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n°24
CLUb ENTREPRENDRE Business guides - Accompagnement des porteurs de projet et entreprises
Dans chaque numéro, EcoRéseau s'intéresse de prêt à une (ou des) problématique(s) que peut se poser un cadre dirigeant
A chaque pousse son tuteur Dans les structures d’accompagnement, tout dispositif s’adresse à un profil bien défini de créateur...
Les acteurs de l’ac- compagnement sont évidemment multi- tâches et doivent savoir jouer tour à tour les rôles de boîtes à outils, d’aiguil- leurs, de marieurs, de de- mandeurs de fonds. « Nous accompagnons tous les por- teurs de projet et entreprises qui nous sollicitent dans leur recherche de locaux et de fonds », illustre Ri- chard Rios, directeur du développement sur la com- munauté d’agglomération du pays de Grasse-Pole Azur Provence. Le « package » de base semble identique dans la plupart des guichets. « En tant qu’acteur du développe- ment économique du ter- ritoire, nous aidons donc toutes les entreprises qui nous contactent, au niveau de la mobilisation des aides et des locaux », précise isabelle Corbin, directrice de Pays d’Aix Dévelop- pement, l’agence de déve- loppement économique de la communauté d’agglo- mération, qui dispose de nombreux partenaires, comme des agences en im- mobilier d’entreprises. Et si le porteur est susceptible d’être éligible à une quel- conque aide, la structure l’aidera à l’obtenir. « Nous réunissons tout le monde autour d’une table : communauté de com- munes, région... », affirme la directrice. Ce genre de services se veut à destina- tion de tous les publics. « Nous restons une struc- ture multisectorielle, inté- ressée par tous les porteurs de projet, révèle benoît Rousseaux, directeur ad- joint de la Technopole de l’Aube. Nous jouons aussi le rôle d’entremetteur : il nous arrive de proposer le profil d’un porteur de projet qui ne collait pas comme talent à recruter pour un projet incubé. Plus globa- lement notre rôle revient à
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faire communiquer le monde de l’enseignement, celui des grands groupes présents dans l’Aube et ce- lui des start-up. » Mais il
dans le cadre d’un open space ; ensuite il a besoin d’un peu de confidentialité avec des bureaux fermés ». Chaque dispositif répond
co-workés... où des repas sont organisés entre eux. Pour l’incubateur en re- vanche, il faut une certaine maturation technique, les
nolac, syndicat mixte fi- nancé par des fonds publics, qui peut accueillir en pé- pinière. « Les projets pas- sent devant un comité d’agrément. Nous ne pren- drons pas des professions artisanales ou des sociétés des banques et assurances, il faut respecter une cer- taine cohérence avec notre écosystème créé autour de l’énergie. Il y a aura du coaching, des séances avec d’autres créateurs pour peaufiner les projets, des business lunch et autres services. Il existe 230 en- treprises sur le site, dont la plupart sont passées par nous », résume Séverine Guillemot, qui s’enorgueillit d’un taux de 80% de so- ciétés encore en activité après trois ans.
se révéler novatrice dans ses process, dans la ma- nière de mettre son produit sur le marché, et bien sûr dans sa R&D », évoque Richard Rios du pays de Grasse. La pépinière ayant été en partie financée par des fonds européens, la structure doit justifier d’une certaine capacité d’inno- vation de chaque projet. benoît Rousseaux de la technopole de l’Aube en parle même comme le seul et unique critère de sélec- tion, « qu’elle soit sociale ou technologique ».
(logistique, marketing, finance, communication...) en demandant l'avis des prestataires et conseils
Scène de vie dans l’espace de co-working...
