Page 32 - EcoRéseau n°18
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n°18
CLUB ENTrEPrENDrE En immersion - Accenture et ses locaux du futur
Dans chaque numéro, un(e) journaliste d'EcoRéseau fait un reportage in vivo dans une entité (entreprise, usine, incubateur, association...)
Bureaux matriciels
afin de décrire ce qu'il voit, de comprendre le fonctionnement au jour le jour, la capacité à innover et les flux financiers
Les locaux d'accenture ont adopté une organisation originale atypique : au programme virtualisation, espaces de travail à la carte, évènements festifs pour être à l’image des missions proposées.
BULLE
fait face. Pour plus d’intimité, trois consultants ont trouvé refuge dans une Toguna, sorte de bulle verte ouatée qui les isole de la studieuse agitation de l’open space. Pour encore plus de confidentialité, de nombreuses salles de réunion vitrées sont disponibles. Leur système de réservation a été
accenture nous a fait faire le tour de ses espaces de socia- lisation. Première étape au kiosque de service, qui dé- poussière l’espace détente. En plus d’accéder aux rafraîchis- sements et à la caféine de ri- gueur, les salariés peuvent se délasser sur des sièges dotés d’écouteurs pour écouter de
Le plan Moving Forward a aussi été l’occasion de repenser les espaces de travail pour les adapter à une organisation matricielle. 200 scénarii d’usage des locaux ont été identifiés, qui ont permis de définir les 15 espaces de travail en libre-service qui se côtoient
La’immeuble Accenture dans le XIIIème arrondissement
quoi ressemblera Paris rive Gauche, entrepris l’entreprise du fu- dans les années 1990. Cette tur ? Les experts partie de l’ancien quartier ou-
leurs salons. Le télétravail a d’abord été testé auprès des assistantes de direction, et concerne aujourd’hui 60% des salariés d’accenture : « Cela épargne à de nombreux collaborateurs une à deux heures de transport plusieurs fois par semaine, précise Char- lotte de la ronde. C’est autant de stress en moins ». Le ca- binet a également réduit les déplacements internationaux de ses consultants grâce à son réseau de 100 salles de télé- présence, toutes aménagées
des rH nous la promettent vrier de la capitale, ignorée
ouverte, coopérative, convi- viale, fluide et hyper-connec- tée. avec une organisation matricielle ou en réseau, elle fera intervenir des contribu- teurs de toute origine géo- graphique et culturelle, sans parler de la diversité de leurs parcours et de leurs diplômes. Quels bureaux pourront ac- cueillir cette entreprise d’un genre nouveau ? Pour s’en faire une idée, EcoRéseau s’est rendu dans les locaux parisiens d’accenture. Les problématiques de manage- ment du leader mondial du conseil – 30 milliards de dol- lars de chiffre d’affaires, 300000 salariés dans plus de 120 pays – qui envoie régu- lièrement ses consultants de six mois à deux ans chez ses clients, préfigurent en effet les défis que pourraient af- fronter les DrH dans les pro- chaines années.
des touristes, est semée de tours au design moderne. L’immeuble accenture a ainsi quatre voisins de renom : les livres ouverts monumentaux de la Bibliothèque François Mitterrand.
Toguna
désormais au 118 avenue de France. De la simple «cabine téléphonique» au vaste open space, l’éventail est large.
© Jean Claude Figenwald / Management / Prisma presse
entièrement numérisé et un écran tactile accroché à l’entrée permet d’en vérifier l’occu- pation. Cette surenchère d’ou- tils high-Tech a fait dire à un ponte de Microsoft, en visite au 118 avenue de France, que les locaux d’accenture étaient «sa meilleure publicité».
accenture France a élu do- micile en 2001 dans le XIIIe arrondissement de Paris. son bâtiment de huit étages, de verre et d’acier, a trouvé sa place entre les voies ferrées de la Gare d’austerlitz, au sud, et les eaux de la seine, au nord. Il est sorti de terre dans le cadre du vaste chantier
TÉLÉPRÉSENCE
évènem.
de rock, sets de DJs, exposi- tions sur les arts numériques... La visite se termine au dernier étage dans l’Upper View, avec son bar et sa vue imprenable sur la capitale. On imagine facilement les consultants y fêter le gain d’un nouveau contrat.
32 Mars 2015
son aménagement intérieur a été repensé en 2009, avec le lancement du programme Moving Forward : « Il s’agis- sait d’améliorer l’environne-
la musique, réceptionner leur courrier, réserver une salle de réunion, accéder au service de conciergerie, et porter leur ordinateur défectueux au ser- vice informatique. « C’est un lieu de rencontre qui permet de sortir les consultants de leur silo », explique Charlotte de la ronde.
Au lieu du classique "un poste de travail pour un salarié", place à "un espace de
ment de travail et la mobilité des salariés, tout en renforçant l’ouverture de l’entreprise sur son écosystème », explique Charlotte de la ronde, direc- trice marketing et communi- cation France du cabinet.
Dans chaque «village» – l’étage réservé à un départe- ment de l’entreprise – au lieu du classique «un poste de tra- vail pour un salarié», place à «un espace de travail par tâche». ainsi, au sixième étage, baigné dans une atmosphère bleutée, les consultants Mar- chés Publics ont le nez dans leurs dossiers autour des longues tables blanches de l’open space. Pour travailler en groupe, certains ont pris place sur des tabourets de bar et font défiler une présentation sur le grand écran qui leur
Mais la dispersion des salariés entre une multitude de sites et chez les clients n’est pas sans poser quelques pro- blèmes, notamment pour maintenir intacts l’esprit d’en- treprise et le sentiment d’ap- partenance. En 2013, Christian Nibourel, président d’accen- ture France, pilotait le groupe de travail «Entreprise du Fu- tur» des assises de l’entre- preneuriat et expliquait sa pa- rade à EcoRéseau : « Plus une entreprise accroît son de- gré de virtualisation, plus elle doit élever son degré de so- cialisation entre ses salariés ».
ents festifs : concerts
accenture a d’abord beaucoup misé sur la virtualisation du travail, favorisée par l’équi- pement personnel des salariés en outils numériques : ordi- nateurs portables, smartphones et tablettes se sont frayé un chemin dans leurs poches et
Aymeric Marolleau
travail par tâche"
presque à l’identique dans ses locaux autour du globe. Dans une salle de réunion classique, une rangée de chaises fait face à trois très grands écrans surplombés d’autant de ca- méras, de sorte que les parti- cipants ont l’illusion de n’être séparés de leurs interlocuteurs que de quelques mètres, quand ils sont en réalité à Hong- Kong ou Dublin. C’est depuis l’une de ces salles que Pierre Nanterme, le CEO français de l’entreprise, s’adresse deux ou trois fois par an à ses 300000 salariés.
ROCK
La visite se poursuit dans l’Happen space, un vaste es- pace modulable qui accueille aussi bien les formations d’ac- cueil des nouveaux salariés, des réunions clients ou des


































































































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