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n°24
ART DE ViVRE & PATRiMOiNE L’Air du temps - Salons et événements vinicoles
Vous passerez bien au salon ?
C omme à chaque rentrée, les grandes surfaces saturent votre boîte aux lettres de prospectus van- tant leur foire aux vins à grands coups de prix d’ap- pel et de noms de châ- teaux. Mais si l’idée de choisir un vin à l’étiquette en poussant votre chariot n’est pas votre rayon, sans
mais aussi d’échanger avec des entrepreneurs passionnés.
Ces évènements se multiplient un peu partout en France. L’occasion d’affiner son palais,
qui fabrique le vin qui peut le mieux en parler et ra- conter son vignoble », as- sure Thérèse bardel, en charge de l’organisation des salons des vins de France. Et la formule plaît manifestement, puisque la filiale du groupe Centre France lance régulière- ment de nouveaux salons. 16 en tout cette année à
ter un carton de bouteilles. On partage avec des hommes et des femmes qui savent parler de leur ter- roir et que l’on retrouve chaque année, ce qui per- met de créer un lien privi- légié, confirme baptiste Rollet, éditeur de presse en région lyonnaise et ama- teur de salons des vins. C’est d’autant plus inté-
chérit : « Le vin est un pro- duit plaisir. Derrière le packaging, il y a un vigne- ron et une histoire. Les gens qui fréquentent les salons des vins viennent
le volet pour la qualité de leur travail. Le prestigieux château Pichon Longue- ville comtesse de Lalande (Pauillac) fait partie de ceux-là. « Il est très impor-
logique à son maximum, puisqu’il organise, en l’es- pace de deux jours, pas moins de 60 animations : master classes, présenta- tions de grands vins, ate-
D’une année sur l’autre, on peut comparer les millésimes d’un producteur.
Très instructif
pour être au contact du producteur. Et lorsqu’ils ouvrent une bouteille avec des amis, ils peuvent leur parler de son histoire. » Cette relation personnali- sée mène parfois à de belles amitiés. « Parmi mes clients, j’ai un Orléa- nais qui est venu passer huit jours sur le domaine pour découvrir le métier de vigneron », se souvient le producteur.
tant pour nous de rencon- trer les consommateurs parce que l’on peut leur expliquer, leur faire goûter nos grands crus classés, explique Fabienne Durou, responsable marketing du domaine. Cela leur permet de se faire une autre idée de ce qu’ils ont pu lire dans la presse notam- ment. » La dégustation est sans doute l’un des princi- paux atouts des salons des vins. « Il est beaucoup plus compliqué d’aller chez un vigneron ou chez un caviste, de déguster et de repartir sans rien ache- ter, note Stéphane Meis- sonnier. Dans un salon, vous pouvez déguster et repartir les mains vides, personne ne vous dira rien ! » « Les salons per- mettent d’échanger avec des vignerons de toute la France en un seul et même endroit. Et, d’une année sur l’autre, on peut com- parer les millésimes d’un producteur, goûter, tester, découvrir. Ce qui n’est pas possible dans une grande surface ni même chez un caviste », renchérit bap- tiste Rollet.
liers gourmets (accords mets-vins...), etc. « Il y a autant de gens qui vien- nent pour apprendre que pour découvrir et sélec- tionner des vins », constate Thierry Des- seauve qui résume simple- ment son métier : « Aider les amateurs et les profes- sionnels à s’y retrouver dans le monde merveil- leux mais extrêmement complexe du vin ».
Plus qu’un sujet de conversation, une culture à partager...
« FESTIVAL DE CANNES DU VIN » Au-delà du contact hu- main, un salon est une ex- cellente occasion de déguster des vins de toute la France parmi une sélec- tion de vignerons. « Ce qui importe, c’est la variété », juge Thierry Desseauve, co-fondateur du guide bet- tane & Desseauve et orga- nisateur du Grand tasting, un événement qui se dé- roule chaque année à Paris. Ce rendez-vous haut de gamme se veut être un « festival de Cannes du vin », avec ses blockbus- ters et son cinéma d’art et d’essai. « Nous faisons venir des gens célèbres et
Enfin, à l’heure où l’on parle de plus en plus de circuits courts, la vente di- recte de vigneron à consommateur peut s’avé- rer une option pertinente. Même si le prix ne semble pas être la motivation pre- mière des visiteurs de sa- lons, « c’est souvent l’occasion de faire de bonnes affaires », estime baptiste Rollet. Rencon- trer directement les vigne- rons permet de faire partie de leurs clients réguliers et privilégiés. Ce qui peut s’avérer payant sur le long terme. « Les meilleurs vins sont souvent très difficile- ment disponibles, explique Thierry Desseauve. Si vous recherchez un vin en
doute votre place est-elle plutôt dans un salon des vins. Salons des vignerons indépendants, salons des vins de France, Fête des vendanges de Montmartre, Grand tasting... il y en a forcément un qui se dé- roule près de chez vous. L’occasion de rencontrer « en vrai » celles et ceux qui travaillent la terre pour en extraire le précieux li- quide. Et pour cela, nul be- soin d’être un expert.
travers l’Hexagone. A lui seul, celui de Clermont- Ferrand (Vinidôme) draine 460 exposants et pas
ressant d’échanger avec les vignerons qu’ils sont avant tout des entrepre- neurs. En tant que chef
risquez de
« Ce qui prime, c’est la rencontre avec le viticul- teur, car c’est la personne
moins de 50000 visiteurs sur trois jours et demi ! « Dans les salons des vins, on rencontre avant tout des passionnés, on n’y va pas seulement pour ache-
d’entreprise, c’est un as- pect qui me parle forcé- ment. » Stéphane Meissonnier, gérant du do- maine Saint-Roch (beaumes-de-Venise), ren-
des appellations très connues aussi bien que des petits vignerons talentueux mais inconnus du grand public. » Les 350 produc- teurs présents sont triés sur
Pour les moins connais- seurs en matière de vins, les salons sont également un moyen de découvrir, d’apprendre et d’affiner son palais. « Sur certains salons, nous organisons des ateliers œnologiques à la portée de tous afin d’initier le grand public », explique Thérèse bardel. Le Grand tasting pousse la
Yann Petiteaux
Echanger avec des personnes qui savent parler de leur terroir et que l'on retrouve chaque année crée un lien privilégié
BONNES AFFAIRES
particulier, vous. devoir l’acheter au énième revendeur et donc de le payer très cher. A contra- rio, si vous fréquentez les salons et que vous êtes ins- crit sur la liste des clients directs du producteur, vous pourrez obtenir des prix intéressants. »
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OCTObRE 2015


































































































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