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n°18
Cardio3 Biosciences et la reprogrammation de cellules cardiaques
La société bruxelloise, née en 2004, est spécialisée dans les thérapies régénératives en cas d’insuffisance car- diaque, lorsque le cœur n’arrive plus à pomper suffisam- ment de sang dans l’organisme pour répondre à ses besoins. Elle utilise la reprogrammation cellulaire, révo- lutionnaire parce qu’elle n’est pas seulement un palliatif
PaNOraMa Grand Angle - La santé de demain Enterome, explorateur de la flore intestinale
L’étude du microbiote intestinal – cette co- lonie de quelque 100000 milliards de bac- téries qui peuplent notre intestin – est sans doute l’une des avancées majeures de la médecine contemporaine. Le séquençage du génome de ces bactéries a mis en lu- mière leur rôle dans les déséquilibres mé- taboliques et neurologiques du corps humain et ouvert la voie au traitement de maladies comme le diabète de type 2, l’obésité, la sclérose en plaques ou la ma- ladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique intestinale). L’un des pères de cette nouvelle discipline est Dusko Ehr-
comme la pharmacie. « Notre approche est re- constructive, nous créons du nouveau mus- cle cardiaque. Pour ce faire, nous utilisons des cellules programmées pour devenir des cellules cardiaques. Elles sont prélevées sur la moelle osseuse, sont repro- grammées avec des fac- teurs de croissance spécifiques puis réinjec- tées », explique le P-Dg
lich, chercheur à l’INra. sa rencontre avec Pierre Belichard et Isabelle de Cré- moux (présidente du fonds d’investissement seventure) donne naissance en 2012 à Enterome, une start-up parisienne qui joue d’ores et déjà dans la cour des grands. « J’ai réalisé une grande partie de ma carrière dans l’industrie pharmaceutique aux Etats Unis, au Canada et en France, explique Pierre Belichard, 54 ans, di- recteur général d’Enterome. C’est là que j’ai croisé Isabelle de Crémoux. Quant à Dusko Ehrlich il a révolutionné le monde de la science en nous aidant à com- prendre les corrélations qui existent entre la carte d’identité du microbiote intes- tinal de chaque individu et certaines maladies. » Enterome s’intéresse en particulier à l’obésité et à la maladie de Crohn, liée à un dérèglement du système immunitaire, qui ne reconnaît plus les bactéries de son microbiote intestinal et les détruit. La jeune pousse travaille à la mise au point de tests de diagnostic et de médicaments en partenariat avec l’INra et avec de grands laboratoires pharma- ceutiques.
fondateur Christian Homsy. C’est le corps lui-même qui est utilisé pour se réparer. « Celui-ci a bien souvent des ressources, mais celles-ci se trouvent dépassées par la maladie. Nous lui redonnons cette capacité », vulgarise l’entrepreneur, selon qui l’aventure ne fait que débuter. « Nous commençons seulement à comprendre les méca- nismes cellulaires grâce à des technologies plus pous- sées. » Cet ancien médecin dans l’industrie aspire à devenir un acteur incontournable en matière de thérapie cellulaire. Cardio3 Biosciences a ainsi étendu son ap- proche à l’oncologie.
sance et la précision infor- matiques, nous sommes ca- pables de créer des tissus sur-mesure, aussi bien sur la forme extérieure que dans l’architecture intérieure au niveau des cellules. » son système d’impression laser de matière vivante s’an- nonce prometteur – en 2010, son équipe a réussi à im- primer des cellules osseuses
si les trois techniques de bio impression – par bio- extrusion, par jet d’encre et par laser –, se perfec- tionnent de jour en jour, Fabien Guillemot ne croit pas encore à l’élaboration d’un organe complexe comme le rein. D’autres se montrent très ambitieux en la matière. Interrogé par le magazine Wired, stuart K.
JT
PF
PhageX et la nouvelle génération d’antibiotiques
Artères, muscle, pancréas, cornée peuvent être réparés avec des cellules souches médicaments
préserver celles qui sont
utiles. » C’est ainsi que Xa-
vier Duportet, 27 ans, co-fon-
dateur de PhageX, présente
son projet d’antibiotique in-
telligent. « Grâce aux études
sur le microbiome, on sait au-
jourd’hui que toutes les bac-
téries ne sont pas
pathogènes, certaines sont
impliquées dans le maintien
d’une bonne santé. » ainsi,
pour enlever les mauvaises
bactéries sans toucher aux
bonnes, PhageX développe
des antibiotiques de préci-
sion, capables de séquencer
le génome des bactéries pour trier le bon grain de l’ivraie. Leur petit nom ? « Les éligobiotiques, du latin choisir, sélectionner. » Ces antibiotiques d’un genre nouveau pourraient empêcher un phénomène qui préoccupe les médecins : la montée de la résis- tance aux antibiotiques. s’ils ont été l’une des
des systèmes de défense. « La résistance aux antibiotiques pourrait causer dix millions de morts dans le monde à l’horizon 2050 », alerte Xa- vier Duportet. PhageX, créée en mai 2014, est le résultat des recherches menées par ses cofondateurs : Xavier Du- portet, pendant sa thèse au MIT de Boston, et David Bickard, pendant son post- doc à la rockefeller Univer- sity de New York. Ce dernier dirige aujourd’hui le labora- toire de biologie synthétique de l’Institut Pasteur, où Pha- geX est installée. La biotech
d’une souris. Le principe ? On prélève des cellules vi- vantes pour les cultiver in vitro puis les placer dans un liquide, afin d’obtenir de l’encre cellulaire que l’on verse dans des car- touches. « Grâce à l’im- primante 3D, on dispose ensuite cette matière comme on le souhaite pour produire des tissus », vulgarise le chercheur Bordelais. Des essais cliniques sont déjà en cours au Japon en ce qui concerne le cartilage. Même
cherche à l’université de Louisville (Kentucky), an- nonce pour la prochaine dé- cennie l’impression d’un cœur entier, fonctionnel, en moins de trois heures. Un simple prélèvement sur le patient permettrait de dé- marrer l’impression...
a valu aux jeunes chercheurs une flopée de prix, comme aEF docteurs-entrepreneurs, le concours « En émergence » de Bpifrance et, surtout, le Concours mondial d’innovation 2030, dont la dota- tion de 200000 euros leur a permis d’embaucher leurs deux premiers docteurs.
CHAPITRE 3
LA MAGIE
DES GÈNES
Les nouvelles « géniales » s’enchaînent à la vitesse de l’éclair, à tel point qu’il est
AM
« Les antibiotiques actuels sont des armes de des- truction massive, qui s’attaquent à toutes les bac- téries sans distinction. Nous voulons procéder par frappes chirurgicales, afin de
grandes avancées médicales du XXe siècle, leur uti- lisation massive – notamment dans les élevages ani- maux – a conduit certaines bactéries à développer
directement sur le crâne Williams, directeur de re-
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Mars 2015
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