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n°18
rH & FOrMaTION Carrières & Talents - Dernières tendances MS et MSc
au cœur de l’apprentis- sage : développement de l’action learning, du design thinking – termes hérités des théories du design qui désignent la capacité à pen- ser et à faire dans un espace dédié au centre de la pé- dagogie –, du collaboratif et de la pédagogie inversée.
prises. « Les industries ont toujours du mal à innover, y compris dans la manière d’intégrer ces nouveaux profils et de les faire peser dans l’organisation de l’en- treprise. Mais elles sont conscientes qu’il ne suffit pas de les recruter. Il im- porte également de faire
de la réforme de la forma- tion professionnelle, pro- voquant une rigidification du cadre de formation des stagiaires. Les change- ments opérés récemment par le législateur pourraient aussi impacter ces forma- tions dans leur plan de fi- nancement. seuls 70 mas-
responsabilité de l’école de prendre la température du marché. Idem concer- nant les débouchés et le prix de la formation », dé- taille alain storck. au- jourd’hui, les réflexions de la CGE portent sur les évo- lutions des labels et leur positionnement dans l’éco- nomie de la connaissance. En 30 ans, on note par exemple une ouverture à l’international indéniable. « Des progrès restent à faire en la matière. Se pose, entre autres, la question de rendre l’anglais obli- gatoire dans les MS. Nous nous interrogeons égale- ment sur la façon dont les Technologies de l’informa- tion et de la communication pour l’enseignement im- pactent les formations dans l’élaboration des contenus présentiels et virtuels », ajoute alain storck. La formule dématérialisée d’un Ms est donc en cours de discussion. D’autant que son grand frère, le MBa, se décline déjà en version « online » à l’heure où les Google et amazon songent sérieusement à piétiner les plates-bandes des écoles et universités en matière de savoirs dématérialisés. De nouvelles modifications toucheront aussi les mas- tères qui revoient actuel-
L'ingénieur du futur n'est pas qu'ingénieur, il est aussi ingénieur-designer. De même que le cadre ne pourra plus coacher ses équipes « à la papa »
D’où l’éclosion soudaine ces dernières années des fablabs dans les écoles et campus de Lyon, Marseille, Paris, Compiègne, etc. « Le design thinking évoque trois grands impératifs dans la réalisation du pro- jet : la désirabilité la fai- sabilité et la viabilité », explique Philippe silberz- han, professeur à l’EM Lyon, co-directeur du pro- gramme IDEa.
évoluer leur propre orga-
nisation », détaille Philippe
silberzahn. ainsi, les Hut-
chinson, seb ou Groupama
suivent-ils de près ces
jeunes pousses de l’inno-
vation, en attendant le mer-
cato post-diplomation.
C’est aussi pour cette rai-
son que les premiers di-
plômés de programmes ont
été bombardés responsa-
bles de l’innovation dans
des cabinets de consultance
ou des PME. sans oublier,
bien évidemment ceux qui
ont opté pour l’entrepre-
neuriat. « Certaines entre-
prises sont cependant un
peu frileuses, et nous avons
dû renoncer à leur parte-
nariat avec notre pro-
gramme. Nous sommes
amenés aujourd’hui à jon- prises sont alors intime- grammées des profession-
La procédure d’accréditation est là pour garantir la qualité du produit
En d’autres termes, il s’agit de former des « makers », ces profils hybrides qui se démarquent par leur créa- tivité et leur polyvalence. L’ingénieur du futur n’est pas qu’ingénieur, il peut aussi être un créatif, une sorte d’ingénieur-designer. De même que le cadre ne pourra plus coacher ses équipes « à la papa ». Il devra s’appuyer sur de nou- veaux outils de monitoring exploitant les méga-don- nées. Or, ces diplômés mul- tidisciplinaires sont plus enclins à évoluer dans des environnements déstructu- rés. Ce qui n’est pas tou- jours du goût des entre-
tères seraient ainsi certifiés par la Commission natio- nale de certification pro- fessionnelle (CNCP). Très peu également ont reçu un visa de l’Etat pour obtenir une reconnaissance acadé- mique à Bac+6. Ce faisant, l’impératif de qualité par l’insertion doit plus que jamais légitimer le coût de ces programmes d’établis- sements, dont seule une poignée est reconnue d’Etat.
gler avec la nouvelle lé- gislation », tempère Phi- lippe silberzahn, qui sem- ble regretter certains effets
ment impliquées dans l’éla- boration et s’investissent au-delà du seul montage financier : participation au
nels pendant les cours, stage voire proposition de recrutement une fois le cur- sus validé, etc. « La pro-
lement leur taux de. dats internationaux pouvant accéder à titre dérogatoire à un programme hors du processus de recrutement classique. D’inéluctables réflexions dans un contexte où l’accès au savoir ques- tionne le fondement même des grandes écoles.
ACCRÉDITER EN REGARDANT VERS L’AVENIR
Le verrouillage du label et l’implication des industriels garantissent la qualité de ces formations. Les entre-
Ceux qui profitent d’un partenariat entre écoles, à cheval entre deux établissements, peuvent parfois se reconnaître
comité de perfectionne- ment, interventions pro-
cédure d’accréditation est là pour garantir la qualité du produit. Une école ne faisant pas partie de la CGE ne peut pas déposer de projet en propre par exemple. Le processus est lourd. Statistiquement, nous donnons un avis po- sitif dans 80% des cas. Mais, il faut souligner que la commission ne fait pas de régulation sur les for- mations. Cela relève de la
candi-
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Mars 2015
Geoffroy Framery


































































































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