à ces attentes. L’espace de co-working par exemple s’adresse avant tout à des créateurs qui ont une idée mais ne l’ont pas mise en forme. ils ont besoin d’ap- profondir, et le fait de se retrouver dans le « bocal » avec d’autres personnes qui sont au même stade est essentiel à la fertilisation croisée et l’apprentissage collectif. « Celui qui se
entretiens individuels et ateliers servent à aider ce public. L’accompagnement maison nécessite généra- lement une certaine sélec- tion à l’entrée. « Le sémi- naire Plug and Start permet à un projet d’être passé au crible par des experts, chefs d’entreprise, consultants... Chaque édition permet à trois ou quatre start-up d’intégrer notre incuba-
LE RÈGNE
DE L’INNOVATION Pour tous ces acteurs c’est le prisme de l’innovation qui prédomine. « Les pro- jets jugés non innovants seront orientés vers d’autres structures, nous ne pour- rons leur proposer nos pé- pinières. Les trois dont nous disposons et nos incuba- teurs loi Allègre recherchent l’innovation. De même le fonds d’amorçage profitera aux porteurs de projets dis- ruptifs », insiste isabelle
LES SPÉCIFICITÉS DES TERRITOIRES Au final l’accompagnement poussé se fera essentielle- ment avec des entreprises répondant à la stratégie d’innovation choisie par le territoire. « Une soixantaine d’entreprises sont en in- cubation dans l’année, dont la moitié s’inscrit dans la filière énergie », illustre Séverine Guillemot à Sa- voie Technolac. La proxi- mité du pôle de compétiti- vité d’énergies renouvela- bles Tenerrdis ou du centre d’ingénierie hydraulique d’EDF pèse bien sûr dans la balance. L’histoire du bassin de Grasse influence aussi la politique des struc- tures d’accompagnement. « Si l’entreprise évolue dans les parfums, arômes, senteurs, la parapharmacie, les biotechnologies et la chimie fine au sens large, elle concentrera une at- tention particulière de notre comité d’agrément, qui compte nombre de profes- sionnels de la filière et du pôle de compétitivité en question », explique Ri- chard Rios. Cette filière pèse 55% de l’activité lo-
s’agit du support de base à destination des porteurs de projet. Les places sont plus chères pour entrer dans le « tuyau » maison qui est une succession de dispo- sitifs aidant le créateur dans la maturation de son projet, où ici certains critères sont respectés.
DIFFÉRENTES MARCHES DANS
LA CRÉATION
Chaque entrepreneur ac- cepté est orienté vers l’étape de développement qui lui sied le mieux. « Nous avons organisé tout un circuit d’accompagnement qui em- mène vers des projets de plus en plus matures : cou- veuse, incubateur, espace de co-working, puis pépi- nière Innova Grasse et enfin hôtel d’entreprise », détaille Richard Rios, qui insiste sur les besoins évolutifs du porteur de projet : « A un moment donné l’entrepre- neur a besoin de calme, puis il lui faut des échanges pour ne pas rester chez lui,
L’accompagnement très poussé se fera essentiellement avec des entreprises répondant à la stratégie d’innovation du territoire
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pose la question de la ma- teur », décrit benoît Rous- Corbin au Pays d’Aix Dé- nière avec laquelle il va li- seau à la Technopole de veloppement. Ceux-ci doi- vrer ses marchandises peut l’Aube. Les critères d’ac- vent déposer un business se voir donner un moyen ceptation peuvent différer plan, et un comité de sé- astucieux par un autre qui d’une structure à l’autre. lection – composé d’experts y a réfléchi quelques mois « Nous nous focalisons financiers et techniques, de avant », illustre Richard aussi sur la posture indi- banques partenaires, des Rios, qui accorde beaucoup viduelle du dirigeant, sur responsables d’incubateurs d’importance aux échanges sa façon d’être », précise et pépinières – décide. informels. Ceux-ci se pour- Séverine Guillemot, res- Néanmoins c’est l’innova- suivent dans l’espace Agora ponsable marketing et com- tion au sens large qui est entre créateurs, incubés, munication de Savoie Tech- visée. « L’entreprise peut
cale...
Matthieu Camozzi et Geoffroy Framery
Cahier pratique n°1 - Accompagnement entreprises


































































































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