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n°14
RH & FORMATION
Carrières & Talents - MBA
marketing ou encore ges- tion de marque. Le monde nous envie dans notre ma- nière de vanter et vendre nos produits de marque pre- mium. Ce n’est pas nou- veau. La France demeure ainsi le meilleur pays pour obtenir un MBA et faire carrière dans ce domaine. « Un MBA français vous propulse directement au cœur du marché global spé- cialisé dans le luxe, de la même manière qu’un MBA dans certaines écoles amé- ricaines vous connecte di- rectement aux réseaux d’embauche de Wall Street », note l’expert de chez Top MBA. Autre atout français dont toutes les bu- siness schools parisiennes profitent, et qui explique aussi pourquoi les jeunes diplômés d’écoles privilé- gient cette région, avec les emblématiques buildings de la Défense et le très no- vateur plateau de Saclay : la présence du premier tissu de multinationales en Eu- rope. « Ce qui va différer chez HEC, c’est l’accès aux entreprises. Les étu- diants font un MBA pour changer de job. C’est vrai- ment leur but. Si on prend le CAC 40, onze entreprises sont dirigées par d’anciens diplômés de l’école. De même, si on élargit cette caractéristique aux mem- bres des comités de direc- tion, les alumni sont plé- thore. Le MBA chez HEC confère ainsi un accès pri- vilégié aux Chinois, Bré- siliens, Russes ou Indiens désireux de rentrer chez Lafarge, L’Oréal, LVMH, Schneider, etc. », note Ber- nard Garrette.
par les rythmes de forma- tion. La formule se déroule souvent sur deux ans ou- tre-Atlantique, avec une première année dévolue aux enseignements généraux et une seconde réservée aux choix de carrière et aux process de recrutement. Au- tre différence, « les pro- grammes sont peut-être plus difficiles sur le plan scolaire sur toute la durée du pro- gramme », complète Louis Lavelle. Certains MBA français d’ailleurs se per- mettent de mettre fin à cha-
stage, qui demeure un trait caractéristique du MBA an- glo-saxon », complète Louis Lavelle. Pour répondre à
tions de carrière et forma- tion. Une première en Eu-
les disciplines classiques de gestion comme la finance
anglo-saxon des formations de Top MBA évoque bien plus de ressemblances que de différences en termes de contenus d’enseignement et de formation basés sur la multiplication des études de cas et de projets colla- boratifs.
rope. Enfin, l’ADN l’école n’est pas à occulter.
ou le marketing. »
dans cette optique que cer-
Certains MBA américains peuvent s'adresser à des étudiants en poursuite
de
C’est
RYTHMES, APPRENTISSAGES ET PROFILS DIFFÉRENTS Certains MBA américains peuvent s’adresser à des étudiants en poursuite d’études. Après un Bachelor par exemple. C’est un cas rarissime en Europe voire inconcevable en France, où une première expérience solide demeure un prérequis incontournable pour le re- cruteurs des MBA. Malgré les triples accréditations in- ternationales (Equis, AMBA, AACSB) qui confèrent un terreau com- mun aux formations, indif- féremment du pays où elles sont dispensées, les MBA français se distinguent aussi de leurs aînés américains
cun de leur cours par un mini-examen. En matière de formats, le temps de for- mation diffère également. A l’image de ses voisins européens, la France offre
après son cycle multi-cam- pus une phase supplémen- taire d’internships pour uti- liser concrètement les com- pétences acquises dans un environnement propice. Les
Programme qui intéresse vivement les étudiants amé- ricains car ces probléma- tiques sont pour l’instant mieux considérées et trai- tées en Europe et en France.
nir assister aux programmes courts à l’Audencia, centrés sur des problématiques moins traitées outre-Atlan- tique. Même optique chez l’ENPC qui insiste, par ail-
... et a peut-être accumulé un peu trop de confiance
cette optique professionna- lisante, certains MBA fran- çais adaptent également leur formule. L’ENPC propose
d'études.
DES PISTES D’AMÉLIORATION POUR GÉNÉRALISER L’EXCELLENCE
Au regard des cohortes des MBA français, nos écoles rayonnent sur la scène mon- diale : pour la qualité de leur MBA et de leurs for- mations continues, mais éga- lement pour le retour sur investissement de leurs pro- grammes, selon un récent classement du Financial Times évoquant les HEC, Grenoble Ecole de Mana- gement, EDHEC et EM Lyon. Mais ne tombons pas dans une crise de franchouil- lardise aiguë. En dépit d’un très bon potentiel et de for- mations reconnues interna- tionalement, force est d’ad- mettre que les Stanford, Har- vard, Wharton, Columbia BS et autre London Business School demeurent devant nos pourtant très bien classés INSEAD et HEC, selon les critères du même périodique économique anglais. Pour améliorer leur réputation, les observateurs du marché des MBA conseillent aux écoles françaises de renfor- cer les domaines de com- pétences où elles ne font pas encore l’unanimité aux yeux du monde entier. Sur- tout si le manque de recon- naissance concerne des do- maines tels que la finance ou le conseil, qui offrent actuellement les plus hauts salaires après l’obtention d’un MBA. Autrement dit, cela signifie procéder au re- crutement de professeurs de classe mondiale dans ces domaines et travailler avec les employeurs pour aug- menter leur présence sur le recrutement à même le cam- pus. « L’ensemble de ces
Les programmes hexagonaux sont plus courts
(12 à 18 mois), contrairement aux formations américaines qui incluent aussi un stage, trait caractéristique
du MBA anglo-saxon
ndre
Audencia s’est vite posi- tionnée sur la responsabilité sociale des entreprises et le développement durable.
taines formations amènent les étudiants de George Washington University ou de la faculté d’Exeter à ve-
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des programmes plus courts dirigeants de HEC, eux, ont « Peut être une question leurs, sur l’innovation et la à ses participants (un an choisi de compléter leur of- de mentalité, note PaulMc- création d’entreprises sur voire 16 à 18 mois), contrai- fre par une formule part- Donagh, doyen du MBA son campus parisien. « In rement aux formations amé- time (en temps partiel) pour chez Audencia. D’autant business making a better », ricaines. « Cela s’effectue leur MBA pour concilier que les MBA américains se comme nous le répète Alan parfois au détriment du vie professionnelle, aspira- concentrent davantage sur Rozen. Malgré tout, l’expert
mesures permet de re. les écoles françaises plus compétitives par rapport aux meilleurs établissements mondiaux, et d’attirer plus d’étudiants intéressés par ces domaines tout en aug- mentant les salaires de dé- part. Finalement l’assurance d’améliorer le classement », conclut Louis Lavelle.
Geoffroy Framery