Page 76 - EcoRéseau n°24
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n°24
RH & FORMATiON Carrières & Talents - MBA, témoignages d’alumni
Analyse d'une formation et de sa capacité à satisfaire les besoins des entreprises
Tous les coûts sont permis ?
Quels bénéfices tirer d'un MbA après deux, cinq voire dix années d'expériences professionnelles supplémentaires ? Les alumni témoignent.
1/9 Michel Catanzariti
Manager chez Schlumberger Business
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Ivan Ostrowicz
Council, diplômé en 2012 - HEC
Cofondateur et CEO de Domoscio, start-up dans l’éducation, diplômé en 2009 - NEOMA Business School
« Pourquoi faire un MbA ? A l'époque, j'étais dans le négoce, dans l'expertise et la gestion de projet dans le secteur énergétique. En particulier dans le démarrage et la construction de plateformes pétrolières. Je voulais changer de carrière, j’avis envie qu'elle prenne une dimension plus internationale. J'ai choisi HEC pour la diversité
Suite à un double diplôme franco-espagnol, ivan Ostrowicz, alors ingénieur, se tourne vers les systèmes d'informations, le management et l'organisation des entreprises pendant sept ans (La Caixa, SFR, Trixell,...) avant d'atterrir chez Air France en tant que System Analyst. Mû par des envies de consulting, l'idée lui vient alors de faire un MbA pour la
des profils, tant d'un point de vue professionnel que culturel. HEC est aussi une école qui a tissé des liens forts avec l'industrie, ce qui m'a na- turellement encouragé à postuler chez eux. La dimension « soft skills » du programme m'est toujours très utile, qu'il s'agisse de leadership ou plus largement de communication. Le programme a aussi été l'occasion de piloter des événements d'importance, à l'image des MbAT, sorte de Jeux Olympiques des grandes écoles faisant participer 1500 candidats, une quinzaine d'écoles pour un budget de 400000 euros.
richesse de ses cohortes et son aura internationale, comparativement à un mastère spécialisé (MS), moins reconnu à l'étranger. Financé en partie grâce à un CiF, mais surtout grâce à ses propres deniers, le cadre décide après diplomation de retourner chez Air France en tant que directeur de projet HRiS (systèmes
Cependant le MbA m'a surtout ouvert les yeux sur la manière avec laquelle je pouvais changer ma carrière et aller bien au-delà de mes attentes. Les alumni jouent aussi un rôle essentiel pendant et après le MbA. Le comité des anciens m'a permis dès mon arrivée dans le programme de mieux me connaître et de comprendre l'ensemble des opportunités qui s'offraient à moi. Les anciens, c'est presque comme une famille, et il me tient à cœur en tant qu'alumni de continuer à renforcer le branding tout en participant aux processus d'admission du MbA ou en aidant les futurs diplômés à répondre à leur interrogations : quelle stratégie pour atteindre un poste spécifique, expliquer concrètement en quoi consiste certains métiers, comment se faire connaître ou optimiser son CV par la réalisation de certains stages... »
informatiques). S'ensuivent plusieurs postes de consultant. Un passage chez External Advisor, un autre chez E&Y. Le foisonnement d'expériences l'amène à une toute autre forme de Graal professionnel en 2013 : celui de l'entrepreneuriat. Avec un ancien collègue de chez E&Y, ivan Ostrowicz gère ainsi depuis plusieurs années une entreprise spécialisée dans l'administration scolaire : Domoscio, jeune pousse qui s'est d'ailleurs distinguée lors de l'Open education challenge et est reconnue en Europe comme l'une des start-up les plus innovantes en matière d'éducation grâce à ses solutions de pédagogie adaptative et ses différents partenariats : édition, cabinet conseil, enseignement primaire, secondaire, supérieur, armée... Encore aujourd'hui, l'entrepreneur reconnaît se replonger dans certains cours et capitaliser sur sa formation dans la
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Jean-Michel Gendre
Cadre supérieur Airbus RH, diplômé en 2004 - EM Lyon
vision stratégique et globale qu'elle lui a conférée.
Expatrié en Allemagne depuis quelques années, Jean-Michel Gendre occupe aujourd'hui un poste de cadre supérieur pour la section RH d'Airbus. « Ingénieur de formation, j'ai occupé plusieurs postes dans des projets techniques et opérationnels pendant huit ans. Mais le MBA, j'y pensais déjà pendant mes études. Cela dit, mon parcours scientifique a été une belle aventure intellectuelle », détaille Jean-
Antoine Bailly
Dirigeant de MMC, spécialisé dans le traitement de l'eau, diplômé en 2004 - Audencia
Michel Gendre. Selon les dires du cadre RH, l'EM Lyon était à l'époque l'une des rares écoles qui proposait, pour un prix somme toute modeste, une formation à taille humaine, dotée d'une forte expertise entrepreneuriale. La suite de sa carrière, Jean-Michel Gendre la poursuit dans les achats et occupe plusieurs postes d'envergure internationale. « J'ai ensuite été ''chassé'' par la direction d’Airbus parce que je possédais une double compétence
Après avoir suivi une formation d'expert-comptable, je suis rentré au siège de Décathlon – désormais groupe Oxylane – en exprimant mon désir de mobilité. Et l'entreprise cherchait des financiers capables de bouger. Je suis vite sorti de mes prérogatives de l'époque pour prendre la direction financière d'une filiale au Vietnam. Je souhaitais toucher à tout et suis ensuite parti rejoindre Gulmar Offshore, basée à Singapour, société spécialisée dans la pose de pipelines. A cette époque, l'entreprise souhaitait ouvrir un nouveau siège à Dubaï, opportunité qui m'a permis de me confronter à une vision des affaires sans filet, au risque.
Quel a été votre parcours avant le MBA ?
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OCTObRE 2015
et un background lié à une expérience internationale et à la conduite du changement », complète-t-il. De la formation, le cadre en redemande et continue aujourd'hui grâce aux MOOCs. Le dernier en date ? Un MOOC lié à l'entrepreneuriat et l'innovation pour actualiser les compétences de ce cadre insatiable. « Le MBA ne fait pas tout. Il faut le valoriser. Certes, il permet d'accélérer sa carrière et d'évoluer en termes de salaire, mais ce n'est qu'un des grands éléments diffé- renciants d'une carrière », conclut Jean-Michel Gendre.
C'est à cette période que j'ai commencé à nourrir des envies d'entrepreneuriat.
Le moment idoine pour choisir une formation ? Quelles opportunités professionnelles ensuite ?
J'avais touché à de nombreuses choses sans les formaliser. il me fallait des outils complémentaires. Je suis donc rentré en France à 29 ans. A l'issue du MbA, j'ai intégré une PME qui appartenait à une région nantaise spécialisée dans le traitement de l'eau, que j'ai rejointe en tant que directeur financier pour en prendre rapidement la direction générale. Puis est arrivé le licenciement en 2008 en raison de divergences stratégiques. Et en 2009, j’ai décidé de racheter l'entreprise que je dirige toujours ac- tuellement. Le MbA m'a surtout permis de me lancer dans cette expérience d'entre- preneur.


































































































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