 92 - EcoRéseau n°24
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n°24
ART DE ViVRE & PATRiMOiNE Baromètre Finance & Investissements
Brèves, études, actus et chiffres du mois concernant les placements et investissements que peut réaliser tout particulier
Éthique & Finance
uLES BONS PLANS DU MOIS Par A. Pietri
par
- Expatriés : la succession simplifiée
Un décret européen entré en vigueur le 17 août simplifie le règlement des successions pour les expatriés dans les 22 pays de l’Union européenne. Jusqu’à présent, deux systèmes différents coexistaient : l’un incluait tous les biens dans la même succession, tandis que le second faisait une différence entre les biens immobiliers et le reste du patrimoine. Le nouveau texte de loi simplifie les choses pour les expatriés, mais concerne aussi les biens situés à l’étranger et les personnes mariées à un étranger. Tous les biens mobiliers et immobiliers du défunt seront désormais soumis à la même loi : celle du pays dans lequel il avait sa résidence fiscale au moment de son décès. il peut cependant préférer celle de sa nationalité à condition d’avoir clairement exprimé ce souhait dans son testament. La taxation, elle, dépend de la convention signée entre les deux pays concernés. En l’absence de convention, la fiscalité qui prévaut est celle du pays où le défunt résidait habituellement.
au secteur financier
Arthur Cohen
Président Directeur général des éditions Hermann, hilosophe spécialisé dans les questions éthiques appliquées
PL
Éclairages sur le « shadow banking »
e « shadow banking », cette finance parallèle, dite « de l’ombre » car non régulée, qui opère essentiellement
sur les marchés de gré-à-gré dans la pénom- bre des arrière-salles et parfois dans le plus grand mépris des réglementations en vi- gueur et des normes prudentielles les plus élémentaires, fascine. Les économistes atti- rent depuis quelques années l’attention des politiques et des autorités sur ses pratiques et les risques qu’elle représente, mais le grand public en ignore encore l’existence ou les modes de fonctionnement.
vorisé le camouflage d’un déficit budgétaire supérieur à 3 %. Une fiction pas si roma- nesque qu’il n’y paraît, puisqu’en juillet der- nier, le quotidien britannique The Independent révélait ce même mécanisme de financement illicite et la réflexion du gouvernement Tsipras de porter plainte contre son partenaire bancaire de l’époque. Cette version effrayante et criminelle du shadow banking méritait d’être mise en perspective et nuancée. Un excellent livre sur le sujet, de nature académique, est paru en juin dernier aux éditions Eyrolles sous la
- Immobilier : carton plein pour les SCPI et OPCI
Trois auteurs, dont un an-
cien trader, ont relevé le
pari insensé d’en expli-
quer les rouages à travers
une bande dessinée, qui
s’avère de qualité. L’idée
est simple mais efficace :
présenter les abus outran-
ciers de cette finance
opaque à travers une in-
trigue palpitante qui dé-
bute quelques mois avant
la récente crise des sub-
primes. Le second volet
de ce thriller rythmé,
fraîchement paru aux
éditions Glénat, illustre
agréablement les « ma-
gouilles qui contaminent
la fange de la finance mondiale » (selon l’expression de Maureen, une héroïne de la bD). Certes, le sujet est traité de façon quelque peu caricaturale, mais l’album est plaisant et très bien documenté. Pour preuve, il met l’accent sur le rôle probable qu’aurait joué une grande banque d’inves- tissement et de financement (dont le nom est à peine maquillé « Goldhammer Capital ») dans la crise de la dette grecque : en propo- sant à l’État de restructurer sa dette par un simple cross-currency swap, elle aurait fa-
direction de Constantin Mellios et Jean-Jacques Pluchart. L’ouvrage fait le point sur les acteurs, nouveaux ou tradition- nels, qui participent au financement non-ban- caire de l’économie, sur leur utilité et sur les défis de la réglementa- tion. Certes, cette fi- nance parallèle soulève de nombreux problèmes par son opacité et son goût pour la spéculation à haut risque ; mais, par sa flexibilité, son dyna- misme, sa réactivité et sa parfaite adaptation
La pierre-papier et les OPCi « grand public » ont la cote, à en croire les résultats d’une étude de l’Aspim (Association française des sociétés de placement immobilier) portant sur le premier semestre 2015. Au 30 juin, les 166 SCPi commercialisées en France avaient enregistré une collecte nette de 1,8 milliard d’euros pour une capitalisation totale de 35 milliards. Dans le même temps, les 11 OPCi « grand public » ont reçu une collecte nette de 1,2 milliard d’euros pour une capitalisation de 3,3 milliards. Des chiffres historiquement élevés. Pour Arnaud Dewachter, délégué général de l’Aspim, cette collecte « confirme la complémentarité commerciale de ces véhicules qui diffèrent par leurs caractéristiques techniques et fiscales ». Selon lui, « ces nouveaux capitaux contribuent en contrepartie à financer les besoins immobiliers de plus en plus variés et modulables des entreprises et ménages de notre pays. Ils nourrissent donc un cercle durablement vertueux pour notre économie. »
- Conseils en gestion : l’Anacofi observe un retour à la normale
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OCTObRE 2015
aux enjeux et aux besoins contemporains de l’économie, elle peut se révéler utile voire bénéfique, notamment en « [apportant] des ressources que les banques ne sont pas tou- jours à même de fournir de façon adéquate [...] en raison des contraintes réglementaires qui pèsent sur leur activité » (La Rosière). Autant dire que cet ouvrage ouvre la voie à une réflexion qui reste à mener pour trouver un juste équilibre et usage de cette finance alternative.
Après la pluie, le beau temps ? C’est la conclusion de l’Anacofi, première instance française de représentation des « independent Financial Advisors ». A l’occasion de la publication de son rapport public d’activité, l’institution estime que 2014 a été l’année du retour à la normale pour les conseillers financiers. Elle remarque un retour à la croissance des niveaux médian et moyen de chiffres d’affaires. Ce même si le niveau médian, qui avait décroché en 2013, reste de 20% inférieur à ce qu’il était il y a une demi-douzaine d’années. Autre tendance pointée par l’association : une concentration du revenu entre les mains d’un petit nombre, sans disparition des plus petites entités. « L’année écoulée aura été, comme jamais, une année de combat pour la survie de nos métiers, de négociation avec les autorités, de représentation et d’explication, remarque par ailleurs David Charlet, le président de l’Anacofi. Nos échanges avec les élus, députés ou sénateurs se sont matérialisés par des soutiens et participations à plusieurs rencontres parlementaires. »