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Créer aujourd’hui - Ces Français qui ont entrepris à l’étranger CLUB ENTrEPrENDrE
de l’Hexagone restent sur le Vieux Continent qui re- présente souvent un com- promis intéressant entre sta- bilité et opportunité écono- mique. Et les territoires n’hé- sitent pas à dérouler le tapis rouge pour faire venir les créateurs. L’allemagne peut- elle être faite pour les en- trepreneurs français en quête d’expatriation ? En tout cas, elle ne manque pas de dé- ployer son lot d’armes de séduction massive. La banque publique d’outre- rhin KfW octroie aux so- ciétés en création jusqu’à 150000 euros de prêt, avec un différé de remboursement sur dix ans. Un avantage auquel s’ajoutent des faveurs fiscales propres à certaines régions. L’Italie présente elle aussi de sulfureux attributs, comme dans la zone franche de Trieste, le Mezzogiorno, où pleuvent des subventions et aides à l’innovation pou- vant atteindre 50% des coûts totaux de r&D. Et que dire de la Belgique, plus parti- culièrement de la Flandre, où une pluie d’euros attend les jeunes structures qui s’installent dans les zones industrielles établies ou qui œuvrent dans le secteur des biotechnologies ?
permanente, une structure l’étranger ne sont que 28% connaît ainsi toutes les com- à mettre en avant ce critère pétences et spécialisations comme la motivation prin- de ses semblables », explique cipale de leur expérience. Typhaine Beaupérin-Hol- Mettre sur pied son projet
bon interlocuteur est parfois difficile », constate Domi- nique Brunin.
Le vaste réseau des Cham- bres de commerce françaises
du stade de maturité du pro- jet, du type de structure. « S’agit-il d’une logique pu- rement entrepreneuriale ? Le développement s’appuie- t-il sur des entités déjà exis- tantes ? A chaque situation sa réponse », explique Do- minique Brunin. Dans cha- cun des 82 Etats, les Cham- bres mettent à profit le sa- voir-faire d’experts-comp- tables, de fiscalistes, d’avo- cats, de notaires, pour limiter les risques, veiller à la mise en place rigoureuse de bonnes pratiques. « La connaissance de la loi est
bien sûr un élément central. Il est bien naturel et com- préhensible que chaque en- trepreneur ne connaisse pas en détail les subtilités et rouages dans ce domaine », poursuit-il. Des éléments complémentaires précieux sont apportés par les Mis- sions économiques installées dans plus de 100 pays. Elles se chargent de la collecte, de l’analyse des informations de marché, et publient des notes conjoncturelles et sec- torielles disponibles auprès d’Ubifrance. Elles ont aussi vocation à accompagner les
Il existe de nombreuses petites entreprises hexagonales à l’étranger : 40% d’entre elles comptent moins de 30 salariés
voet, conseillère politique de l’association Eurocham- bres qui fédère les Chambres de commerce européennes. Cette offre vise à intéresser toutes les entreprises, quels que soient les secteurs, bien au-delà des limites de l’Union. Le maillage du ré- seau s’étend sur 40 pays du Vieux Continent. Les PME sont plus particulièrement concernées car « elles sont assez souvent mal informées sur les possibilités qui s’of- frent à elles », regrette Ty- phaine Beaupérin-Holvoet. Plus de 90% des dirigeants d’entreprise français à l’étranger déclarent n’avoir touché aucune aide publique, alors même que celle-ci est pléthorique, ce qui atteste de la méconnaissance des soutiens à disposition. Plus d’un millier d’événements susceptibles d’intéresser les PME sont organisés par les partenaires d’Enterprise Eu- rope Network chaque année. Les politiques d’innovation, de développement de filières d’avenir, les financements des projets d’entreprises fi- gurent parmi les thématiques récurrentes abordées à ces occasions. Là encore, cette plateforme sert de passerelle vers ces rendez-vous.
de société peut s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît. Malgré leur attractivité, « dans certains pays, il est impératif d’avoir un parte- naire local. Et là, trouver le
implantées à l’étranger, qui s’étend à 82 pays, fait figure d’appui incontournable. CCI France International oriente les sociétés vers les interlo- cuteurs idoines en fonction
L’Union européenne regorge de terres qui prennent la pose pour charmer investis- seurs et créateurs. En consé- quence, ces derniers ne sa- vent plus où donner de la tête. « L’idéal serait tout de même un guichet unique dressant un panorama lisible de tous les dispositifs d’aide existant au-delà de nos fron- tières », se disaient encore récemment nombre de diri- geants. Ils en ont rêvé, la Commission européenne l’a fait. Elle a mis en place le réseau EEN (Enterprise Eu- rope Network), destiné à ré- pondre à toutes les interro- gations des entreprises en matière de dispositifs d’aide en vigueur sur tel ou tel ter- ritoire européen, ainsi qu’en termes de solutions dispo- nibles pour se développer et innover. « Grâce à des centaines d’organisations locales (agences de déve- loppement, CCI, centres uni- versitaires...) qui composent ce réseau, une société peut immédiatement être orientée vers des collaborateurs aptes à lui venir en aide. Avec une actualisation informatique
DERRIÈRE L’ENVIRONNEMENT FAVORABLE, LE DÉFI En Nouvelle-Zélande, le temps moyen de création d’une start-up est de un jour. L’opération coûte 109 dol- lars. a singapour, aux Etats- Unis, monter sa structure prend moins d’une semaine. Là aussi, les dépenses en termes de procédures de création n’ont rien d’exces- sif : quelque 300 euros suf- fisent. La facilité et la sou- plesse relatives au climat des affaires est bien sûr un élément important dans une telle démarche et influencent les décisions. Mais elles ne constituent pas l’essentiel. Les chefs d’entreprise à
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