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n°14
CLUB ENTREPRENDRE Créer aujourd’hui - Reprise d’entreprise à la barre Audiences gagnantes
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Au tribunal de commerce, l’adage se vérifie. La liquidation judiciaire des entreprises est souvent synonyme d’opportunité pour des repreneurs désireux de leur donner une seconde vie. Mais ce genre de projets ne s’improvise pas. Une préparation minutieuse est indispensable pour convaincre le juge et remettre la structure d’aplomb.
dibilité de la structure sur le marché, reconquérir les four- nisseurs, les partenaires fi- nanciers ». A ce travail d’Her- cule s’ajoutait la nécessité de mieux maîtriser les comptes d’exploitation pour limiter les dépenses, le réa- justement du business plan par rapport aux prévisions, la mise en place d’un plan de trésorerie, la recherche d’aides et subventions et, plus dur encore, la reconsti- tution d’une équipe trauma- tisée par les difficultés ré- centes. Un pari réussi, qui a permis de remettre l’entre- prise sur les rails, mais au prix de conditions et d’étapes nécessitant méthode et sa- voir-faire.
Jarfois l’équipe de repreneurs en fait trop pour remotiver...
uin 2010. Douche froide lui commande la production pour AFR (Arbel Fauvet de 400 nouveaux wagons cé- Rail). La société fran- réaliers. Un contrat record
En direct
Le jour J, au tribunal
Dans la salle du tribunal, l’instant fatidique prend généralement des allures de grand oral. Ce type d’audience se tient à huit clos. Outre les dirigeants sont convoqués les délégués du personnel et les repreneurs potentiels. L’administrateur judiciaire est le premier à prendre la parole. Il expose les candidatures déposées, pointe du doigt les différences. C’est ensuite au tour du mandataire liquidateur et des salariés d’apporter leur regard sur la situation. Enfin, les candidats à la reprise entrent en lice. C’est le moment de déployer sa capacité à convaincre, d’expliquer tout le bien-fondé et l’intérêt de sa proposition. Mais le plus impressionnant des talents d’orateur ne sera pas suffisant si le dossier manque de solidité. « L’état d’esprit est très important. Il est essentiel de montrer qu’on veut œuvrer dans le sens de l’intérêt collectif, en faveur d’une viabilité à long terme », estime Patrice Brignier, président de l’ASPAJ (Association syndicale professionnelle d’administrateurs judiciaires). Le maintien de l’emploi constitue une priorité pour le juge, ce qui signifie que l’exposition du projet sera analysé à travers ce prisme déterminant. Par ailleurs, si le repreneur est issu du même domaine d’activité que l’entreprise convoitée, il est impératif d’insister lourdement sur ce critère. Tous les administrateurs judiciaires s’accordent à dire que les fonds d’investissement ont bien moins de chance de remporter l’affaire que les industriels chevronnés du domaine. Le verdict est rendu le jour même après délibération ou, lorsque les enjeux sont plus lourds, après une ou deux semaines. La décision favorable est bien sûr un soulagement pour le repreneur. Pour autant, les efforts ne sont alors pas terminés. Loin s’en faut. En attendant de renouer avec la croissance, une course contre la montre s’engage, où tout est à reconstruire...
Fêtez votre entreprise !
J’aime ma boîte, c’est un jour dans l’année pour po- sitiver et se réunir, se dé- couvrir entre salariés et patrons d’une même entre- prise. Il faut assumer et re- vendiquer un attachement émotionnel à son entre-
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VIGILANCE D’EMBLÉE
Qui dit société à la barre du tribunal de commerce, dit société défaillante, donc peu valorisée. Aucun très gros chèque n’a besoin d’être si- gné lors d’une telle acquisi- tion, même si tout est relatif. Le périmètre de reprise (ma- tériels, salariés...) peut par ailleurs être choisi. Une opé- ration tout bénéf ? Pas si sûr. « Dire que ce type de reprise d’entreprise n’est pas cher est faux. Si le prix dans
çaise spécialisée dans la fa- qui, à lui seul, assure à la
Pascal Varin et le groupe in- dien Titagarh, tous deux spé- cialistes de la filière, pour donner naissance à l’entité AFR-Titagarh. « L’offre pro- duits a d’abord été retravail- lée grâce à une évaluation précise des prix que le mar- ché pouvait accepter », ex- pliquait alors le dirigeant français. « Il a ensuite fallu remettre en état l’outil de production, restaurer la cré-
brication de wagons de fret est mise en liquidation judi- ciaire par le tribunal de com- merce de Paris, à la suite d’un plan de redressement qui n’a pas tenu ses pro- messes. Trois ans plus tard, l’entreprise Roquette, spé- cialiste mondial de l’amidon,
J’aime ma boîte
par Sophie de Menthon
Présidente d'ETHIC Présidente de SDME Membre du CESE
société une charge de travail de deux années. Que s’est-il donc passé durant ce laps de temps où les comptes d’AFR ont subitement revu le jour ?
La phase de reprise de l’en- treprise en 2010 a rapidement rapproché l’homme d’affaires
L
ancrée dans le paysage français depuis maintenant onze ans et a fait son che- min dans le paysage entre- preneurial français. C’est toujours prétentieux, ce n’est jamais le moment, on a toujours quelque chose sur le cœur qui pourrait empêcher de clamer : « J’aime ma boîte ! », surtout en tant de crise où les licen- ciements se succèdent, où
prise. C’est une demande des salariés et ce « bonheur au travail » est quelque chose qu’il faut avoir dans ses objectifs, salarié comme patron. Le jeudi 2 octobre, il y aura certaine- ment des gens stressés, des gens licenciés, des gens harcelés... Non, le monde de l’entreprise n’est pas parfait, raison de plus, quand on est bien dans son entreprise, il faut l’assu- mer, le revendiquer et faire école.
a Fête des Entre- prises sur le thème J’aime ma boîte est
le chômage atteint des re- environnement, respecter
cords.
N’est-il pas indécent de fêter l’entreprise ? Et pour- tant non, cela n’a rien à voir !
ses collègues, apprécier son boss, aller travailler de bonne humeur... autant d‘éléments qui rendent la vie heureuse et le travail plus productif.
J’aime ma boîte c’est un peu, finalement, ce que de- vrait être l’aboutissement d’une RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) bien comprise de tous et appliquée par tous.
Aimer son entreprise et la faire aimer, respecter son
40 OCTOBRE 2014
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