Page 38 - EcoRéseau n°18
P. 38

www.ecoreseau.fr
n°18
CLUB ENTrEPrENDrE Créer aujourd’hui - Ces Français qui ont entrepris à l’étranger
La création d'entreprise, c'est avant tout du concret et de l'opérationnel.
Créateurs sans frontière
D'où cette rubrique qui explore de manière très pratique l'une des phases de l'entrepreneuriat.
L’herbe est-elle plus verte ailleurs ? Ils sont au moins 150 000 entrepreneurs français à répondre oui. Mais avant d’oser, mieux vaut s’arrêter sur l’arsenal pratique à emporter dans ses valises.
C’est généralement lors d’un séjour à l’étranger que tout commence, si l’on en croit le baromètre publié en dé- cembre 2014 par CCI France International et la CCI Paris Ile-de-France (disponible sur ccifrance-international.org). Une opportunité profession- nelle décelée à l’occasion d’une mission, lors de va- cances en famille, ou soufflée par un résident du pays en question. Il suffit ensuite d’ajouter l’envie de voyager, le goût pour l’aventure, et voilà comment près de 150000 chefs d’entreprise français se retrouvent expa- triés. Dans 55% des cas, ces structures domiciliées loin de l’Hexagone sont des so- ciétés de services. Mais des success stories essaiment dans tous les pans de l’éco- nomie. régis et Ghislaine Dubrule, créateurs de Tok & stok en amérique latine, ont bâti localement un véri- table Ikea brésilien. Le fon- dateur des boulangeries Le Fournil au Chili, Jérôme reynes, emploie désormais 330 personnes. Et que dire de Jacques Branellec, créa- teur d’entreprise aux Phi- lippines, dont la structure
J’aime ma boîte
médiate et permanente de devises, mais le succès est fréquemment au rendez- vous. En témoigne l’aug- mentation des effectifs : dans une étude menée par CCI
baucher dans un délai infé- rieur à un an. De nombreuses petites structures complètent ce panorama d’entreprises à l’étranger : 40% d’entre elles comptent moins de 30
Jewelmer est tout bonnement devenue le troisième pro- ducteur au monde de perles de culture ? a l’image de leurs dirigeants, ces entre- prises ont elles-mêmes une nette tendance à lever les yeux au-delà des frontières : 55% d’entre elles exportent, 56% importent.
cialisé dans la protection so- ciale des Français de l’étran- ger, la tendance ne fait aucun doute : « On remarque une augmentation importante de la demande depuis quelques années de la part de chefs d’entreprise français qui se lancent dans l’entrepreneu- riat à l’international. » Par ailleurs, la population ex- patriée tend à rajeunir. La Caisse des Français de l’Etranger (CFE) constate que sur les cinq dernières années, la progression des moins de 30 ans est de 25%, contre 16,2% tous âges confondus.
laire de 63% de ses adhérents sur place depuis cinq ans. 10500 Français y sont pré- sents actuellement, alors qu’ils étaient 3500 en 2005. Plus de 600 entreprises hexa- gonales ont choisi cet eldo- rado. Dominique Brunin, dé- légué général de CCI France International, remarque que « le Canada et l’Australie s’illustrent aussi par une forte attractivité. Les pé- riodes d’alternance entre vacances et travail contri- buent à donner des idées sur place ». avec l’argen- tine, la Corée du sud, le Ja- pon, la Nouvelle Zélande, Hong-Kong, la russie et bientôt le Brésil, ces deux pays sont signataires de l’ac- cord PVT (Programme-Va- cances-Travail) par le biais duquel ils accueillent des Français pour des séjours de long terme. Des tranches de vie à l’étranger souvent synonymes de rampe de lan- cement pour un projet pro- fessionnel.
Présidente d'ETHIC Présidente de sDME Membre du CEsE
38 Mars 2015
DES SUCCÈS INTERNATIONAUX QUI FONT DES ÉMULES
au sommet de la gloire, il y a les « entreprises globales ». Tellement propulsées dans la stratosphère de la réussite qu’elles en perdent leur na- tionalité. Comme le moteur de recherche de voyages Mobissimo, fondé par Béa- trice Tarka et disponible dans de nombreux pays. Ces pro- jets nés sans frontière né- cessitent d’intégrer dès leur création les contraintes et opportunités de la mondia- lisation. Les TIC, les bio- technologies, les innovations vertes voient fleurir chaque année des idées lumineuses qui rayonnent par-dessus les océans.
Toutes les structures montées à l’étranger ne croulent bien sûr pas sous une pluie im-
« Quels sont vos dispositifs d’aide aux entrepreneurs étrangers ? Mais répondez ! Les Français ont le droit de savoir !»
L’asie-Océanie est la pre- mière grande région du monde à accueillir les diri- geants français. Toujours se- lon l’étude citée précédem- ment, les sondés sont d’ail- leurs plus de 48% regroupés dans cette partie du globe. En tête des destinations qui suscitent les convoitises fi- gure singapour. Une nou- velle fois, en 2014, la petite cité-Etat caracole en tête du classement Doing Business de la Banque mondiale qui répertorie les pays où l’en- vironnement des affaires est le plus attractif. La CFE note une augmentation spectacu-
DES ATTRACTIVITÉS À DÉNICHER
L’Europe est la deuxième destination majeure. 24,3% des entreprises lancées par des dirigeants français hors
chronique parrainée
ous les sondages le mon- trent désormais : les Fran-
sion), créer son entreprise corres- pond à une véritable attente. Mais cela va au-delà des simples créa- teurs d’entreprise. Car cet esprit d’entreprendre, il se retrouve dans toutes les entreprises, chez tous les salariés. Et notamment dans les plus petites d’entre elles, PME ou TPE, qui sont justement les entre- prises plébiscitées par les Français. Cela explique le succès d’opéra- tions comme « J’aime ma boîte » qui permet à chacun d’afficher la fierté de son entreprise, de ses va- leurs, de ses convictions. L’entre-
prise est donc une valeur « ten- dance » dans une France en crise. Il faut saluer et encourager la lucidité des Français qui montrent bien, au travers cet attachement, que l’entre- prise est la solution à nos difficultés actuelles. ainsi, libérer les entre- prises de leurs contraintes, c’est li- bérer le potentiel de croissance de notre pays. Et il est immense. Espé- rons que nos élus arrivent à partager ce même constat rapidement...
Pierre Gattaz Président du MEDEF
par Sophie de Menthon
entreprises. Certains commenta- teurs en ont parfois été surpris. Ils ont tort car l’entreprise, l’esprit d’entreprendre, correspond vrai- ment aux valeurs des Français et de notre pays. Le MEDEF le mesure tous les jours au travers des actions qu’il développe en faveur de l’en- trepreneuriat : quelles que soient les populations à qui il s’adresse (de- puis les jeunes des quartiers jusqu’aux militaires en reconver-
France International et la CCI Ile-de-France en 2014, on constate que 63% des di- rigeants au sein de cette po- pulation envisagent d’em-
salariés. Le signe d’émigra- tions récentes ? Pour alexis de saint-albin, directeur du développement international chez Humanis, groupe spé-
çais aiment leurs T
Aimer l’entreprise, c’est aimer la France


































































































   36   37   38   39   40