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n°18
CLUB ENTrEPrENDrE A la Une - Regards croisés Entrepreneurs / Investisseurs
L'occasion pour EcoRéseau d'enquêter sur le sujet principal du Club Entreprendre,
« Faites-moi confiance... »
en rapport avec l'innovation et l'entrepreneuriat
LBusiness angels, fonds de capital-investissement et plateforme de crowdfunding sont pléthore, mais emporter leur adhésion est une autre paire de manches. Cours de séduction pour entrepreneur en quête de fonds.
ever des fonds ? lecté pas moins de 12 mil- vraiment un rôle de facili- commencez par bien bench- business angels, d’anciens faut en plus le séduire ! Voilà un casse-tête lions d’euros au profit de tateur, en intervenant bien marker les portefeuilles des entrepreneurs qui investis- Etape clé de la démarche : de taille auquel plus 33 start-up et PME, la plu- souvent en appui avec un différents fonds, ainsi que sent directement leurs fonds le premier entretien avec
d’un entrepreneur doit faire part réalisant un chiffre fonds privé. Plus encore, leur taux de réussite et propres. En France, on en ce dernier, qui doit être pré-
face ! Et pour cause : alors que la soif de capitaux ne cesse d’augmenter, crise économique oblige, la re- cherche du bon investisseur constitue bien souvent un vrai parcours du combattant. Entre prêts bancaires, aides publiques, business angels, recours aux sociétés de ca- pital-développement, etc., rien d’étonnant à ce que, vous aussi, vous en perdiez votre latin. Car en effet, face à la frilosité croissante des banques – notamment depuis l’adoption des ac- cords Bâle III renforçant les exigences de fonds pro- pres des prêteurs – les por- teurs de projets sont de plus en plus nombreux à s’aven- turer vers d’autres alterna- tives. a commencer par le crowdfunding (« finance- ment par la foule ») qui a de plus en plus le vent en poupe à l’heure d’Internet. Le principe ? Permettre à des particuliers appréciant un projet de mettre la main au porte-monnaie afin de le voir se concrétiser. Mais encore faut-il savoir faire son choix parmi la pléiade de plateformes existantes. Car certaines fonctionnent selon une logique de don/contre-don, à l’instar de KissKissBankBank, tan- dis que d’autres surfent da- vantage sur le « crowdlen- ding » permettant de sous- crire un prêt auprès de par- ticuliers moyennant le paie- ment de taux d’intérêt. sans oublier celles qui font des internautes de véritables ac- tionnaires de sociétés en quête de fonds propres, telles que Wiseed ou anaxago. Début février, des spécialistes s’étaient réunis au salon des Entrepreneurs de Paris pour une table ronde sur ce thème. « En deux ans, nous avons col-
28 Mars 2015
d’affaires entre 100000 eu- ros et 5 millions d’euros», indique lors du salon Joa- chim Dupont, cofondateur de la plateforme de finan- cement participatif anaxago.
nous accompagnons les d’échec dans chaque secteur. compte « pas moins de Plus l’entrepreneur est réactif et transparent,
paré avec soin, surtout si vous le rencontrez pour la première fois. « Sur près de 1000 dossiers reçus chaque année, nous ne ren- controns in fine qu’environ 150 candidats. Un moment crucial où tous les éléments sur la société son passés au crible, le business plan en tête, sans oublier les comptes de l’entreprise. Parfois, nous allons jusqu’à sonder les propres clients de celle-ci », témoigne Ni- colas Tcherdakoff, directeur associé d’auriga Partners, société de capital-investis- sement. Et stéphanie Du- chenois de compléter : « Nous sommes toujours preneurs du maximum d’in- formations fournies par la société, même si celle-ci vient tout juste de se lancer. Car plus l’entrepreneur est réactif et transparent, plus il montre sa volonté d’être accompagné ». Un degré d’implication qui rassurera l’investisseur en face de vous, surtout s’il s’agit d’un business angel, injectant ses deniers personnels dans vo- tre projet. Certains n’hési- teront d’ailleurs pas à se montrer intrusifs, affichant ainsi leur souhait de ne pas être uniquement des finan- ceurs mais aussi des ac- compagnateurs prodiguant à la fois conseils et savoir- faire.
autre acteur incontournable proposant un arsenal de so- lutions pour aider les start- up à financer leur dévelop- pement : Bpifrance, la banque publique d’inves-
plus il montre sa volonté d’être accompagné
PRÊT D’AMORÇAGE
PME soucieuses d’intégrer des investisseurs dans leur capital», souligne Do- minique Caignart directeur réseau Île-de-France Bpifrance, également présent lors de la table- ronde. Lever des fonds pri-
D’autant que la plupart d’en- tre eux sont généralistes, même si certains ont une stratégie sectorielle, comme les corporate venture, créés par de grands groupes in- dustriels pour financer leur propre filière. Plus encore,
4 300, répartis dans les 80 réseaux de business angels du territoire, rappelle sté- phanie Duchenois, Business angel et administratrice du réseau Paris Business an- gels, mais sur les 8 000 dossiers reçus chaque année
« Bon ça c’est mon idée, ça c’est vous qui me filez de l’argent, et ça c’est tout le monde qui est content. Voilà voilà voilà... »
EXECUTIVE SUMMARY
Quoi qu’il en soit, pour réussir à convaincre vos in- vestisseurs le jour J, un pré- requis s’impose : savoir va- loriser tous les atouts de votre projet son caractère innovant, ambitieux...... « L’entrepreneur doit vrai- ment faire valoir une vision, et surtout une capacité à se projeter dans une stra-
tissement. Dans sa boite à outils figure notamment le prêt amorçage visant à aider les PME innovantes de moins de cinq ans à dé- clencher leur première levée de fonds. L’aide financière varie entre 50000 et 500000 euros. « Bpifrance occupe
vés, oui, mais encore faut- il bien appréhender, en amont, le marché complexe du private equity (fort d’en- viron 200 sociétés de capi- tal-investissement) s’adres- sant à toutes les entreprises, quelle que soit leur maturité. Pour cibler votre recherche,
chiffrez les ressources dont vous avez besoin au regard de votre stade de dévelop- pement. Car les sociétés d’investissement misant sur de petits montants sont loin d’être légion. aussi, pour les projets naissants, mieux vaut privilégier d’abord les
par l’ensemble des réseaux, seuls 400 sont in fine sé- lectionnés ».
BUSINESS ANGEL INTRUSIFS
Vous l’avez compris : au- delà de l’identification du bon investisseur, il vous


































































































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